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Accueil de "Diverses lettres envoyées"

à Jean Rouch,

Président de la Cinémathèque française.

Objet : conserver La momie à mi-mots, film de Laury Granier avec Carolyn Carlson (premier rôle), Jean Rouch, Philippe Léotard, Anne-Laure Meury. Le film a obtenu le premier prix Andreï Tarkovski pour la création artistique et le langage cinématographique en 1996. Permettre que d’autres copies du film puissent exister dans l’avenir sans danger pour le négatif original. Etablir un interpositif et un internégatif 35 mm de sécurité.

Situation à ce jour.

Le négatif de La momie à mi-mots est entreposé chez Neyrac. C’est un négatif double bande A et B. Il a été tiré à partir de ce négatif une dizaine de copies du film, dont 3 copies 35 mm (une non exploitable). Je rappelle la durée du film : 42 minutes.

Les Affaires Etrangères m’ont récemment demandé de les autoriser à accéder au négatif de La momie à mi-mots pour qu’ils puissent tirer des copies de ce film. Nicole Gaudez de la Direction de l’audiovisuel extérieur et des techniques de communication souhaite proposer ce film " pour une diffusion culturelle dans les services culturels français à l’étranger ". C’est Marie Bonnel qui suit cette affaire à la sous-direction du cinéma et de la coopération audiovisuelle.

Pour ce faire, j’ai consulté M. Neyrac. Je lui ai parlé de mes craintes de voir exposer l’original du négatif de mon film à de nouveaux tirages (agrandissements 35 mm). Le directeur du laboratoire a confirmé que mes craintes étaient justes. Il ressort de notre conversation avec J. P. Neyrac qu’il serait dangereux, pour l’original du négatif, d’autoriser l’établissement de nouvelles copies du film. Le risque serait grand et il pourrait s’avérer très dommageable pour le négatif de tirer de nouvelles copies du film. Dans l’état actuel, M. J. P. Neyrac ne veut pas prendre la responsabilité de tirer une seule nouvelle copie du film. Il m’a dit que seul le producteur du film pouvait prendre cette responsabilité, avec mon accord, si toute fois nous décidions de passer outre sa recommandation de prudence.

Pour des raisons que l’on peut aisément comprendre (la diffusion de mon film à l’étranger par les soins du ministère des affaires étrangères et la chance que cela représente pour le film), j’ai été partagé entre d’une part le désir de courir le risque que comporte le tirage d’une ou de plusieurs copies de ce film, de donner l’autorisation à madame Bonnel, et d’autre part la nécessité de devoir renoncer, du moins momentanément, à cette promotion providentielle de mon film par le ministère, pour ne pas risquer d’endommager le négatif.

Après réflexion, je ne peux pas prendre un tel risque. Le travail de dix années serait anéanti.

M. Neyrac me conseille de faire établir, dès que possible, un interpositif et une copie du négatif en 35 mm. Celui-ci pourrait servir pour le tirage éventuel des copies futures de La momie à mi-mots et serait à la disposition des Affaires étrangères dès qu’ils souhaiteront faire procéder à une ou plusieurs copies du film.

Ce nouveau négatif image et son du film permettrait aussi de sauvegarder et de conserver l’original du négatif et cela pour longtemps. On ne toucherait plus l’original du négatif pendant tout le temps où l’internégatif le permettra.

J’en ai parlé au ministère. Ils ne peuvent pas prendre en charge le coût d’un nouveau négatif. Leur budget se limite au tirage des copies 35 mm à partir du négatif du film.

Laury Granier

 


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Révision : 01 août 2003