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Accueil de "Diverses lettres envoyées"

 

Vous êtes sur la page de la copie de mon courrierIn de dim 20/02/2005 18:40

à  Monsieur le Président de l'Unps (Union Nationale pour la Prévention du Suicide )

et sur la page consacrée au

Monologue anti-suicide pour une "T.  R. " ("Tentative de Renaissance") dit par le personnage de l'ami : Lory Entation (un peu médecin et un peu psy aussi)

 

Monsieur le Président de l'Unps (Union Nationale pour la Prévention du Suicide ),                                        

 

Permettez-moi de vous envoyer, conformément à l'annonce parue dans Metro du 6 février 2004, un extrait d'un monologue entrepris en vue de l’élaboration d’un scénario. Il pourra je l'espère vous être utile.

 

En effet je consacre une petite partie de ce scénario à la question du suicide.

 

Permettez-moi aussi de vous rappeler, en guise d'introduction, que lorsque l'on parle de scénario (de film de fiction), il est courant qu’il y ait, le plus souvent, des personnages en jeu. J'ai essayé de trouver pour l'un de ceux-ci une série d'arguments à dire (sous la forme d'un monologue assez long) dans l’espoir d’amener son interlocuteur à renoncer à l'idée fixe de se suicider.

 

Peut-être ou même sûrement y aura-t-il, néanmoins, un effort à faire en plus de la simple écoute de ce texte de la part de ce dernier ou des personnes à qui vous voudrez faire part de ce monologue, mais vous me direz peut-être, s'il vous plaît, si je n'ai pas raison d'espérer qu'en entendant ces propos ou à force de réfléchir plus tard à ceux-ci (en les réécoutant aussi par exemple – ils peuvent avoir été enregistrés), le mal de vivre passager du personnage, qui a pourtant été jusqu'à attenter à ses propres jours, ne devrait pas finalement disparaître puisque ces réflexions font appel à son bon sens et à la simple logique qui ne l’ont pas encore tout à fait abandonné (du moins nous l’espérons).

 

J'ose même espérer que ce personnage (qui pourrait être n'importe lequel d'entre nous en proie aux difficultés passagères de l'existence) se transformera en l'inverse de lui-même, qu'il parviendra un jour au "bonheur de vivre" ayant peut-être comme objectif, dans le meilleur des cas de guérison, (comme dans le cas des ex-drogués parvenus à s'en sortir qui deviennent à leur tour des "soigneurs") de devenir celui qui redonnera de l'espoir, un peu comme une sorte de médecin, un ami, un peu comme un psy aussi. Tous ces personnages seront enfin réunis en un seul homme guéri qui retrouvera en lui, à volonté, les arguments ci-après qui lui ont fait du bien, les ayant fait siens et pouvant ainsi les restituer plus facilement à son tour, pour guérir les autres.

 

Il semble qu’avant de devenir cette sorte de sage (en parlant de la sorte à celui qui va mal), il doit avoir véritablement souffert et peut-être même est-il passé lui-même par l'expérience de la tentation du désir d'en finir et que fort de cette connaissance personnelle de la grande difficulté que représente la vie en proie à la souffrance de ceux qui cherchent à se suicider, il a fini par comprendre les pensées et les mécanismes qu'il faut mettre en jeu en soi pour surmonter le doute et le mal qui n'a pu voir le jour souvent que parce qu'on a emprunté une "fausse route" passagère dans l’existence.

 

Permettez-moi de vous prier de prendre en considération que les propos de ce personnage veulent offrir à son interlocuteur une "Tentative de Renaissance" (« T. R. »– Si j’ose dire : "Terre !" - Concept que je préférerai voir refleurir de nos jours à celui de « T. S. donc qui s’oppose à « tentative de suicide »).

 

Bien sûr, je ne vais pas reproduire ici la partie du texte qui concerne les raisons qui ont poussé l'autre personnage à chercher à se suicider. En effet, monsieur le Président, vous les connaissez certainement beaucoup mieux que moi, ces raisons, puisque vous êtes souvent en rapport avec ceux qui tombent dans le piège du "suicide", vos protégés.

 

Je vous suis donc reconnaissant d'avance de ce que vous voudrez bien faire de ce texte et si vous jugez utile de le lire ou de le faire dire dans l'espoir qu'il pourra faire un peu de bien, je m'en réjouis d'avance. Je me réserve aussi ce droit de mon côté de le faire lire ou de le dire moi-même. Je me tiens moi-même dans ce sens, au besoin, à votre disposition, si vous le jugez utile.

 

Merci encore de votre action. Bon courage. Vous pouvez, si le cœur vous en dit, aussi publier ce texte sous un pseudonyme: celui de Lory Entation. Je le publierai sur mon propre site Internet à l’adresse suivante : http://granier.laury.free.fr

 

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.

