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Accueil de "Diverses lettres envoyées"

Lettre (courrierIn) à ma nièce Aurélia:

En guise d'introduction, permettez-moi de recopier ci-dessous l'échange de courrierIns (e.mails) avec ma nièce Aurélia précédent la nouvelle de son départ pour un stage de 6 mois d'architecture à Venise.

Je suis sûr que le lecteur aura sûrement l'intelligence de comprendre que les vrai noms (y compris ceux de ma nièce  importent peu), finalement (ils ont été d'ailleurs changés).

J'ai pensé que mes propos sur l'art, le foot-ball, sur Venise, ou d'autres encore, nés de cette inattendue correspondance engendrée par la nécessité de trouver un refuge pour l'hiver à mon orchidée, pouvaient intéresser certains surfeurs sur Internet.

Aurélia, M*, B* b*, sont donc devenue ce soir des personnages de fiction malgré eux-mêmes, comme dans certaines correspondances de notre littérature ancienne publiée et comme nous sommes ici sur un site web où je publie aussi certains de mes scénarios (scénarii) je prie donc le lecteur de considérer cet échange de courrierIns avec Aurélia comme un début de dialogue de scénario de fiction ou de littérature, un dialogue à deux voix, soudain devenu, par mon excessive tendance à soliloquer, une sorte de monologue.

Votre dévoué serviteur.

Laury Granier

From: granier
 
Sent: Friday, October 03, 2003 12:59 AM
Subject: hibernation d'orchidée

 
Chère Lala,
 
Un petit mot pour te dire que si tu veux tu pourras récupérer cette année encore en hibernation l'orchidée qui s'est plue chez toi l'année dernière.
Bien sûr, seulement si tu as envie de la revoir et d'assister à sa floraison.  Bien sûr je ne te l'impose pas, seulement si tu penses qu'elle ne te dérange pas trop (ou qu'elle ne prend pas trop de place). Il faut que cela te fasse plaisir de l'avoir chez toi cet hiver !
 
Je t'embrasse.
 
Réponds-moi de façon à ce que dans la négative je prenne d'autres dispositions. Ciao. Lolo 
-----Message d'origine-----
De : aurélia
Envoyé : vendredi 3 octobre 2003 19:25
À : granier
Objet : Re: hibernation d'orchidée

 
coucou lolo,
Je prendrai volontiers soin de ta petite orchidée cet hiver mais le seul problème, c'est que, comme tu le sais, je pars à Venise à partir du mois de janvier et donc après cette date je ne pourrai plus m'en occuper. Je vais sans doute faire un échange d'appartement et donc un italien va peut-être habiter ici à ma place mais c'est délicat de lui confier la responsabilité de l'orchidée. Je peux éventuellement demander à Oriane de s'en charger après cette date...
Bisous
Lala
 
--- Original Message -----
From: granier
To: aurélia
Sent: Saturday, October 04, 2003 4:44 AM
Subject: RE : hibernation d'orchidée

 
Merci de ta réponse.
Vois avec "l'échangiste" vénitien de logement si il envie de cette orchidée ou avec Oriane si elle le souhaite vraiment, sinon ne t'en fait pas, je trouverai une solution. Mais dis-le moi à temps. Je ne voudrais pas qu'elle est froid.
Je suis heureux que tu ailles t'installer à Venise. Ne manques pas de nous dire où tu seras et à quelle adresse on pourra te joindre. Garderas-tu contact avec ton mail? Si oui nous t'écrirons. Sais-tu où tu logeras?
Peut-être viendrons-nous te saluer là-bas? Jusqu'à quand seras-tu dans la patrie de Goldoni? J'ai filmé cet été une pièce de Goldoni "Un homme remarquable" mis en scène par Penchenat et qui est très drôle - j'espère que tu pourras la voir montée un de ces jours. C'est cet auteur que tu connais sans doute et qui est notissimo en Italie (Florence en a traduit plusieurs pièces)  et tu vas dans ses traces. Je crois que l'on peut toujours visiter sa maison là-bas.
Bisous et bons préparatifs de départ. Fais attention aux terribles froids de la Lagune (j'ai souvenir d'hiver assez glaciaux - humidité oblige - et d'avoir eu mes pieds dans un sale état). Prends des pulls en grands nombres et de bons anoraks pour te couvrir - collants de laine bienvenus et chaussure étanches!
Bonne cure de peinture et d'archi de très haute volée....
Ciao
 
Laury
 

De : aurélia
Envoyé : dimanche 5 octobre 2003 23:24
À : granier
Objet : Re: hibernation d'orchidée

 
Merci pour tes gentils conseils. Mais de toute façon ne t'inquiète pas : je ne pars pas tout de suite, pas avant fin janvier... Je n'ai pas encore trouvé de logement à Venise ni contacter les italiens qui viennent à Paris mais je vais m'en occuper bientôt. Je te tiendrai au courant de toute façon et je pense que je garderai ce mail. Pour l'orchidée, c'est peut-être mieux si tu trouves une autre solution pour la tenir au chaud dans la mesure où je ne sais pas encore si je pourrai m'en occuper après cette date.
Bisous mon petit lolo à toi et à la petite orchidée
Lala

C'est cette dernière réponse qui m'a décidé à lui envoyer en réponse ce courrierIn,  samedi 18/10/2003 à 03:08

Tu peux peut-être appeler Luc-François ou lui écrire pour des conseils pour trouver où te loger à Venise. Il connaît bien cette ville. Il y a vécu quelques temps en hiver pour écrire une de ces pièces de théâtre. Peut-être aussi était-il allé là-bas dans les traces (ou les momies) du Maestro Goldoni, comme il avait été autre fois en Ecosse pour marcher sur/dans les traces de Shakespeare! En tout cas, ti raccomando, fait vraiment attention au froid, à tes pieds et à la grande humidité hivernale vénitienne! - solution au maux de l'Hiver: grogs nombreux (attention aux ivresses des Rhums chauds - cela peut être dangereux et on risque de faire de mauvaises rencontres quand on est ivre - je l'ai expérimenté moi-même, c'est pour cela que je te le déconseille), thés ou vins chauds à la cannelle (n'en abuse pas et attention à la qualité des vins - certains mauvais tavernier utilisent de la piquette pour faire des économies de "misérables" - résultat: mal au crâne assuré - le mieux c'est de n'en boire que dans des endroits très sûrs ou dans ceux où il y a un grand débit de boisson) !

