ACCUEIL DU SITE

Accueil de "Diverses lettres envoyées"

à

Monsieur Claude Gérard

Espace Saint-Michel

75 005 Paris

Paris le 27 septembre 1997

Monsieur,

Je n'avais plus l'intention d'avoir affaire à vous directement, mais votre lettre qui occulte une grande partie de la vérité m'y engage. Permettez-moi de rétablir les faits: je suis en désaccord sur un point important.

Sachez que depuis quelques années (pour la réalisation de mes dialogues scénaristiques), et sans arrières-pensées (il y a toujours du bon à prendre dans les improvisations des dialogues téléphoniques), j'enregistre toutes mes conversations et j'ai pu vérifier avec témoin et tout à loisir les propos par lesquels vous vous étiez engagé vis à vis de mon film, début août.

Je vous rappelle donc les faits: je vous ai téléphoné début août pour vous dire que je n'avais hélas pas obtenu de subventions pour établir une copie 35 mm de mon film et vous avez accepté alors, sans la moindre hésitations perceptible, de faire projeter mon film la momie à mi-mots en 16 mm (comme il a d'ailleurs été projeté de part le monde, dans les différents festivals auquel il a participé et au cours duquel il a obtenu, vous le savez, le premier prix Andrej Tarkovski pour la création artistique et le langage cinématographique à Buenos Aires). Nous avions même convenu qu'à mon retour de vacances, je fasse un essai dans la salle où vous pensiez sortir le film avec le projecteur que la société Lorimage allait prêter à l'Espace Saint-Michel pour ce faire. Celui-ci a d'ailleurs servi déjà à de nombreuses reprises lors d'avant-premières, par exemple à l'école Normale Supérieure (rue d'Ulm).

Votre soudain refus, en septembre, de passer mon film en 16 mm, refus que je reçois de plein fouet, alors que l'aventure d'un jeune cinéaste est déjà, vous le savez, extrêmement difficile (9 ans de travail depuis le premier scénario de mon film), me déçoit donc plus que fortement, en ce sens que vous n'avez pas respecté une nouvelle fois votre parole donnée en août, à votre retour de vacances.

Je vous rappelle que j'ai engagé environ 60 000 francs de frais en vue de sortir mon film à l'espace Saint-Michel (nouvelles avant-premières à la cinémathèque française et au cinéma des cinéastes en Juin 97, attachée de presse engagée pendant 1 mois et demi pour annoncer la sortie du film à 300 journalistes et inciter la presse à découvrir le film).

J'étais donc heureux que votre réaction compréhensive, après l'échec du C. N. C. , me permette d'éviter les frais d'une copie 35 mm. Vous avez d'ailleurs bien compris qu'il m'était difficile d'engager des frais supplémentaires comptes tenus qu'il me faudrait en engager de nombreux (prendre un attaché de presse pour réinviter les journalistes n'ayant pas pu se rendre aux avants-premières) pour préparer la Première de mon film que nous avions prévus ensemble (au cours de cette même conversation téléphonique) dans votre salle, une semaine avant sa sortie définitive, début novembre.

Nous avions donc convenu d'une solution qui permettait à mon film d'exister, de bénéficier pour sa sortie prévue chez vous du travail important précédemment fourni, et qui me permettait de m'en sortir financièrement.

Je vous aurez été reconnaissant de ne pas remettre en question votre parole et de bien vouloir l'honorer ce qui engageait non seulement l'avenir de mon film mais le travail de plusieurs personnes cet automne pour sa sortie.

C'est à "mi-mots" donc que je vous parle de ma déception en espérant que vous m'ayez bien compris.

Laury Granier

 


Copyright © 2000 Lorimage. Tous droits réservés.
Révision : 01 août 2003