 

Laury Granier

 

 

À Claudine W, à Valérie W,

Monologue du personnage de l'ami : Lory Entation (un peu médecin et un peu psy aussi) :

 

"Nous sommes donc collectivement riches de tout ce qui a été produit et d’une certaine manière aussi de ce qui a été vécu à chaque seconde par n’importe lequel d’entre nous ! Une preuve : la possibilité qui nous ait offerte à chacun d'entre nous d'avoir accès à chacune des réalisations humaines sous toutes ces formes, sans parler de la possibilité d’avoir accès à chaque paysage, à chaque montagne, à chaque rivière ! Un peu comme lorsqu’on va voir une exposition où tout est rassemblé et présenté sous la forme d’un parcours ou d’une mise en scène. Le cadeau est collectif, la propriété de l’ensemble est partagée un instant par tous. Virtuellement chaque film, chaque instant de tous est à tous. D’où la notion de responsabilité. J'enfonce peut-être ici une porte ouverte pour toi, mais toutes les réalisations et les productions de tous les hommes sont virtuellement et concrètement accessibles à tous pour peu que l’on ne soit pas trop handicapé physiquement ou autrement.

Cela peut commencer aussi par de simples pousses de riz ou de blé qui vont permettre à des personnes de vivre en se nourrissant et cela même si elles sont très éloignées de la personne qui s'est chargée de ce travail. Hier soir, par exemple, j’ai mangé un délicieux Kiwi qui venait de Nouvelle-Zélande. Cette phrase même que je viens de dire était totalement impensable il y a quelques années. Autrefois prononcée, elle aurait pu paraître surréaliste, or aujourd'hui c’est heureusement devenu notre réalité quotidienne. En mangeant le Kiwi j’ai pensé qu’il contenait imbibé des photons de soleil de ces îles si lointaines, mais aussi j’ai pensé qu’il a fallu mettre sur place une organisation assez extraordinaire pour que je puisse acheter le demi kilo de kiwi à un prix abordable, raisonnable au marché de Port-Royal l’autre matin.

Ceux qui font ces petits gestes répétitifs de planteur de riz, savent que grâce à leur travail nous mangeons, ici ou ailleurs. Même si elles ne nous connaissent pas personnellement en ignorant que nous avons une existence propre, tous les deux, toi et moi, elles savent que ce riz va nourrir des êtres et que, par conséquent, elles sont donc au moins utiles à quelque chose. (L’être humain est par conséquent avec ses nombreuses et infinies virtualités d’homme également un outil, un instrument utile au service des autres. À ce propos, permets-moi une petite digression : un « outil util (e) » est donc une sorte de pléonasme puisque le premier mot contient dans l’écriture même le second, le « o » du mot « outil » serait à l’occasion cet « util (e) » universel lié à la rotondité de la lettre, à la sphère qui est représentée par le « o » dans le mot, en le plaçant devant le mot « util (e) », l’« util (e) » est devenu le mot « outil », (l’outil est utile, l’utile c’est l’outil, par ailleurs ces deux mots contiennent tous deux le mot « ut » et le mot « oui (e) ». Ce dernier peut-être entendu avec un tréma sur le « ï » pour entendre précisément le son « ut », en guise d’acquiescement : oui ! ).

 

Grâce à ces paysans, à leurs travaux, à leur peine, les personnes qui mangeront ce riz, ce pain, ces pâtes vont pouvoir produire des choses différentes dont ces paysans (ou leurs enfants) pourront peut-être bénéficier à leur tour. Grâce aux laboureurs par exemple, je peux ici réfléchir pour trouver une solution à ton désespoir. Pourtant je suis certain qu'il faudra beaucoup de temps pour que ces paysans indiens, chinois ou sud américains, planteurs de riz, puissent prendre connaissance de ce que je te dis ici (ce sera peut-être un petit-fils ou une arrière petite fille ou peut-être grâce à la technologie contemporaine se sera avant) et du coup, j'ose espérer que ces personnes si éloignées de nous, qui écouteront alors, se diront que si elles sont soignées, s'il y a des médecins, des psychiatres, des psychanalystes sur terre, c'est peut-être grâce aux efforts qu'ont produits dans le passé des paysans de leur famille ayant eu la charge de semer du riz, de le récolter et de l’envoyer par l’intermédiaire des coopératives aux commerçants citadins parmi lesquels se trouvaient un ou plusieurs étudiants qui en ont fait bon usage. C’est pour cela que depuis toujours les sociétés ont cherchées à élever, à édifier, à fabriquer des princes, des penseurs, des médecins, des artistes ou des savants. Si aujourd’hui beaucoup de pauvres gens bénéficient enfin des savoirs ou des inventions réservées autrefois à une élite ou à quelques privilégiés, ce n’est que justice dans la mesure où certains travaux pénibles et ne demandant pas spécialement beaucoup de capacités intellectuelles ont été faits par leurs ancêtres ou leurs pères qui se sont d’une certaine façon dévoués à l’épanouissement de ces hommes de qualité ou de ces hommes de géni. Ceux-ci ont eu à cœur de chercher, de travailler, de penser, de produire en prenant soin de rendre, en reconnaissance, un peu des simples bienfaits du quotidiens qu’ils avaient reçus grâce aux travaux de ces derniers, agriculteurs, mineurs ou travailleurs à la chaînes.