J'ai autrefois était, en suivant les conseils de Luc, à Venise, chez une de ses amies de lycée, B* B* (BB, comme le Bureaux pour Baignoires que j'essaie de réaliser, Brigitte Bardot - protectrice des animaux que j'entends aussi protéger, Bertold Brecht (dont je viens de filmer une pièce) - et les bébés!), qui m'avait reçue chez elle, là-bas, du côté de la Salute (une très belle Basilique que tu connais sans doute un peu pour l'avoir admirée lors de ton dernier voyage. Elle est située à l'embouchure du Canal Grande avec une coupole et des tableaux peints par Tiepolo. J'avais eu tort à l'époque de n'avoir pas su les apprécier, débutant alors un début d'adolescence qui s'avérera très éprouvante (un vero disastro! - et qui est le fruit de nombreux malentendus de l'enfance que je raconterai j'espère autre part) et qui dût alors certainement contribuer à ce que je m'éloigne un peu des goûts sûrs, en matière de peintures, que j'avais reçu à ma naissance (époque à laquelle, comme tu le sais, on est encore capable de faire naturellement la part des choses et de distinguer le vrai du faux sans tous les préjugés dont certains vont devoir hériter malgré eux - ou que l'on va devoir combattre tout au long de sa croissance - quand on est trop à l'écoute des "grands", qu'on leur fait trop confiance, ou qu'ils ne vous respectent pas assez en tant qu'entité vivante autonome, puisque qu'une certaine forme de vérité demeurera toujours et en très grande partie celle que l'on ressent dans les premiers instant au berceau). Car c'était vraiment de la très grande peinture que Tiepolo (mais je faisais alors un peu trop le sapientello et la fine bouche de condescendant - je me croyais déjà sans doute un "artiste" (ce que je cherche à devenir vraiment, comme tu le sais), peut-être à cause du modèle que Luc-François représentait pour moi (et comme tu le sais toi même grâce à Riri, pour les derniers, l'aîné compte beaucoup) dont je m'enorgueillissais secrètement de savoir qu'il pouvait être un jour un artiste important dans l'Histoire de l'Art et dont j'avais alors un peu tort d'être le frère un peu trop fière (car si lui était en train de commencer à faire l'effort de devenir concrètement cet artiste, moi je ne faisais pas grand chose de mon côté pour être à la hauteur de son talent et/ou génie, si ce n'est de réfléchir constamment à l'avenir et peut-être que je faisais assez convenablement aussi l'inspecteur des travaux finis - ce que je sais encore très bien faire en cherchant toujours à dénicher tout ce qui ne va pas bien (ce qui doit être assez exaspérant pour les autres et spécialement pour ceux qui ont conçu le travail, mais qui a l'avantage d'améliorer les produits) - donc je n'avais encore pas fait grand chose qui pouvait attester à mes yeux que j'avais compris ce qu'était un artiste et lui, à l'époque, n'avait fait que fort peu - bien que nous sachions aussi quelque part au fond de nous, en tout cas pour moi c'est vrai, que nous avions déjà accompli, sur cette terre, ce qui nous restait encore à faire et dont heureusement, j'espère, la plus grande partie reste encore à faire et à redécouvrir - puisque il semble que nous l'ayons déjà fait - et je n'avais pas alors compris la chance inestimable de pouvoir remarquer de tels cadeaux du passé, en contemplant, devant moi, ce maître qui me parlait dans sa peinture de l'existence d'un vrai Paradis à rechercher grâce aussi au constant effort du travail de peintre - petit animal encore très ignorant que j'étais et qui doutait beaucoup trop des évidences que les mages du passé nous avaient laissé en héritage et que je pouvais admirer devant moi dans cette glorieuse cité de Venise - et le comble c'est que plus tard, aussi, j'ai fait bêtement la même erreur avec El Greco, à Tolède, où j'avais eu la chance de me rendre, en Espagne, alors que là aussi je ne parvenais pas à savourer, à sa juste valeur, chacun de ses instants, ces espaces-temps de pinceaux ayant déposés de la peinture sur toile, quasiment encore chauds, devant moi, qui attestent de la puissance créatrice de cet immense génie du XVème, de ces œuvres vraiment peintes avec une transparence sans égale, nous montrant l'âme même des êtres peints et des saints, comme Goya plus tard (j'ai d'ailleurs dédié l'un de mes tableaux en hommage à El Greco et j'aimerai d'ailleurs peindre un jour un hommage de la sorte au grand Tiepolo et à Goya - qui pour moi sont des sortes de Fragonard (techniquement parlant bien sûr, je veux dire qu'ils ont quelque chose de comparable dans l'apparente facilité qu'ils ont à peindre et, mais je risque ici de gros ennui avec la "censure" des "Historiens de l'art" (j'exagère un peu, bien sûr, car peu est censuré de nos jours - sauf heureusement les propos racistes ou sexistes - cela va de soi - car c'est à chacun de lire, regarder et écouter ce qui correspond à son propre degré de conscience et d'éveil personnel, donc ce qui correspond le mieux à soi-même, au risque de ce polluer l'esprit avec de nombreuses inepties qui sont plus dangereuses que l'on peut croire) car certains d'entre ces historiens de l'art sont intelligents bien que d'autres aient aujourd'hui la prétention d'avoir ce titre, "historiens de l'Art" ou "critiques" en s'intéressant souvent à des peintres ou à des artistes de pacotilles. Ces critiques sont de véritables incompétents et cela aussi parce qu'ils n'ont pas fait l'effort de peindre eux-mêmes et comprendre ce que veux dire peindre. Il parle sans savoir, sans connaître, sans ressentir ce qu'ils disent (et c'est là souvent leur principale manque d'honnêteté car ils ne font que répéter des choses qu'ils ont entendu dire, des savoirs plus ou moins officiels qu'ils n'ont pas conçus par eux-mêmes, par leur propre expérience individuelle créatrice en cherchant vraiment à comprendre ce qui se cache sous la peinture et ces nombreux mystères, ou ce que cache l'Art véritable et leurs conclusions sont souvent fausses et superficielles, un peu comme certaines conversations mondaines de personnes ayant entendu dire, donc de perroquets sans intérêts, alors que s'ils avaient cherché à appuyer leurs propos sur de véritables savoirs vérifiés ou par leurs propres expériences de redécouvertes originales, leurs propos auraient été irremplaçables, peut-être même essentiels car personnels).

C'est d'ailleurs un reproche que je me fais quelques fois à moi-même aussi, quand je me retourne sur l'époque où il m'arrivait, enfant, de répéter les propos de certains adultes (par exemple ceux de mon frère Luc) qui m'avaient semblés exactes, censés ou justes lorsque je les avais entendus: tant que l'idée traduite en mots correspondait à la réalité ressentie, je n'étais pas un menteur ou un copieur car j'avais fait mienne l'idée, en ayant reformulé son concept de l'intérieur et donc son sens avec le son de ma voix, mais le risque de sortir de la vérité de parole était constant, lorsque je répétais ce que j'avais entendu dire par le seul vague souvenir du concept, sans en recomprendre ou retrouver la genèse du sens dans la formulation et surtout sans faire l'effort de faire comme si c'était la première fois que je le disais. Alors je devenais une mécanique de perroquet (et non pas un vrai perroquet, êtres - pluriel ici, car entre la fin du mot "perroquet" et le mot "êtres" précédé d'une virgule et employé ci-dessus, j'ai eu la chance dans voir plusieurs réapparaître dans la salle de cinéma ou de vidéo qu'est mon crâne, issus sans doute de ma mémoire et provenant d'un documentaire qui m'avait charmé - d'une infinie beauté, sensibilité et fidélité - car les spécialistes affirment qu'ils restent fidèles toute leur vie à l'autre, dans leur couple multicolore et de plus, j'ai su, dans ce document filmé, qu'ils se nourrissent souvent de mangues, fruits qu'ils vont cueillir souvent très loin de leurs nids et qu'ils rapportent en volant dans leur bec jusqu'à leurs petits, malgré la taille et le poids de ces fruits sur de très longs trajets. - A ce propos, sont des criminels ceux qui désunissent les couples ailés de vrais perroquets, ceux qui les captures pour leur plumes, ceux qui les mettent en cage ou les exposent vivant dans un musée - et j'ai récemment appris que la mairie de Paris l'avait fait, en faisant l'acquisition de l'un de ces volatiles - et cela en cherchant à nous rendre tous complice de cet inqualifiable et horrible enfermement d'oiseau dans un des musées de la capitale, car c'est avec nos impôts locaux qu'ils ont réalisés cette inique forfaiture - qualifiant d'art moderne ce qui est le contraire de l'art puisque cela prive d'envol une créature vivante - et que l'envol tant réel que spirituel est une notion fondamentale de l'art - pour leur satisfaction égoïste ou pour permettre à un braconnier de vivre de son forfait, alors qu'en plus, par la télévision ou le cinéma, ils peuvent les admirer en vol, de chez eux, confortablement installés devant le petit écran, qui n'est plus si petit que ça par ailleurs - puisqu'il existe maintenant des vidéo-projecteurs à des coûts abordables - en tout cas à des coûts de perroquets vivants. Honte donc aux pseudos politiques culturelles faites par des ignorants qui osent mentir ouvertement en permettant cela. Honte donc à tout ces responsables politiques qui ne savent plus discerner le vrai du faux! Et j'espère d'ailleurs à ce propos que bientôt tout l'Occident se réveillera enfin et administrera de lourdes peines de prisons à tous ceux qui proposent de tel méfaits ou de telles forfaitures, car ils osent continuer, les misérables, malgré la chance qu'ils ont acquise avec la TV et que presque tous ont aujourd'hui - au prix d'une immense labeur d'hommes et de femmes qui ont donné beaucoup de leur temps pour cela et pour construire ces fabuleux outils que sont la télévision et/ou l'ordinateur, dont on a la chance de disposer aujourd'hui, pour voir ces oiseaux merveilleux enfin libres et avec leur couleurs incroyables dans leur milieu naturel - c'est d'ailleurs valable aussi pour les poissons et tout ceux qui malgré les films sous-marins osent encore construire des aquariums et capturer les poissons pour les y enfermer! "C'est assez d'assassiner les cétacés!" avais-je écrit dans ma lettre au Commandant Cousteau!) - certes à l'apparence savante, mais qui ne ressentait plus complètement dans la parole le sens original du concept et la pensée première que j'avais entendue et que j'avais souvent citée, en ayant certaines fois oublié de dire qu'elle provenait d'une autre personne, la faisant passer alors comme mienne, ce qui pourrait être considéré comme une malhonnêteté intellectuelle, mais qui, dans la mesure où elle avait été formulée en ma présence ou grâce à mon attention me paraissait permis d'omettre, car même si cela n'avait pas été moi, j'étais un peu l'auteur quand même puisqu'elle avait jailli chez l'autre en ma présence (excuse que je ne m'autorise plus, et que je n'autorise plus chez ceux qui me pillent). Je me sentais donc à l'origine de cette pensée et la faisais mienne - donc j'oubliais de citer ma source à celui à qui je la répétais, croyant ainsi pouvoir me faire passer pour l'auteur de cette pensée dont je ne maîtrisais plus tout le sens et que je ne retrouvais plus exactement avec les nuances de son contexte - car un moment partagée en communion avec l'autre et elle me devenait soudain étrangère et pouvait même devenir douteuse à mon esprit et donc pour mon entourage, alors que pourtant j'avais la certitude d'avoir été dans le vrai, puisque j'avais le souvenir de cette vérité à laquelle j'avais adhéré de toute mon âme, mais qui soudain à mon grand désarroi pouvait prêter à sourire et paraître même prétentieuse. Le grand défaut que j'avais eu alors, c'est de ne plus avoir été moi-même incarnant une conviction. Je faisais hélas trop confiance à la mémoire de l'intelligence qui lorsqu'elle n'a pas compris la chose par elle-même et par l'expérience ne peut, à mon avis, pas totalement adhérer au concept et elle risque aussi finalement d'émettre des doutes sur le propos lui-même que l'on avait dans un premier temps jugé avec l'intuition du cœur ou de l'esprit comme conforme à la réalité ou à la vérité de parole. Bien sûr si j'avais cherché à exprimer l'idée par moi-même, elle aurait certainement été plus conforme. (Il arrive heureusement certaines fois que la formulation de l'autre exprime la pensée que l'on a soi-même et dans ce cas, il y a concordance d'opinion et peut-être que l'on s'approche ainsi plus de la vérité, en citant l'autre, mais le risque est de devenir ce perroquet mécanique. Car une formule, même celle qui semble la plus aboutie peut-être et doit être remise en question avant de la répéter et/ou peut-être le point de départ d'une reformulation plus juste encore qu'il nous faut faire l'effort de réaliser pour tenter d'atteindre la profondeur même de cette pensée et/ou la dépasser pour aller encore plus loin. Elle sera toujours le point de départ, le commencement, bien qu'elle ait été un aboutissement, et il ne faut pas l'oublier.

