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Accueil de "Diverses lettres envoyées"

aux bons soins de

Nicole Petit pour

Monsieur Gilles Jacob

Délégué Général

Festival International du Film de Cannes

99, bd Malesherbes 75 008 Paris

Paris le 13 mars 1996

Permettez-moi de vous écrire à la suite de mon entretien téléphonique avec Nicole Petit qui m'a conseillé de vous présenter brièvement le film La momie à mi-mots que j'ai produit et réalisé au cours de ces sept dernières années et qui constitue l'une des parties principales de ma thèse de Doctorat en Arts et Sciences de l'art (cinéma-télévision-audiovisuel) de l'université de Paris I-Sorbonne.

A la suite de ma conversation avec Nicole Petit et Jacqueline Ada, j'ai cru comprendre que la durée de mon film (45 minutes) constituait un handicap pour être sélectionné à votre festival, dans la sélection des courts-métrages. J'ai cru comprendre aussi que les courts-métrages que vous présentez ont une durée de 15 minutes.

Permettez-moi cependant d'attirer votre attention sur ce film entièrement musical et dansé, interprété par Carolyn Carlson (premier rôle), qui comporte 1700 plans, ce qui est considérable quand on sait qu'un long-métrage comporte en moyenne 600 plans. D'où un tissu très serré de rythmes qui donne au film l'apparence d'un rêve, voire d'un poème. La trame centrale du film est le schéma dépression - mort - momification - résurrection. Ce film est entièrement musical et dansé. La danse s'est imposée, car c'est le langage du corps, universellement compréhensible, au-delà de la barrière des mots. Carolyn Carlson, danseuse, au corps semblable à un grand pinceau, incarne la femme en constante métamorphose. Autres acteurs: Jean Rouch, Philippe Léotard, Anne-Laure Meury, etc.

Le film se déroule dans un jardin imaginaire formé à partir de la fusion de plusieurs jardins de Paris et repose sur l'alliance de toutes les formes d'arts: sculpture, architecture, danse, musique (originale), écriture, peinture, vidéo-art, etc.

Présenté par Jean Rouch, La momie à mi-mots a fait l'objet d'une avant-première à la Cinémathèque française le 13 janvier dernier. A la suite de cette projection et de la soutenance de ma thèse consacrée à l'expérience de cet essai cinématographique, mes professeurs Jean Gili, Claude Beylie, Pierre Haffner et Jean Rouch m'ont vivement encouragé pour que je montre ce film dans les différents festivals. "Il faut que ce film soit vu, et que l'on voit comment la critique le reçoit, il faut maintenant découvrir son public" m'ont-ilsw dit.

Je m'adresse donc à vous dans l'espoir que vous pourrez voir mon film et que je puisse bénéficier de vos conseils. Qui sait, peut-être penserez-vous qu'il mérite, malgré sa durée, d'être montré au cours du festival dont vous avez la responsabilité.

Nicole Petit et Jacqueline Ada m'ont encouragé à vous écrire car elles ont pensé qu'il ne fallait pas pour autant que la porte de votre festival me soit close compte tenu de l'intérêt que pourrait représenter le film. Nicole Petit m'a aussi dit que, si vous le voulez, vous êtes le seul qui puisse déroger aux règles.

En vous remerciant de me lire et en espérant que vous voudrez bien me donner une date pour que je vous apporte la copie de mon film afin que la regardiez, veuillez recevoir, cher Monsieur, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.

 

Laury Granier

 


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Révision : 01 août 2003