 

Peut-être aussi comprends-tu que tu as le droit de guérir (et peut-être le devoir), et de sortir du désespoir aussi intense qui est le tien, parce que tu es le résultat d'une pyramide d'aïeuls qui t'ont attendu pour t'offrir le Monde qu'ils ont peu à peu transformé avec l’aide des générations respectives et dans l’espoir de t'offrir plus de confort ou les moyens de réaliser un certains nombres de choses qui de leurs temps étaient encore du domaine des utopies, des rêves les plus insensés. Donc toutes ces personnes qui pour la plupart, ne sont plus vivantes aujourd'hui contribuent ou ont contribué, sans que tu le saches, ou sans que tu en aies conscience et tout au long de leurs propres vies respectives, à ta guérison et il me semble que tu te dois absolument de guérir pour elles, par reconnaissance de leurs efforts si nombreux qui en s’ajoutant les uns aux autres t’offrent ne serait-ce que le décors qui t’entoure, l’eau courante, ou l’eau chaude, la lumière électrique et bien d’autres choses encore mais qui pour nous atteindre dans leur évidente simplicité ont demandé des sommes d’efforts si considérables que nous ne parvenons que fort difficilement à avoir une idée de ce que cela a pu représenter comme difficultés et encore au prix de grandes réflexions, sauf peut-être si nous avons cherché nous-même à réaliser quelque chose et que nous avons alors pu mesurer ce qui se cache comme travail et peine derrière un objet, le plus simple soit-il.

 

Si je te parle en ce moment c'est peut-être grâce aussi à un paysan que je ne connais même pas, en Chine ou dans la plaine du Pô en Italie et il est de mon devoir, compte tenu de son effort à avoir planté le grain de riz qui lui a permis de vivre autant qu'à nous deux, d'employer la force de ce grain de riz ou de cette assiette de pâtes à ne pas croire que c'est en vain qu'il a fourni cet effort pour notre bien collectif à tous ! Pour me permettre de vivre et pour te permettre de vivre aussi!

 

Bien sûr ce que je disais plus haut, c'est à dire que nous sommes en relation possible avec chaque atome de chaque chose dans l'univers est valable aussi très simplement, pour toi comme pour moi à l'égard de chaque maison de la planète. Chaque sculpture, chaque chose sortie de l'un des sens productifs des hommes, dès qu'il est mis au monde, dès qu’il prend forme dans ce monde est en relation avec chacun de nous, comme si nous étions tous collectivement présents là où se produit l’objet, même si ce n’est pas vrai. Même si ce sont d’autres mains que les nôtres qui produisent l’objet en question, elles sont un peu les nôtres dans la mesure où, par extension, et sur un autre plan, en conscience, on pourrait aller jusqu’à penser que chaque chose qui est faite par autrui appartient collectivement à tous, bien que la chose en question soit destinée par exemple à une chambre, à une salle en particulier : c’est d’ailleurs ce qu’on éprouve comme sentiment quand on visite un musée ou même une salle de gare ou même une salle d’administration : l’objet, quelqu’il soit : stylo, ordinateur, lampe, etc. , est en relation virtuelle avec nous, nous le consommons un instant du regard, il existe pour nous qui l’observons et bien qu’il soit utilisé par une personne en particulier, il est en fin de compte à tous et sert pour tous.

C’est comme si nous étions des petits volcans à pattes et que nos cerveaux étaient des satellites de communication ou les donneurs d’ordres de nos membres… : chaque écriture, chaque peinture, chaque trace, chacune des briques comme tous les contenus de chacune des maisons ou des appartements des immeubles de nos cités sont tous en relation virtuelle avec chaque atome de chacun de nos corps respectifs, sans oublier ici les plantes, les animaux ou même les pierres, les coquillages ou les coquelicots, mais sans oublier non plus les étoiles, les planètes, les ailleurs possibles inconnus ! Et ça, vois-tu, quand on en prend vraiment conscience c'est assez incroyable, c’est assez fantastique que cela puisse fonctionner ! La preuve ce kiwi qui était il y a une semaine sur un arbre en Nouvelle Zélande, le pays où l’on a tourné récemment la série de films magnifique ayant pour titre Le Seigneur des anneaux et qui est aujourd’hui dans mon ventre en ayant ainsi nourri au passage de ses atomes bienfaisants ma chaire et ma pensée. Chaque atome de la soucoupe de la tasse de café posée sur cette table est en relation virtuelle non seulement avec l’arbre aux Kiwis sucrés dont j’ai parlé mais avec tout, donc elle peut être touchée que ce soit par un chinois, un lapon, un africain mais aussi par une mouche ou par un chat et un habitant de New York, elle peut aussi être touchée par la poubelle si elle se casse... C'est aussi pour cela que la Poste a été créée et qu’elle existe car la plupart des objets peuvent voyager et atteindre d'autres lieux, non pas comme de simples objets, mais comme des mondes à par entière qui se déplacent, des univers appelés lettres ou paquets. Ils ne sont pas seulement les mots qu’ils représentent, qui les résument, qui les qualifient, employés pour faciliter les choses dans l’administration, ils sont des sortes d’entités vivantes qui ont virtuellement la possibilité de transformer le monde ou le quotidien, celui des récepteurs. S’ils arrivent à destination chez nous, ils y entrent toujours momentanément, même si pour ces objets, ce moment peut être notre vie entière ou plusieurs vies de personnes de la même famille, avant de poursuivre leur route ailleurs ou sous une autre forme ou au pire avant d’être détruits, détritus qu’ils sont devenus ! Même des statues très lourdes pourtant scellées sur des socles de marbres sur la place principale de Florence en Italie se retrouvent exposées à New York ou à Paris, ce qui prouve que tout en étant dans un endroit fixe, elles ont virtuellement la possibilité d’être ailleurs comme nous le montrent leurs images qui, elles, sont publiées dans des livres ou des journaux et se retrouvent chez nous. Ce doit être ici l’un des facteurs les plus surprenants de l’existence humaine qui pousse par ailleurs certains hommes à devenir des artistes, des metteurs en scène ou des peintres, puisque les objets ou les images produits par ceux-ci, comme des figurants ou les acteurs des mises en scène peuvent avoir de véritables fonctions d’acteurs, ailleurs, placés autrement, en donnant un sens nouveau, changeant le sens, comme les mots d’une phrase ou les images d’un film qui, changés de place, changent l’orientation d’une séquence ou le sens d’un texte.