Donc, (pour reprendre le fil de ma pensée), le défaut de certains de ces critiques et historiens d'Art est de ne pas comprendre la genèse même d'une œuvre d'art en s'exerçant par eux-mêmes au contact de la matière et des difficultés qu'elle représente à maîtriser - c'est vraiment triste que ces énergumènes puissent encore exister et dire tant de stupidité sur les œuvres d'art, il faut se méfier toujours de ce que propose un texte sur l'art ou la peinture et ne croire finalement que ce que l'on peut vérifier soi-même ou ce que peuvent en dire les véritables artistes (ceux qui sont devenus des statues de leurs vivant ou après leur mort - comme celles que l'on peut découvrir à l'Île de Pacques ou celle de W. A. Mozart au centre au dessus de l'entrée de l'Opéra de Paris) qui se sont eux-mêmes confrontés à la réalité matérielle, ils sont souvent de très grands poètes ou même de grands cinéastes, en tout cas des gens comme Kandinsky, Van Gogh, Gauguin, ou Léonard de Vinci, Cocteau, Minnelli, Victor Hugo etc., car il s'est toujours avéré que de véritables peintres, sont de véritables écrivains - certaines fois le contraire est aussi vrai. S'ils excellent dans l'une des matières artistiques, ils trouveront la plupart du temps les chemins, les ponts ou des passerelles qui les mèneront vers les autres disciplines artistiques, mais certains de ces critiques "aquatiques" (comme les appelle l'admirable Fred - le dessinateur de Philémon), sont peut-être un mal nécessaire pour attirer du moins l'attention des gens un peu bêtes, et se contentent de faire de la publicité, comme autrefois des hommes sandwichs (qui ont été heureusement remplacés de notre temps par des voitures Smart-sandwichs), en ce sens qu'ils s'avèrent de bon perroquets mécaniques persévérant et par là ne servent que le négoce (et encore un certain type de commerce), comme des machines destinées à répéter inlassablement les mêmes choses enregistrées (des sortes "d'aboyeurs" donc) qu'ils n'ont pas chercher à comprendre par eux-mêmes, quitte à ne plus lire ou regarder les œuvres des autres mais en s'exerçant eux-mêmes inlassablement dans la pratique et l'expérimentation jusqu'à pouvoir un jour dire le fameux "Euréka, j'ai trouvé", car qui cherche sincèrement finit toujours par trouver, peut-être pas exactement ce qu'il croyait chercher ou trouver mais peut-être quelque chose de nouveau et de très différents - ce fameux syndrome de Christophe Colomb découvrant ce qu'il n'avait pas voulu chercher tout en ayant tout fait pour découvrir une nouvelle voie vers les Indes - donc ce qui compte donc c'est tracer une nouvelle voie, la plus originale et la plus en accord avec soi-même qui soit, c'est à dire en fait en dialogue avec l'ensemble des êtres qui ont finalement compter pour nous dans notre cheminement intérieur - donc ces critiques "aquatiques" ne sont finalement pas tout à fait un mal puisque cela permet heureusement à certains peintres en vie de vivre un peu de leur art - puisqu'ils arrivent certaines fois à faire acheter quelques reproductions des peintres vivants aux masses d'ignorants, ce qui était difficilement le cas autrefois lorsque ces mêmes historiens n'existaient pas (également car les reproductions en couleurs étaient difficilement accessibles financièrement parlant). D'ailleurs il n'est pas exclu que certains d'entre eux franchissent le pas un jour et que d'arrogants critiques qu'ils étaient, ne respectant souvent pas assez l'immense travail de la vague précédente, ou de la vague actuelle, ils comprennent finalement qu'ils ont en eux la possibilité de devenir à leur tour sincères et peut-être les personnalités marquantes, de la prochaine vague qui ne pourra s'appuyer que sur la suivante - il se peut même, et on l'a vu avec l'existence de la "Nouvelle Vague" que c'est par l'insolence ou l'arrogance de certains articles de certains critiques inexpérimentés (non plus "aquatiques" mais en l'occurrence "cinématographiques", (c'est un "tic" ces "iques"!) que ce sont réalisés des chefs d'œuvres dont nous bénéficions aujourd'hui par exemple "A bout de souffle" ou le "Mépris" de Jean-Luc Godart - que j'appelle ainsi avec cette erreur d'orthographe dans son nom qu'il mérite, nom qui ainsi écrit peut-être traduit en français Dieuart) donc certains de ces historiens de l'art et/ou critiques, non plus "aquatiques" (ce qui collait avec "Nouvelle Vague", non?), n'arrivent sans doute pas à comprendre pourquoi je fais un parallèle entre Tiepolo, Velasquez, El Greco - Fragonnard et peut-être même avec Goya - Allez savoir comment il peut dire de telles absurdités? Pourquoi? Et des peintres d'époques et de géographies si différentes qui n'avaient même pas le téléphone où la TV pour voir leurs travaux respectifs! Il débloque un peu l'oncle Lolo! - tandis que moi je persiste à le croire, et même pour El Greco et Fragonard, allant jusqu'à mettre le signe provocateur "=" entre eux et en rajoutant Dali à la dernière minute!). Et puis na ! Je persiste à le croire au risque d'en choquer plus d'un de la vague précédente, bien que je connaisse les innombrables différences qui existent entre les intéressés, les couleurs et la façon de peindre!