 

Et ce que je te dis est valable aussi pour ceux qui construisent un diskman et/ou un walkman et/ou un téléphone portable au Japon, à Taiwan ou chez Philips en Hollande. Chacun de leur acte, chaque transistor ou toutes les diodes électroniques introduites dans l'objet que ces ouvriers fabriquent est en relation avec l'univers entier. Quand nous étions petits, il y avait une bande dessinée que je te conseille de lire si tu ne l’a pas lu où on voyait des hommes tout petits à qui il arrivait des histoire extraordinaires et le dessinateur qui avait le sens de la miniature poussée assez loin nous transportait dans un monde où les objets et les minuscules transistors des machines qui nous entourent étaient de véritables villes aux innombrables rues que l’on pouvait visiter grâce à son immense talent, cette bande dessinée s’appelle « les petits hommes », elle est dessinée et scénarisée par Seron et Mitteï et publiée par Dupuis.

 

Permets-moi s’il te plaît de te rappeler qu’on a vu récemment aussi qu’un astronaute, parti dans la Navette, a emmené dans la station orbitale une petite caméra DV. Ce qui veut dire que chaque geste que l'on fait pèse ou peut peser pour les autres, donc que nos traces conservées peuvent être éternelles ou même influencer les temps à venir : même si nous n'avons pas, heureusement, en permanence vraiment conscience du poids de chacun de nos actes, de nos mots, dans la balance imaginaire de notre vie liée  à l'Univers, il ne serait pas honnête de ne pas reconnaître aujourd’hui ta responsabilité d'être au monde. Après tout nous n'avons pas heureusement à nous soucier et à nous poser constamment la question de ce qu'il peut y avoir eu comme somme de travail ou comme effort derrière la chaleur que produit l'appareil qui nous sèche les mains à la sortie des toilettes ! Et c'est peut-être parce que nous avons oublié de nous rendre compte du miracle constant que représente tout ce qui nous entoure dans notre quotidien, parce que nous sommes souvent ennuyés par le poids de notre existence ou les efforts que nous sommes obligés de faire pour survivre, que certaines fois nous n'allons plus bien et que, peu à peu, pour mille et une raisons, souvent mêmes assez valables, nous allons jusqu’à nous rendre même indigne du cadeau constant que représente chacune des fractions de secondes de ce quotidien à notre égard en oubliant la somme d’efforts que représentent chacune de ces secondes ainsi que les objets qui nous entourent, comme si cet acquis, nous cherchions à l’oublier pour pouvoir en convoiter d’autres à acquérir, ceux dont on ne disposent pas encore (que l’on s’est ingénié à nous faire convoiter à la fois pour notre bien mais aussi pour le bien de tous), et dont dépendrait notre bonheur. Une fois obtenus ces objets à leur tour, insatiables, nous faisons preuve de manque de reconnaissance, les oubliant à leur tour comme des acquis avec la joie qu’ils nous ont procurés. Il font parti de ce décor, celui que, quand nous sommes malades nous n’arrivons plus à voir comme un cadeau et peut-être même certaines fois, ce qui est grave, comme une source de douleur, malgré le fait qu’ils contiennent ces objets tant attendus. Ce qu’il faudrait ici c’est regarder toujours un objet comme si c’était la première fois, avec la même fascination, le même enthousiasme de la découverte d’un petit caillou choisi entre mille autres ou avec ce bonheur d’être comblés par son existence. Nous pourrions être du coup en permanence heureux ne serait-ce qu’en regardant des choses toutes simples et peut-être même des choses qui nous paraissent sans valeur.

 

Nous ne savons pas précisément qui a fait pousser le grain de riz qui est dans notre assiette et auquel notre bouche a finalement accès, (et nous ne cherchons jamais par ailleurs à le savoir - sauf en cas d’enquête sur un sac de riz moisi – car pour nous il est toujours évident que ce riz doit arriver clair dans la boîte ou le sachet) car nous n’avons souvent plus le temps d’éprouver de la reconnaissance (qui est une vertu cardinale que nous avons appris à exprimer en l’éprouvant réellement), ayant même le plus souvent l’outrecuidance de croire, même, que l’assiette servie nous est due.  Mais qui s'est levé(e) le matin et avec le courage qui s'impose a offert de son propre temps pour que nous bénéficions de la substance que nous avons à manger pour nous permettre aussi d'avoir la liberté de réfléchir à autre chose, de parler, d'inventer ? Quelles sont ces mains anonymes qui au prolongement d’un dos courbé sur la terre ont cueilli pour nous cette denrée alimentaire[1] ? Nous ne devons pas oublier que ce grain de riz a atteint notre bouche certainement après un très long voyage et de nombreuses étapes ou grâce au travail de très nombreux intermédiaires qui se sont appuyés sur le travail de prédécesseurs, d’une chaîne ininterrompue de relation de confiance entre des individus de régions du monde différentes,  grâce à la mondialisation des échanges.

 

La musique que nos oreilles entendent et découvrent en se promenant au détour d'une rue s'échappant d'un piano, jouant la fenêtre ouverte, ou d'un disque est, elle aussi, le résultat de toute la civilisation et ce simple fait que nous ayons la chance de l'entendre devrait suffire à nous faire nous sentir mieux et heureux de comprendre que nous sommes arrivés dans une époque en continuelle métamorphose avec des êtres ayant, pour la plupart, cherché à améliorer les choses ou en tout cas à nous offrir des outils qui peuvent nous faire du bien, nous soulager de notre souffrance, de ce que nous croyons être notre trop grande solitude. En réalité l’Anneau est partout, dans chaque tourne disque circulaire, dans chaque cd audio, dans chaque objectif de caméra dans chaque roue de voiture circulant, dans chaque hélice, dans chaque noyau d’atome peut-être aussi et nous sommes toujours face à nous-même à chaque instant devant tout autre, ou devant chaque objet. Si nous lui mentons nous nous mentons, si nous cherchons à le tromper nous nous trompons, si nous cherchons une ruse ou nous insultons l’autre c’est nous-même ou une partie de nous-même que nous insultons…

 

Je le répète encore une fois, le principal tort que nous ayons tous dans nos désespoirs respectifs est d'avoir oublié que ce qui nous entoure est la somme et le résultat d'efforts considérables de la part d’hommes et de femmes (et d’enfants) de bonne volonté et ce résultat visible, ce décor tenant encore là devant nos yeux nous pouvons aujourd'hui, penser de façon honnête qu’il peut-être qualifié de miraculeux. Le miracle étant souvent le produit d’un résultat, car le résultat fait de l’ombre à la somme occultée par cette lumière qu’est ce résultat. Nous avons eu le tort de considérer comme banal, ce qui nous entourait ou d'avoir, à force de convoitises, oublié de nous émerveiller de toutes petites choses très quotidiennes. Peut-être avions nous besoin de banaliser tous ces objets à des fins économiques, car si on reste honnête et on analyse le processus du commerce, il faut toujours, à chaque nouveau produit, ou amélioration du produit, dévaloriser le précédent ou chercher à créer le manque de l’objet. D’un côté donc une valorisation de la nouveauté, peut-être excessive, de l’autre une disqualification, une dévalorisation de l’objet, un peu comme si, et c’est naturel et juste, tu entres chez un marchand de lits et tu découvres qu’il y a des lits à tous les prix et que si tu disposes d’économies suffisantes tu peux avoir un lit ayant 4 moteurs électriques permettant d’avoir le confort que tu as en ce moment dans cette chambre d’hôpital. Or le lit le moins cher n’est pas pour autant minable. Il est à lui seul d’une certaine façon aussi l’Anneau, dans la mesure où il a fallu la somme de tous les efforts des hommes, charpentiers, mais aussi de ceux qui ont fabriqué les ressorts, sans parler de ceux qui ont tissé la couverture recouvrant la laine de mouton cardée pour parvenir à te proposer ce lit dans cet espace consacré au sommeil, il a fallu construire l’espace, choisir les vendeurs, trouver les financements, etc. Donc une somme colossale d’efforts pour que tu puisses choisir ce lit, même le moins cher ou celui peut-être plus cher que tu pourras te payer finalement. Bien sûr, de ton côté, tu auras fait quelques économies pour pouvoir acheter ce lit ou même au pire ou au mieux des organismes charitables t’auront offert les moyens de te le procurer (et pour que ces organismes aient pu voir le jour, il y a là aussi une somme considérable de démarches, d’études, de négociations au nom du Cœur ou même en invoquant des raisons économiques valables. Donc d’une certaine façon l’Anneau!)

 

Quand par exemple aussi de la musique passe dans la rue à l'intérieur d'une voiture qui roule, cela était impensable il y a quelques années encore, or aujourd'hui c'est la réalité quotidienne et cela semble même banal. Je me demande s'il ne faudrait pas que cette banalité soit revalorisée d'une façon ou d'une autre car il est étrange que certains sujets paraissent même désabusés en entendant de tels prodiges alors qu'en réalité nous sommes constamment devant une réalité en perpétuel mouvement de recréation et par conséquent, par bien des aspects vraiment merveilleuse. Mais ce désabusement que l’on peut lire dans ceux qui écoutent souvent des choses peu intéressantes à la radio ou sur cassette, il naît certainement d’un manque d’amour ou alors de nombreux malentendus souvent même avec certains adultes responsables qui au lieu de comprendre l’importance de leur mission ont cherché avant tout à « se caser » en prenant un travail qu’ils savaient produire ou faire sans chercher vraiment à avoir du bonheur dans leurs travail ou dans ce qu’ils ont un moment cru être leur vocation. Comme s’ils avaient cherché à fuir ce qu’ils aimaient dans leur enfance de la vie en croyant que la vie à jamais devait être triste sous prétexte qu’ils étaient devenus des adultes et qu’ils avaient cru mordicus qu’ils devaient ressembler et redire la plupart des imbécillités ou des insipidités que leur entourage a osé proféré, entourage souvent prisonnier sans le savoir de fausses vérités que tous admettent en commun sorte de codes souvent minables qui rassemblent des gens minables dont les vues, les désirs, les rêves, les aspirations, n’existent plus car ils se sont empêché de penser pour s’empêcher de souffrir sans doute, ce qui leur donne à mes yeux une circonstance atténuante mais qui finalement est de la lâcheté. Je le sais bien d’autant plus que je fus l’un d’eux et que j’ai très bien compris le mécanisme qui pousse à préférer le mensonge communément admis par tous à la lutte comme si au lieu de vouloir vivre, d’avoir une vraie mémoire originale et sincère de sa propre histoire, il était préférable de vouloir ressembler à tel ou tel personnage plutôt que de chercher à être enfin soi-même et seulement soi-même, unique et peut être « seul contre tous » (je cite ici le titre d’une série d’articles publiés pendant l’été 2003 dans le quotidien le Monde sur une série de personnages aujourd’hui très célèbres qui peuvent par certaines raisons être définis ainsi d’une façon juste et à la fois elliptique : seuls contre tous, seuls pour tous).   