Et puis, bien sûr, aussi pour des accointances ou des échos dans la façon de peindre, comme en musique lorsqu'on reprend une note en un groupe d'entre elles qui ont servi un instant dans une œuvre, mais qui ont touchées le musicien à un point tel que toute son œuvre se bâtira peut-être sur l'émotion qu'il a ressenti sur ces quelques sons bien interprétés, ceux de nombreux autres peintres qui se sont observés, regardés et appréciés entre eux, enfin compris (une seule et même main, celle(s) qui sert(veut) la Peinture, sous tout ces noms différents et de Lascaux à nos jours. Ils sont tous finalement les cousins, très proches les uns des autres, ne différent que par d'infimes subtilités liées sans doute à leurs éducations respectives ou leurs opinions politiques ou aux capacités de leur cœur, interagissant entre eux comme des "Résultats", au sens noble de ce terme contenant le mot "ré" à la fois note de musique, à la fois ancienne appellation égyptienne de Dieu" et "sult" (partie du mot "exulter", "ex-sulter" donc encore notion ou mot lié, magiquement, à Dieu, à l'enthousiasme et à une certaine forme de richesse (attention il y a aussi le mot "in-sulte" qui lui tout en contenant "sult" signifie le contraire); "Résultat", toujours en devenir, en métamorphose, exponentielle où des chiffres, souvent formés avec de nombreux petits cercles de "0", s'ajoutent les uns à la suite des autres, gouttes et cellules des vagues, en augmentant, seconde après seconde, siècles après siècles, par la venue, dans ce cercle des nouveaux initiés et de ce fait le 'Résultat' est à quelques détails prêts la même chose, détails qui peuvent paraître même fractals mais qui sont toujours différents - car finalement devant leurs palettes et leurs pinceaux étincelants tous les peintres étaient tous avec peut-être la même problématique essentielle: avoir le courage de découvrir le devenir de la toile qui était de tout temps là dans le cadre et d'avoir le courage de la retrouver surtout pour ceux qui ne distinguent pas que là ou apparemment il n'y a rien, il y a déjà quelque chose à voir (et qui sait aussi dans la feuille blanche - le papier blanc ou la toile aux multiples cellules microscopiques et ordonnées dans un ordre à chaque fois fractals mais différent - pour être le support d'un nouvel achèvement, d'un nouvel aboutissement, d'un nouveau commencement) et de comprendre enfin la construction qui devait s'opérer à cet endroit pour qu'elle se fonde dans le sens universel, afin de modifier, sans violence ou sans meurtre le destin du monde.

Rembrandt aussi s'interrogeant sur sa propre métamorphose et la notre, grâce à la sienne et celle de son temps, sa transformation progressive de jeune homme en bon grand-père, "salissant" au sens où ce mot contiendrait son contraire de/en lumière, mais est aussi proche du vocabulaire du peintre "se salissant les mains", ces toiles d'autoportraits et grâce à toutes ces tâches posées, encore vivantes et ayant mémorisées l'instant posé, miroir de l'intention (mais on pourrait aussi bien le dire pour le goudron du trottoir dans la rue fait d'innombrables petit cailloux entre lesquels serpentent comme des écritures faites de mini-canyons entre ces petits blocs de roche réduits à l'échelle de passages de fourmis ou du moins pour faciliter l'écoulement des fourmis-gouttes de pluie qui serpentent et rejoignent les caniveaux) en un clin d'œil son doux sourire amusé et parfois triste révélé jusqu'à nous, et tout au long de ces autoportraits, ils nous disait déjà qu'il nous observait alors, et nous incitait à être digne de son courage qu'il avait malgré son époque qui était encore, par certains côté, très obscures, mais où je crois il devait être déjà un des seuls à croire d'une certaine manière au concept de "simultanéité" au sens où Meschonic peut l'employer, mais aussi au sens ou moi-même je conçois ce terme, c'est à dire ayant la conscience toujours présente en nous de savoir que tout s'est déjà réalisé et est d'une certaine façon déjà parachevé et que nous ne faisons rien d'autre que de revivre les uns et les autres nos vies (que nous connaissions donc avant même de naître), n'étant tous déjà plus là (puisque tout est impermanent - bien qu'aujourd'hui il y est accès à la permanence des traces - photographique, vidéo, scripturales, etc. , vies qui ont toutes étaient pourtant très utiles pour ce parachèvement de tous les Univers, nouveau commencement, et dont les œuvres ont servies et servent encore pour mener l'ensemble des hommes ou une partie seulement sur l'Autre rive, cette Arcadie attendue, cette Atlantide enfin retrouvées, ce Paradis révélé.

Il, Rembrandt, se regardait ainsi lui-même dans le vide du miroir du temps et des espaces futurs (peut-être quasiment au même moment déjà vidéoscopés par les nouveaux homosapiens que nous croyons jouer à êtres un peu, avec ces caméscopes aujourd'hui à notre disposition, mais pour certains d'entre nous toujours "cromagnon", dans le sens de grands "accros" des crocs de carnivores que nous étions peut-être encore alors. Nous pourrons être vraiment ces homo sapiens quand nous serons débarrassés de notre cruauté, un des seuls "savoir", au sens de "sapere" contenu dans homo sapiens pour lequel il soit important de se battre - car quand nous naissons nous ne sommes pas cruel, nous ne le sommes jamais, la cruauté est une maladie qui n'est pas humaine qu'on attrape en sortant de son berceau, quand on va dans le monde.

L'avenir déjà passé toujours présent en même temps qu'impermanent - et il, Rembrandt, était ainsi tel quel devant nous tous. Quand je le filmerai en "viedéo", il était déjà derrière ce miroir, sur tous les écrans du monde), nous étions là, avec lui, nous, son bras peignant, il nous supportait déjà et sa main amie à mines anim-ée d'iman-ence (pas mina-ble, non!?), c'était la nôtre, nous étions Rembrandt!

Cette jeune fille (B*B*), te disais-je, avant cette parenthèse interminable, descendait d'un ancien doge de Venise (ce qui ne veut pas dire qu'elle en ai eu les capacités elle-même - mais peut-être les avait-elle, bien sûr, ni que l'on doive la considérer pour cela, mais cela donne une idée de l'éducation qu'elle a pu peut-être recevoir, peut-être même d'une certaine conscience du Politique qu'elle pourrait avoir acquis de part son entourage et donc d'une certaine notion de l'idée du Bien Public et de l'État, en tout cas cette jeune fille avait eu la gentillesse de me recevoir lorsque j'avais sonné à sa porte après l'avoir prévenu d'une cabine téléphonique de ma venue, pour la saluer de la part de mon frère - mais ici je m'aperçois que je débloque un peu, et très certainement pour toi aussi, aussi parce que son ancêtre doge l'avait été, trois ou 4 siècles auparavant! - et je n'avais pas alors compris ou je feignais de l'avoir oublié, dans mon inconscience d'alors, que, peut-être, la plupart des habitants de Venise descendaient aussi de ce doge ou d'un de ses cousins ou du moins on peut aujourd'hui penser qu'une bonne partie des vénitiens que l'on croise sont aujourd'hui descendant de grandes familles patriciennes ou de doges d'alors, y compris les manœuvres qui déchargent certaines caisses lourdes sur les quais - il ne faut pas croire en les voyant ainsi peiner qu'ils sont tous des immigrés de l'Est - d'ailleurs ça ne change rien car les immigrés de l'Est ou d'ailleurs sont souvent des déshérités et peut-être même aussi les descendant de princes ayant mal tournés ou perdus leurs fortune ou peut-être de fieffés gredins. Les pêcheurs aussi sont peut-être quelques rejetons de Doge (ou doit-on dire de 'Dog'? (revoilà l'"aboyeur" de plus haut qui fait faire son entrée au Doge!) Mais peut-être cela cache-t-il le mot God, en anglais "Dieu" et mot que l'on utilise dans le mot "good", pour dire "bon" ou "bien"? Ou qui sait certains bandits dangereux que j'espère tu ne croiseras jamais dans ta vie et qui, en général sont reconnaissables très facilement puisqu'ils ne savent pas du tout s'habiller - souvent beaucoup de cuir sur eux (beaucoup de sang versé donc pour calmer leur voracité et le manque de cœur qui les caractérise: bottes effilées ou chaussures de très mauvais goût - à talon le plus souvent! A notre époque, où d'immenses progrès ont été accomplis pour rendre les hommes pareils à des cosmonautes, avec de l'air dans les chaussures, et qui plus est progrès dans l'invention de matières qui ne font de mal à personne (aucun chevreau, ni aucun veau passés à la casserole pour cela ne sont plus nécessaires - ce sont les laines polaires par exemples qui ont remplacées avantageusement les cuirs), mais de toute façon tu vois bien ce que je veux dire: sta attenta au grands méchants loups pouvant vulgairement sortir des bois, souvent une cigarette fumante ou de la drogue - en veux-tu? en voilà! - car ces gens sont dangereux, ils n'en veulent qu'à ton portefeuille, ils cherchent leur seule satisfaction égoïstique - mais je m'adresse à une jeune fille et je sais que comme telle tu es capable de reconnaître les loubards avec leurs bobards de prince charmant à la noix à moins que le Prince ne cherchent à se cacher sous le masque de l'un d'entre eux pour te tester et voir si tu seras digne de son cœur qu'il cache, à toi donc, ma Lala, de faire en sorte qu'il se dévoilent, démasques-le. I trust you! -

Et je reviens à nos moutons que je préfère aux loups; ce qui devait faire en fin de compte beaucoup de cousins à cette jeune fille (B* B*) - ce qui n'empêche pas qu'il y ait, nous l'avons vu, des différences certaines de comportements entre tous ces cousins vivants et qu'il faut comme je le viens de dire être toujours sur ses gardes et se méfier des possibles malhonnêtes gens. Fais gaffe aussi au personne rencontrées au café, à moins que cela ne soit des endroits réputés sains et pas par n'importe qui - de toute façon être vigilant est le maître mots ! Et contre les loups "Feindre, voilà un autre mot important, que j'ai appris par l'expérience et grâce aussi aux leçons de théâtre comme le grand théâtre de Maître Goldoni et dans sa pièce Un homme remarquable dont je te parlais dans mon précédent "courrierIn".