 

Lorsque l'on passe l'aspirateur beaucoup oublient qu'il a atteint aujourd'hui, au fil des années, cette si petite dimension qui facilite grandement notre ménage et c'est lorsqu'on voit les images des premières machines qui servaient d'aspirateur qui ressemblait à des sortes de chars traînés par des chevaux dans les rues des villes que l'on se rend compte de la chance que nous avons aujourd’hui de disposer de ces bijoux technologique et électroniques, que l'on soit femme de ménage ou empereur, même si l’on ne dispose pas encore du modèle où les sacs ne sont plus à changer à l’intérieur. En fait je suis sûr que Napoléon aujourd’hui serait immensément content et même fier de passer l’aspirateur lui-même (à moins d’une dépression très importante comme la tienne en ce moment) sans avoir besoin d’une femme de ménage, car l’objet aspirateur (dans laquelle la notion d’ « aspirer » proche de celle « d’inspirer » donc d’inspiration) est devenu cet éléphant domestique qui se nourrit de ce que nous considérons souvent bien à tort comme des choses nuisibles, dont nous devons nous défaire, les poussières ou autres miettes ou morceaux de papier qui finissent ainsi avalées dans l’estomac de l’appareil (aujourd’hui sans poche, sans sac parait-il) avant d’être, si j’ose dire, déféqués dans nos boîtes aux ordures. Donc aujourd’hui toute ménagère ou toute personne passant l’aspirateur dispose d’un joyau, d’un résultat extraordinaire, fantastique et il paraît que bientôt ces aspirateurs aspireront les tapis ou les chambres sans avoir besoin d’une personne pour le faire, comme certaines machines tondent déjà les pelouses toutes seules ! C’est alors, en guise de plaisanterie, que je me demande s’il ne serait alors pas opportun que le jardinier (chargé dans une ville de l’entretien des pelouses) ne soit pas contraint de payer, à chaque fois, une somme forte, ou même ne serait-ce que symbolique, pour avoir le droit de se servir d’un tel instrument. Peut-être serait-il opportun d’adopter la même mesure pour la femme de ménage qui aura la chance de disposer d’un aspirateur qu’elle n’aura plus qu’à brancher puisqu’elle ne sera plus obligé de passer systématiquement en va et vient la trompe éléphantesque de cet aspirateur. Bien sûr ce que nous nous disons ici de cette formidable avancée, on se l’ai dit autrefois au moment de la réduction de l’aspirateur de l’immense machine qu’il était aux proportions actuelles, on se l’est dit aussi au moment de l’allègement du poids considérable, souvent en fonte de la machine à couper l’herbe, on se l’ai dit à chaque fois et personne n’a songé à retirer des sous aux salaires des jardiniers ou des femmes de ménage, on les a même augmenté car s’ils ont gagné du temps ou même sont considérablement aidés dans toutes leurs tâches liées à leurs respectifs emplois, il y a toujours du travail et des efforts à fournir pour le réaliser, même si ce ne sont aujourd’hui que des appareils à mettre en route, à remplir ou à vider comme dans le cas des machines à laver la vaisselle ou le linge. Si, par malheur, lorsque l’une de ces femmes de ménage cherche à vous le faire remarquer, (comme si le fait d’avoir remplie une machine était un considérable travail) ou cherche à vous faire peser ce petit acte si simple et si facile qui est presque aussi facile que de remplir à la cuillère un pot de confiture renversé le matin sur la table ou de nourrir un enfant en introduisant dans une bouche ouverte (le hublot de la machine à laver le linge) quelques bouchées de fruits cuits (le linge), et que vous lui rappelez qu’il y a encore dans le monde des endroits ou des maisons où l’on doit laver le linge à la main, ce qui demande des efforts considérables (dans l’eau glacé des torrents de montagne comme dans le cas de certains villages des Apennins Italien, en Ligurie, aujourd’hui encore en 2004) certaines d’entre elles vont jusqu’à regretter ce temps où au lieu de leur demander cinq minutes de travail comme aujourd’hui on les payait pour 4 à 6 heures (et elles oublient aussi que cette heure de travail était payé 10 fois moins !) – ici, bien sûr, loin de moi l’idée de mépriser les femmes de ménage que j’ai en grande estime puisque je connais leur métier de l’intérieur, l’ayant très souvent exercé moi-même en l’absence de revenus suffisants ou pour varier de mes trop nombreuses autres activités. Les empereurs même ont été capables d’être des femmes de ménages car c’est l’un des premiers métiers que tout enfant apprend en observant, sa mère ou son père à l’œuvre ou la personne chargée de cela.