("in" posé ici en fin de mot courrier au sens de "courrierInternet" - néologisme que je viens juste de créer en t'écrivant, rappelant un peu notre connaissance de la langue italienne si précieuse "courrierino", avec "ino" en "postfixe" (au sens de préfixe mis à la fin) désignant cette forme de courrier électronique que certains appelle "courriel".

Comme tu le sais on peut aussi utiliser ce nouveau mot en italien en disant "corrierino" et je compte sur toi pour exporter cette mienne invention en Italie (comme on dit là-bas corrierino dello sport: titre d'un journal assez répandu en Italie dans une certaine catégorie de la population qui aime surtout le foot et les compétitions physiques.

Le foot c'est aussi ce sport où s'affrontent régulièrement des équipes de "monstres" super entraînés et qui risquent souvent d'incarner et de "drainer" avec eux des 'haines' tenaces et fratricides entre certaines régions du monde (alors que tu sais bien que nous n'avons aucun ennemi, si ce n'est ceux qui croient être les nôtres c'est à dire un bon nombre d'ignorants (ignorants surtout qu'ils aspirent de tout leur cœur à nous ressembler et à être enfin eux-mêmes - donc pas d'ennemis en réalité; ceux qui pourraient nous haïr, se haïssent eux-mêmes et se font donc du mal à eux-mêmes), les menteurs et tout plein d'autres imbéciles qui cherchent en secret, bien sûr, à nous copier ou recopier et faire passer nos idées pour les leurs et nous nous laissons faire souvent même avec plaisir, sachant qu'à la longue, ils finiront par vouloir être véritablement eux-mêmes, et non les vaines copies conformes de bourgeois satisfaits ou autres individus ayant renoncés à être eux-mêmes au profit des modes les plus insipides ou du mauvais goût ambiant du moment!) (je mets ici en gras les deux mots, non pour les crier, mais pour les rendre visibles au cas ou tu souhaiterais éviter mes parenthèses qui ne finissent qu'au bout d'un certain temps et ça me permets aussi de me relire plus facilement dans ces spirales de phrases) permettant ainsi aux sentiments nationaux et régionaux de s'exprimer souvent même avec violence, car alors s'expriment souvent la bêtise des hommes dans la croyance primaire d'être lié à jamais à un mot seul qui pourrait les définir: comme France, Italie, Lazio, Juventus, Marseille ou Rome mais aussi Europe, Monde, croyant ainsi se définir à jamais et le plus souvent, par le risque (au sens latin du terme "resecare" diviser-couper) ce que risquent les mots en général, coupant une région d'un pays qui s'identifie ainsi au travers d'une équipe de foot, et par cette aveugle appartenance à un seul club, risque en fait de ne plus être l'ami des autres, des voisins, ceux d'en face, créant un clivage ou une lutte fratricide entre des êtres qui étaient pourtant destinés à concourir ensemble et à avancer ensemble pour atteindre des objectifs communs, comme le fait pourtant pour le cadeau musical, la réunion d'hommes autour d'un chef dans un orchestre, interprétant une symphonie ou une œuvre et où chaque instrumentiste, au lieu de chercher à être le plus fort et à écraser les autres, a son mot à dire dans la totalité (voir ici à ce sujet Prova d'Orchestra de Federico Fellini). Ils préfèrent donc s'affronter dans les stades autour d'une balle, sorte d'anneau en trois dimension qui au lieu de les lier et les souder fraternellement comme dans le jeu de balle de nos enfances, les rends concurrents comme des bêtes primaires et féroces, se disputant un morceau de viande ou pour une même femelle ou pour un titre de vainqueur ou pour une coupe, en tout cas pour une performance qui n'a rien d'artistique puisqu'elle est celles de soi-disant ennemis cherchant à s'affronter dans une guerre codifiée en jeu (or l'Art n'a jamais rien avoir avec la guerre, si l'art ou la peinture ou le cinéma raconte la ou des guerres c'est pour la-les dénoncer et faire que nous l'-les ayons en horreur), car ceux qu'ils cherchent s'est en fait se tromper les uns les autres, ou avancer en bandes de primitifs et cela bien sûr parce qu'ils ont à gagner de d'argent, le salaire qu'ils recevront équivalent au primitif succès de leur prestation qui intéresse des masses primitives, car paradoxalement, ce combat moderne (à bien des égards préférable à celui des anciens gladiateurs ou des animaux dans les arènes des temps passés) permet aux passions de se déchaîner autour du ballon-boule qui servira ainsi d'exutoire (et madame Rowling l'a bien compris en créant même pour l'école d'Harry Potter, le divin sorcier, le jeu de Quidish, qui permet de canaliser les esprits partisans en créant peut-être ainsi une symphonie d'une autre dimension et qui m'échappe peut-être, celles où tous les spectateurs, à la fois dans les tribunes, et à la fois derrières leurs écrans de TV chez eux, portent le poids invisible et insensible du jeu grâce à leurs regards, en influençant, peut-être, qui sait?, le sens de ces mouvements dans les stades (qui peuvent être certaines fois agréables à voir), comme peuvent l'être des scènes de batailles peintes dans les fresques de Paolo Uccello, ou dans le film d'Akira Kurosawa ("Ran") - esthétique donc des combats, mais sont-ils si esthétiques ces combats qui dégénèrent? Je ne crois pas car nous assistons en fait, au Rugby aussi, à des allées et venues de mastodontes carnivores musclés par des efforts physiques et de volonté dont on peut se demander s'ils ne sont pas vain. Pour qu'elle raison faut-il que des animaux innocents payent de leurs vie pour permettre à ces êtres violents de s'affronter dans les stades après les avoir mangés pour en vampires avoir ainsi dérobé leurs protéines, alors que ceux-ci pourraient servir à la poésie, à la musique, à la peinture, au cinéma ou en tout cas à un rassemblement moins violent. Les entraîneurs, eux, ont peut-être un peu plus réfléchis à une stratégie possible ou une offensive (mais ce mot contient le mot "offense" et me paraît douteux, en tout cas, des objectifs à atteindre) et auront ainsi créé pour leurs soldats, ces "joueurs", des plans qui font appels au sens de la stratégie. Ils cherchent à leur apprendre ce que font toujours certains carnivores ou chasseurs primitifs, chassant en bande (je m'aperçois que ce mot bizarrement contient le mot "bad"; les choses sont parfois bien faites dans la langue même et on peu croire justement que les hommes en bande puissent être "bad", le "n" est là, comme un rappel que la "haine" est à combattre dans ce mot de "bande" et que pour cela on le retrouve aussi pour faire chanter le mot d'une autre manière dans "sarabande", "bandoneon" etc, qui sont peut-être des solutions contre le piège de ce mot "bad", piège que ces joueurs essaient de tendre aux équipes adverses conscientes qu'il ne s'agit pourtant apparemment que d'un jeu pourtant lourd de conséquence.

Jeu que je n'hésite pas à montrer du doigt comme étant peut-être même l'inverse de la notion d'Art (au sens sacré du terme et je voudrais croire que c'est parce qu'il existe qu'une chance véritable sera offerte aux hommes de choisir entre la cruauté, la voracité, inverse de l'Art ou de la beauté une des composantes principales de l'Art - tant qu'il y a beauté il y art, dès qu'il y a laideur il y absence d'art) qui ne se veut pas un piège pour l'autre, mais une possibilité de faire cheminer l'autre vers la découverte intérieure de la beauté qui est véritable en ce monde (malgré une masse de laideur qui ne pèse pas lourd dans la balance - même pas un micron) et de proposer à nos congénères une interprétation du monde et de ce fait l'exorciser de la bêtise, l'ignorance, la vulgarité et le mauvais goût.

C'est pour cela que ceux qui parlent d'art en parlant de foot mentent le plus souvent. Il s'agit seulement d'un exutoire pour les masses qui ne cherchent et ne veulent pas à comprendre ce que peut-être l'Art. On dira donc d'un joueur qu'il est malin, qu'il a une bonne technique, mais très rares ont été les joueurs qui ont fait de ce sport quelque chose de grand et d'Universel, peut-être Pélé, ce joueur noir brésilien, qui ne jouait pas seulement en professionnel mais en véritable amateur bénévole au service de la négritude et qui faisait quelquefois du ballon et de son comportement avec lui, un moment d'universalité et de fraternité sur une planète, hélas, à l'époque encore très divisée, toute entière rassemblée qu'elle était dans cet être qui représentait l'excellence et qui poussait devant lui la balle, comme on porte un message au monde, et qui faisait oublier un moment à tous, les clivages ridicules concernant nos couleurs et nos nationalités. Nous nous sentions tous noirs, car il nous avait rendu un moment tous lui-même, comme lorsque l'on écoute le son d'une musique qui devient nous, ne serait-ce que par le petit écho quelle procure en nous, et à la façon de certains textes qui l'ont été au cours des siècles et sont parvenus en résonnant jusqu'à nous, nous faisant oublier l'inessentiels des clivages et de nos conditions sociales respectives, car nous nous retrouvions nous même, dans le jeu de jambes auquel nous assistions, comme des simples enfants réfléchissant sur la notion de sphère en mouvement à pousser devant nous, sphère: anneaux tridimensionnelles, en spirale sur eux-mêmes, contenant un vide invisible et pourtant là dans la trace qu'il laissait dans nos esprits ou sur les images diffusées sur nos écrans respectifs. C'était de l'air pressurisé (sous vide donc) qui faisait tourner cette balle-lune-terre-cosmos, nous tous, que les caméras vidéos transmettait jusqu'à nous par la télévision, pendant que notre planète tournait elle aussi.

Et bientôt sous les semelles des joueurs les industriels allaient y mettre un peu de ce ballon lui-même, en réinventant la notions même de chaussure, et le moyen enfin de transformer tout ces joueurs en sortes de grands mannequins montés sur des ballons, ou du moins en êtres portés par le vi(d)e dans les semelles de leurs "grolles". (A ce sujet je te conseille de lire une petite amélioration à ces chaussures avec de l'air dans les semelles dont j'ai eu l'idée et qui devrait permettre à tous les marcheurs de générer leurs propres électricité - surtout pour les téléphone portable ou autres appareils électriques).

Et ce mot de "courrierin" cherche à désigner le courrierInternet de la planète, "ronde" comme un "o". Ou alors, serait-il préférable que nous l'appelions non pas "courrierin" mais "courrierIno", non? Mais cela risque peut-être d'être mal pris, car au lieu de voir un courrier traversant les écrans et les miroirs pour atteindre nos interlocuteurs, certains pourraient penser, en français que ce courrier appelé ainsi contient sa propre dénégation à cause du suffixe privatif "no", à moins d'y adjoindre une interrogation "courrierino?' ce qui tout compte fait, pourrait transformer cette apparente négation sous le jour plus positif de l'interrogation, toujours constructive).

Mais je reprends le fil d'encore plus haut avant l'arrivée de ces différentes poupées russes de parenthèse et je te parlais alors de cousins issus d'un même "dog-e" "god-e" ayant donné cette B* B*, cousins dont il est prudent de se méfier pour les raisons sus-dites (c'est ce qui explique d'ailleurs aussi, à mon avis, l'une des raisons et des nécessités de l'existence de l'architecture en général, en ce sens qu'elle permet, par son élaboration et son utilité de mettre quelques cloisons ou séparations assez étanches entre des êtres qui s'avèrent avoir, dans certaines situations des comportements très différents (il s'agit peut-être aussi d'illusion de cloison - pourtant nous préférons passer par les portes plutôt que nous les prendre en pleine figure - à moins que les portes ne soient ouvertes - comme peut-être celle-ci que j'enfonce - dans le vide - au risque de tomber…) et peut-être aussi qu'une autre raison de l'existence de l'architecture (si ce n'est de s'interroger sur l'existence des formes et de la sculpture) serait aussi l'existence, pour certains, de ce que l'on peut nommer la 'Pudeur' (quoi que celle-ci ait peut-être heureusement tendance à disparaître - grâce à l'introduction de la vidéo et des web-cam et des futur visiophone dans les montres (un quasi pléonasme que ce mot mais en tout cas le mot "montre" était prédestiné dans le sens où les montres, "montre'ront" un jour, avec les caméra intégrées dans les écrans) car cette pudeur est source de bien des problèmes chez certains êtres qui ne la respectent pas ou qui cherchent à la transgresser ou à privilégier ainsi la transgression plutôt que le sentiment qui naît de l'admiration (souvent par l'admiration des compétences de l'autre) et sans doute à cause de l'existence de cette pudeur, l'architecture existe car elle est capable aussi de voiler pudiquement pour des raisons de sécurité ce qu'il faut cacher aux "méchants et aux imbéciles" à ceux qui veulent dérober, ce que l'on pourrait offrir ou que l'on offre par ailleurs à des personnes aimables.

Mais aussi, et je m'aperçois que la journée avance et que je n'ai pas travaillé à mes autres affaires et qu'il semble à la relecture que ce texte soit le début d'une correspondance ou du moins de plusieurs essais dans des directions très différentes, que je t'ai écrit ici, non pas un "corrierIno" en guise de réponse, mais un "corrierOne(t)" ('un courrier honnête'), que cette architecture existe aussi pour des raisons encore plus simple et qui relève de cette porte ouverte enfoncée, c'est qu'elle relève du droit fondamental que tout homme devrait avoir sur cette planète (y compris les déshérités) : à chacun sa chambre, à chacun la paix de sont lit - sorte de berceau pour adulte qui se bercent peut-être entre eux, en tout cas lit-gondole, couchette dans la soucoupe-volante qu'est la terre en voyage, ou en reconnaissance, dans le temps à la recherche possible de l'origine qui est toujours devant nous (tout en étant derrière). Donc d'un espace suffisant pour vivre décemment pour ce voyage sous la voûte des étoiles éclairant les planètes des Univers où il nous faudra aussi construire un jour.

Et je reprends mon raisonnement au sujet des cousins de B* B* que l'on pouvait, en ce temps là, croiser, sans savoir qu'ils étaient les siens (de B* B*), dans les ruelles, le long des canaux (et ce qui, trente ans après, avec ta venue prochaine à Venise, risquent de faire encore plus de cousins de cette B* B* que tu croiseras - et comme je te le disais plus haut, la plupart des vénitiens ont un ancêtre qui a été Doge, donc ne te fie qu'aux cœurs de ceux que tu rencontreras, qu'à leurs égards ou leurs bonté vis à vis de toi, bonté que tu préféreras à leur pedigree!) où je prenais un grand plaisir à la contemplation poétique des architectures mouvantes que par moment j'essayais de figer sur la pellicule de mon appareil photo "instamatic" de l'époque pour l'Éternité.