En fait en y réfléchissant un peu plus, je crois que ce métier de femme ou homme de ménage a vraiment  à voir avec l’enfance et qu’à chaque fois que l’on a le temps de s’occuper de rangement, d’ordre, de propreté, de linge, de baignoires, de sols à laver, de rideau à descendre, de poubelle à sortir, on replonge immédiatement dans ses temps anciens où l’on suivait admiratifs, apprentis, ou aides occasionnaires pour certains d’entre nous, la bonne, la mère, le père, le frère ou la grande sœur et que nous nous disions secrètement en les voyant faire que si un jour nous devions avoir quelques problèmes financiers  ou même que nous ne saurions pas quoi faire pour avoir des sous, nous pourrions au moins faire ces choses toutes simples et qui ne demandent pas d’avoir à passer des examens difficiles ou même à avoir le bac ou encore de savoir écrire ou calculer.

 

Je me demande aussi s'il ne serait pas bon, au point où j'en suis de mon raisonnement, de penser qu'il devrait y avoir aujourd’hui une chaîne de télévision consacrée à l'histoire de tous les objets et à leur fabrication au cours de l’Histoire. De ces objets si simples qui nous entourent aux plus complexes de notre quotidien, un peu à la façon de l’Encyclopédie des Lumières, mais en vidéo, pour la télévision en couleur et en sons, (on pourrait puiser pour cela dans l’ensemble des documentaires existants également en pellicule cinématographique) ce qui pourrait rappeler à tous les téléspectateurs déprimés, désabusés ou même souffrant vraiment pour des motifs valables et qui accepteraient de regarder les émissions ou les programmes qu'ils ont des raisons de se réjouir par ailleurs et peut-être bien tort de se sentir déprimés car les progrès pharamineux que l'humanité a accomplis les regardent (pour ainsi dire, pour paraphraser le Premier des Napoléons) dans la mesure où la télévision et les images transmises, comme les pyramides devant l’expédition d’Egypte, est devenue aussi une sorte de personnage très vivant qui nous parle en nous projetant des images et des sons, donc d’une certaine façon mieux que les hommes entre eux (puisqu’ils sont limités au langage articulé et quelques fois aux images virtuelles passant des uns aux autres de façon invisibles) et dont chaque atome de lumière de couleur et de son nous regarde, un peu aussi comme l’ordinateur, quand nous l’utilisons, qui à certains moment devient une sorte de tête carrée placée devant nous dans notre axe, en miroir de nous-même et de nos pensées, dialoguant et nous interrogeant par son énigmatique silence, pour nous permettre d’inscrire nos pensées grâce à ces sublimissimes logiciels de traitement de texte qui nous évitent le papier et la colle, qui nous évite les ratures et souvent même les brouillons ou avec ceux que nous utilisons quand nous montons des vidéos ! D’une certaine manière, ces outils, télévision, ordinateur, machine à laver, aspirateurs ou même tous les instruments qui pourront faire l’objet de films ou de documentaires sur leur élaboration sont la manifestation de l’Anneau universel qui gouverne tous les univers visibles et invisibles ! L’autre, les autres, l’altérité de chaque homme, de chaque femme, de chaque animal, de chaque être vivant ou de chaque os, chaque atome de matière considérée comme instruments à part entière, une pierre aussi bien qu’une goutte d’eau, un peu de feu, comme un petit souffle de vent serait relié à cet Anneau, comme certainement aussi notre propre corps ou chaque son émis ou éjaculés par nos bouches. (Il est donc forcément triste que ces instruments puissent servir à faire du mal, à martyriser ou à détruire car en détruisant les autres, un seul être, une seule plante ou un animal nous cassons en nous cette part d’Anneau qui nous relie à chaque chose !) 

 