Quoi qu'il en soit, elle avait la chance de vivre dans une maison assez ancienne et dans un espace où les meubles et les bibelots anciens étaient mêlées et s'accordaient naturellement avec les choses contemporaines de goût. Leurs interactions me donnaient l'impression que nous étions les prolongements vivants de cette même civilisation d'autrefois aux meubles splendidement ouvragés, qui finalement, malgré toutes les machines (et les machinations déjouées) inventées, les moteurs Diesel des "traghetti" sur le Grand Canal, lorsqu'ils passent sous les façades des différentes vagues de Renaissances vénitiennes appartiennent à la même civilisation (alors que j'avais été élevé avec l'idée de vagues de civilisations mortelles successives vouées à la disparition - ici dixit ton grand-père citant le "civilisations nous savons que nous sommes mortelles" qu'il a du te citer sans doute à toi aussi et qu'automatiquement dans ma tête d'enfant autrefois je prenais aussitôt le soin de reformuler dans l'autre sens, trouvant l'antithèse intéressante et dans l'espoir surtout dans finir un jour avec La Mort). Ces civilisations devaient forcément s'éteindre ou se fondre comme le font les fins des vagues, et je m'apercevais donc que les vagues mourantes engendraient dans le mouvement de recul (ou ressac) de la mer, après le galop ou l'intensité du mouvement de celles-ci et l'instant de calme et de résolution sur les berges - cet au-delà qu'elles cherchent à atteindre en provoquant alors les innombrables mouvements des fondus de toutes ces matières moléculaires d'eau qui n'étant qu'une seule eau, faite de multitudes de gouttes liées et soudées entre elles - mais pourtant différentes, dans l'étalement qui reculant soudain par l'aspiration de la masse qui arrive au loin et de la vague successives ne meurt pas tout a fait et ne disparaît pas tout à fait totalement - l'archéologie témoignant que celles-ci (les civilisations en ruines) n'ont pas disparues et q'une possible reconstruction, ou du moins restitution ou encore Résurrection possible de celles-ci est possible, mais avec la force de la nouveauté et la richesse de la vague montante - du moins ces ruines sont-elles quelques repères précieux pour les futurs voyages dans le temps, qui sait à venir ou déjà accomplis? (Mais qui existent déjà virtuellement par la possible réflexion que tout cela suscite) et peut-être même grâce à toutes ces inventions me faisait être sûr que ce qui se faisait aujourd'hui était le prolongement tout simple de la même immense civilisation et de toutes ces époques distinctes que je reconnaissais en apprenant à les reconnaître comme telles.

Époques hélas heureusement révolues, et dans le décor desquelles nous marchons à l'études et au plaisir de découvrir les variétés de systèmes architecturaux construits autour de nombres d'or et figurant dans ces décors mêmes, celles aussi des durs labeurs des gondoliers (demeurant cependant encore un peu vivante, presque anachroniquement pourtant, à notre époque où les moyens motorisés sont partout et dont les touristes faisaient, avec nostalgie, les grands frais - un tour en gondole c'était alors très cher pour moi aussi (d'ailleurs pour en prendre une, au moins un instant et avoir ainsi la joie et l'impression d'avoir de grandes ressources financières et de disposer d'un gondolier privé en ressentant ce qu'un prince vénitien du passé pouvait alors ressentir, mes pieds ainsi bercés, debout dans la barque-nacelle sur l'eau, j'avais trouvé un moyen que je me permets de te recommander en espérant qu'il existe toujours, pour ainsi faire des économies: prendre la gondole qui traverse le canal Grande et qui sert à relier l'autre rive, là ou après le pont du Rialto, en allant vers l'Academia (de l'un ou de l'autre côté, tu finiras par trouver) - bien avant le pont en bois de l'Academia - entre les deux, là où il serait peut-être bon que l'on construise un jour un nouveau pont qui semble de nos jours manquer, mais qui permet, encore par son absence à une famille de gondolier de vivre toujours de ce passage navigué ou peut-être serait-il possible de croire que malgré le pont à venir, ce gondolier pourra toujours nous 'gondoler' et que l'un (le pont) peut aussi exister sans exclure l'autre (le rameur), un peu comme toutes ces nouveautés qui fleurissent aujourd'hui et qui heureusement ne cherchent pas à exclure (bien que certains imbéciles le croient), mais seulement à diversifier ou à proposer d'autres méthodes d'approches (des variantes) pour aider à passer sur l'Autre Rive, de l'autre côté - puisqu'ils cherchaient à donner leurs amours vénitiens de couples gondolés en voyages ces instants de repos qui devaient les calmer des rythmes très véloces de la marche frénétique de nos cités, car Venise et ses gondoles apparaissent inconsciemment à tous comme des moments liés à l'enfance, à un passé pour certains hors de porté. Celui de cette ville phénoménale où sont inscrits heureusement pour chacun des privilégiés ayant accédé à ces lieux les premiers temps de nos existences de bébés (BB) bercés (BBBC), comme sur les ondes des canaux vénitiens dans ces grands berceaux de bois que sont les gondoles nous rappelant nos respectifs landaus que nous cherchons quelquefois heureusement et souvent maladroitement à retrouver, comme des moments de toute puissance lucide des premiers temps, lorsque nous étions enfants, ayant du mal à nous endormir, en endormant ainsi le monde, mais en ayant "souffert" peut-être de ce manque de sommeil ou du rêve que nous allions faire, pour certains d'entre nous, car le mot "dolere" peut apparaître soudainement aussi dans ce mot magique de "gondole" qui pourrait presque contenir le signifiant "condol" que l'on retrouve dans "condoléance" donc avec compassion pour la souffrance du gondolier rameur d'une 'condole') et aux véritables masques qui, dans ces époques anciennes, étaient encore réalisés avec goût (et non, comme certains d'entre eux le sont aujourd'hui, avec la vulgarité des faux tissus et des fausses couleurs), je veux parler de ces masques que l'on pouvait aussi autrefois découvrir sur les tableaux rassemblés à la galerie de l'Academia de Venise ou ailleurs, surtout dans les tableaux minutieux de Guardi - peintre-témoin qui porte aussi très bien son nom et qui semble prédestiné puisque "guardare" veut dire "regarder" et que "Guardi" peut-être traduit par "regardez" au sens italien du "Lei guardi ... per favore", injonction que l'on peut formuler avec des égards envers quelqu'un, (des égard, des "éGuardi"), hasard ou pas de la prédestination d'un nom qu'a porté un enfant du pays qui a dû en tout cas s'interroger sur le sens de son nom dont il était l'héritier et peut-être l'a déterminer à devenir peintre et aussi, d'une certaine manière, à être le "bouquet final" au sens "apothéosique" (je préfère à "apothéotique" - en créant ce néologisme) de ce nom: en ayant fait de ce nom une fête éternelle pour les sens de tous les curieux de son travail, de tout ceux à qui il ne cesse de répéter ce nom en le signant à chaque fois au bas des tableaux, à la fois comme un conseil impératif suggéré, en montrant ce qui le ravissait, ce qui pourrait aussi nous intéresser un jour, conscient qu'il était du sens de son nom, donc de la nécessité d'apprendre à regarder et traduire les minutieux détails du monde de son temps qui restent et perdureront grâce à lui et à sa main divine de chirurgien toujours vivant dans notre temps, grâce aussi à la fenêtre photographique de son esprit, ouverte avec ses yeux qui continuent ainsi inlassablement à nous dire "Guardi"!) comme pour nous dire qu'il faut absolument s'émerveiller comme lui-même aussi devant les costumes hand made des carnavals de l'époque (visibles, eux aussi, dans ces tableaux, témoignages presque photographiques avant la lettre, mais aussi reflet des savantes compositions minutieuses et du savoir faire des peintres de l'époque, qui étaient, je le répète, nos propres fenêtres dans le temps car la peinture a permis à ceux-ci de nous offrir leur visions sans pareils en rendant visibles pour l'éternité ces illusion d'instantanés, grâce surtout aux instruments prodigieux qu'étaient les peintres eux-mêmes, comme la caméra vidéo l'est aujourd'hui d'une autre manière par le truchement des vidéastes sensibles au monde qui les entoure, ces nouveaux témoins, qui ajoutent ainsi à l'image photographique encore plus précise que ne l'était celle réalisée par les peintres dont les instruments étaient limités, l'enregistrement fidèle des sons - donc, qui nous offre un spectacle plus vivant encore du temps qui ne cesse de passer, des époques qui se succèdent! Chaque image photographique ou vidéographique étant presque un tableau à lui tout seul et résumant en tout cas techniquement l'avancée technologique de toute la civilisation.

Quoi qu'il en soit par l'invention du dessin, puis de la peinture l'homme a fondé, comme tu le sais sans doute, toute la civilisation, car le dessin offre à sa source chez celui qui en est le maître, la possible acquisition de la conscience de la permanence de la trace (donc en fait la conscience qu'il existe une certaine forme d'éternité qui est, paradoxalement, en mouvement, donc placée aussi dans le vecteur du Devenir - celui du tableau par exemple - devenir sur lequel le peintre peut influer, éternité modifiable dans le sens choisi par l'artiste et par lui seul, ce qui nous amène tout naturellement à nous interroger sur la responsabilité de l'artiste qui est en permanence conscient de cette possible influence qu'il peut avoir sur le monde, donc des incidences possibles qu'il aura sur le monde à venir, sur ces vagues ou ces immenses masses "d'eau d'hommes" (et non "dos d'ânes") de femmes et d'enfants à venir dans lequel il se fondra, devenant ainsi la richesse commune et le point de référence discret toujours présent, sorte d'étoile - comme Mozart, Bach, Beethoven, Wagner, Baudelaire, Le Corbusier, Picasso, Hugo, Matisse, Jésus, Velasquez etc. et Tutti Quanti + Les Anonymes Associés ou Inconnus, ces hommes et ces femmes, tes prédécesseurs, sans qui la vie serait bien triste et peut-être sans qui nous aurions été mangé à déjeuner par quelques ancêtres cannibales ou même seulement ogre carnivores, s'ils n'avaient pas accepté de partager notre chambre, où si nous n'avions pas eu la chance d'habiter leurs demeures très sûre, celles où nous habitons maintenant, fruit de leur passage et de leurs construction commune) et c'est cette possible représentation des choses qui a permis aussi, comme tu le sais, le développement de toute l'architecture et bien sûr celle de Venise que tu contempleras bientôt en y séjournant, servant à la fois de sujet, de modèle et d'inspiration à venir à l'architecture elle-même et que l'on retrouvera ailleurs, par exemple à New York que tu connais bien pour y avoir aussi séjourné quelques temps, tentative réussie de résumer toutes les architectures novatrices du monde, par une rénovation et une élévation à la fois babylonienne, pharaonique, grecque, romaine, florentine et vénitienne (sans oublier l'Asie) etc. servant maintenant de décor ou de toile de fond à l'art photographique, cinématographique (par exemple à Woody Allen) et maintenant vidéographique, qui comme tu le sais, a à avoir avec deux mots "vidéo" (Vidéo, ideo (avoir l'idée), voir, vide, Deo) c'est à dire d'une certaine façon encore "guardi - guardare" (garder-regarder) - conserver aussi - granier, grenier le nom de ta mère! - et la "graphie" contenue dans ce mot, (on aurait pu appeler la vidéo, la "guardo" mais il y a La guardia et c'est un aéroport tout en voulant dire "la garde") donc l'écriture, c'est à dire encore cette idée (ideo) de trace, donc le dessin encore.

A tes crayons donc ma fille, à tes logiciels de dessins! J'ai fini enfin par trouver la fin de cette phrase un peu longue. Je te remercie de l'avoir suivie jusqu'ici, je me sens un peu vidé! Video!

Peut-être Luc-François est-il resté encore en contact avec B* B* (BB)? Peut-être pourra-t-elle te conseiller sur une chambre ou un lieu à trouver en ville à Venise? Qui sait a-t-elle même une chambre dans sa maison disponible pour toi? De toute façon Luc peut t'être vraiment utile dans tes recherches de logement ou pour te conseiller à Venise.

C'était il y a 30 ans, ça remonte a pas mal de temps. Mais c'est comme si j'y étais encore dans ce salon et je crois même avoir pensé alors t'en parler un jour (car dans mon enfance je pensais déjà à vous Lala, Nono et Riri, aux enfants probables de ma sœur, ta mère, mes futures nièces) à l'approche de mon mariage avec M* et je pensais que peut-être ton voyage à Venise serait pour moi le temps de prendre définitivement M* officiellement pour épouse - je dois, à ce point de ma lettre lui envoyer une copie de ce "courierIno", non? , en toute transparence pour qu'elle et toi ne puissiez pas croire à des ambiguïtés de sentiments chez moi envers vos personnes respectives qui sont de nature différentes mais bien sûr complémentaires, puisque tu es ma nièce et qu'elle sera ma future épouse, ta future tante - mais peut-être la considérais-tu déjà ainsi dans ton esprit visionnaire et prophétique.

En tout cas je me soucie que ce temps vénitiens te soit réellement propice pour l'élévation de tes futurs ouvrages. Venise est certainement capitale pour comprendre le monde, comme a pu l'être par ailleurs aussi l'Île de Pâques, bien qu'il y ai de notables différences entre ces deux lieux, ils ont tous deux pourtant affaire avec la pierre brute, la sculpture et la religion, dans un cas plus personnelle (Île de Pâques) qu'à Venise où celle-ci, omniprésente, remonte à un homme que nous connaissons bien et derrière lui toute une multitude d'homme qui ont cherché sur terre une plus grande Justice, une plus grande équité entre les hommes, et qui ont attendu cet homme avec espoir dans finir avec les oppresseurs et les méchants et en espérant que les hommes de toutes les nations finiraient par se comporter enfin aussi noblement que lui l'avait fait avec nous, entre eux tous! - bien que par ailleurs des hommes remarquables considèrent aujourd'hui (à tort pour ma part) que le phénomène de J. C. soit un cas psychiatrique. Comme tu voudras…

Tu l'auras certainement compris, j'aime énormément cette ville et je me souviens que je m'y promenais autrefois, la nuit aussi, j'y étais un peu triste car très seul et je n'avais que 12 ou 13 ans, je me sentais incompris et je ne parvenais pas encore à exprimer cette incompréhension par des mots ou du texte, ou quand je parvenais à le faire mes textes disparaissaient de ma vue et je les perdais à jamais, éloigné que j'étais spécialement de la femme de ma vie en l'existence de laquelle je ne cessais de vouloir croire, et même, si je savais qu'elle finirait bien par venir un jour jusqu'à moi, je n'étais jamais sûr de pouvoir la reconnaître et j'inventais une histoire abracadabrante pour être sûr que ce serait bien elle et non une autre (également pour vérifier la vérité des contes de fées), en tous cas que je ferais comme si le jour venu et cela malgré toutes celles qui existeraient pourtant autour de moi. Cet embarras du choix est très agaçant et je préférais que l'on naisse sans avoir à chercher midi à quatorze heure pour trouver sa moitié (mais cela fait sans doute parti du jeux de la vie ici en Occident alors que dans certains pays d'Orient, il semblerait qu'on est marié avant même de naître à une jeune fille par arrangement familiaux préalables - ce qui n'est pas bon non plus) elle devait bien être quelque part sur la planète et alors que je n'y croyais plus du tout et que j'étais désespéré tant le temps m'avait semblé long et que j'avais appris à ne plus y croire, il me fallu un temps presque égal en vivant avec elle, pour comprendre que celle qui était devant moi, à mes côtés depuis si longtemps, serait un jour ma femme devant la loi des hommes et devant l'Immense Architecte de l'Univers alors aussi pour éviter de souffrir et d'attendre dans une lucidité trop cruelle pour moi, je préférais par exemple fumer (et me faire d'une certaine manière encore plus de mal - ce qui veut dire aussi que derrière un fumeur, il y a quelqu'un qui souffre aussi parfois de trop attendre l'autre et que l'on peut guérir, comme M*  l'a angéliquement fait à mon égard).

Je ne comprenais pas vraiment alors que les outils à ma disposition comme la photographie, l'écriture, (les caméras) ou le dessin pouvait me permettre de lui faire partager un jour toutes ces choses extraordinaires que je voyais et qui composait notre héritage commun, hélas, je n'avais pas pris conscience que ces outils étaient là pour me permettre de lui dire ou les lui montrer, un jour en communiquant ce qui fait essentiellement et en très grande partie notre principale richesse: la mémoire de notre vie.

Je savais bien sûr que c'était formidable de pouvoir disposer ce ces crayons, de cet appareil photo, pour pouvoir montrer à mes parents ou mes frères et sœurs ce qui m'avait plu, mais ce qui était particulièrement stupide de ma part, est-ce peut-être parce que je suis un garçon?, c'est que je n'avais pas encore fait le lien avec la virtualité possible d'une communication dans l'espace et le temps avec Elle, grâce aussi à toutes ces images accumulées et qu'un jour je lui montrerai et lui offrirai comme le témoignage du parcours qui devait me mener jusqu'à Elle et qui fut, hélas, trois fois hélas, particulièrement éprouvant.

Aussi permets moi de te conseiller de consigner et noter tout ce qui te tiens à cœur, y compris tes pensées ou tes rêves, non pas seulement pour toi-même mais peut-être pour cet Autre toi-même, encore loin de toi (ou proche, je n'en sais rien) et/ou qui se rapproche de toi à mesure que le temps avance et que tu deviens une femme, puisqu'il aimera très certainement découvrir ce que tu as pu écrire et produire, étant déjà prédestiné à toi.

Je te demande de m'écouter en  te demandant de bien vouloir m'excuser d'avoir été un peu long et d'avoir débordé sur nos emplois du temps respectifs.  

 Je t'embrasse.  

 Ton oncle, Laury.


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Révision : 28 décembre 2015