Il faut reconnaître que c’est donc grâce aussi au courage de tous, y compris grâce aux nombreuses petites mains (mais y en a-t-il seulement encore au sens équivoque et malheureux qu’implique certaines fois salarialement parlant cette terminologie souvent ambiguë et quelque fois disqualifiante, au sens où les êtres humains ainsi qualifiés risquent souvent, par la légère condescendance et le malentendu possible lié à l’adjectif « petite » d’être du coup peu considérés, car interchangeables - alors que paradoxalement tous les êtres humains sont uniques et que chaque main est précieuse) puisque leur travail est de nature répétitif et hélas monotone bien que souvent très précis (donc exigeant de la concentration) de personnes par ailleurs peut-être ignorantes ou peu savantes (au point de vue d’études personnelles accomplies - quoique aujourd’hui ce mot devienne de plus en plus impropre car souvent les gens savent beaucoup de choses même de façon approximative et un peu fausse, en ayant été toutes éduquées sans même sans rendre compte par l’accumulation de films et de documentaires regardés et réalisés par des gens lettrés et par l’expérience de vie personnelle de ces derniers) qui ont participées quotidiennement à ce progrès! Te rendre conscient qu'il y a une histoire du progrès, comme une histoire de la civilisation peut te faire présager aussi de nouvelles améliorations dans de nombreux autres domaines et cela pourrait peut-être aussi te redonner envie d'avoir la patience d’attendre de voir se concrétiser d'autres rêves dont tu ne soupçonnes pour l'instant même pas qu'ils vont pouvoir se matérialiser dans notre réalité quotidienne. Rappelle-toi ici de cette époque quand tu étais enfant et que tu découvrais l'existence des premières montres à quartz avec affichage rouge dans le cadre noir alors que tous n'en étaient qu'à des montres mécaniques. En mettant la première fois cette montre à quartz (que tu étais parvenu à te faire offrir) au poignet, puis en mettant la suivante dont les chiffres s’inscrivait en petit traits noirs en abscisse et ordonnée, tu rayonnais de bonheur comme si la civilisation avait enfin réussi à concrétiser ce que tu pensais être toi-même: une sorte de petit extra-terrestre disposant enfin à son bras d’un moyens prodigieux de calcul du temps miniaturisé (et nous parlions en spéculant naturellement tous les deux des bonds technologiques possibles pour l’humanité dans 20 ou 30 ans en les imaginant : c’est ainsi que nous avions envisagé une calculette dans la montre pour pouvoir éventuellement « tricher » plus facilement en cours de calcul ou pour gagner du temps) ceux que réalisaient pour toi les adultes ingénieurs passionnés aux commandes des industries de la planètes pour transformer notre monde dans le sens de tes souhaits. Ce qui était valable dans ton enfance pour les montres à quartz et aujourd'hui valable pour les téléphones portables qui bientôt disposeront de vidéo ! C'est ici que je veux évoquer la reconnaissance que nous nous devons d'avoir vis-à-vis des innombrables efforts de tous ceux qui ont patiemment fabriqué tous ces instruments (les petites mains aussi). Cela est valable aussi pour un un simple marteau, pour un tourne-disque ou à une machine à café ! Il serait bien malhonnête de ne pas reconnaître que ces outils facilitent grandement notre existence ! (J’enfonce une porte ouverte et ce ne doit pas être la première, hélas, trente mille fois hélas !) Si nous n'en disposions pas ce serait triste, la vie serait plus difficile à vivre (encore une de porte ouverte). Même si tu te sens mal en ce moment, penses à combien tu serais peut-être encore plus mal sans l'existence de la télévision ou sans l'existence de ce lit d'hôpital, lit qui te permet de te relever et d'atteindre (sans trop d'efforts) ton dîner grâce à la télécommande (autre invention qui n’existait pas dans ton enfance et qui te rend pareil à un pharaon pouvant avaoir une sorte de pouvoir au moins sur le décor qui t’entoure) et qui permet de te relever jusqu’au plateau sans que tu n’utilises les muscles de tes abdominaux ni ceux de tes fessiers et donc que, le cas échéant, cet effort ne te sois pénible à faire ! S'il n'y avait pas eu ceux qui ont consacré leur vie pour construire ces lits extraordinaires d’abord d’hôpitaux et aujourd’hui que l’on peut trouver dans le civil pour les gens en bonne santé et qui ont renoncé à se suicider en pensant tous être vraiment utiles dans l'espoir d'avoir contribués à éviter que tu souffres et pour peut-être participer, de façon invisible, et d’ailleurs dans le temps, sans même attendre de la reconnaissance de ta part (bien que cela l’exigerait) pour ainsi te donner de dignes conditions en espérant te redonner le moral, tu te sentirais certainement beaucoup plus mal. Même si tu peux par ailleurs croire à tort, à certains moment où tu ne vois plus clair que tout cela soit motivé par le besoin de gagner de l’argent et de vivre, donc que ce sont ici des bonnes intentions qui cachent la réalité de l'économie commerciale, ils sont malgré tout à la source de cette formidable et répandue innovation démocratisée de ce lit beaucoup plus confortable, les inventions qui t'entourent et te simplifient la vie sont d’abord le produit de l'amour, de la patience, du génie humain et des idées destinées à faire du bien. Si certains hommes ont fait tout cela par la nécessité de manger ou de ‘mettre un peu de beurre ou de fromage dans les épinards’ en produisant des biens très utiles à tous, et qui se révèlent, par conséquent de juteuses affaires commercialement parlant, tout en nécessitant un échange contre ces biens de consommation en sommes d'argent, la valeur de tous ces instruments mis sur le marché est malgré tout souvent symbolique même si elle correspond à une réalité : coût des matières premières, coût des main d’œuvres, etc. Cette valeur est toujours plus importante qu’elle n’est réellement indiquée en terme de chiffres car pour chacune de ces choses, il y a eu d’abord l'acquisition d'un savoir faire, donc non seulement du temps mais peut-être même de nombreuses vies d'hommes, ce qui est souvent incalculable en terme financier, d’autant plus que la main d’œuvre cache toujours des hommes avec toutes les notions liées à la virtualité humaine, c'est-à-dire en fait des hommes qui ont accepté souvent par nécessité des salaires maintenus à des seuils qui devaient ne pas compromettre l’économie mondiale et la valeur de la monnaie, car s’ils étaient plus élevés cela ferait perdre du pouvoir d’achat aux plus pauvres. S’il te semble que la société te rémunère de façon inappropriée par rapports à tes efforts, tu as peut-être raison et ce n’est certainement pas une raison d’attenter à tes jours, car le dialogue est toujours possible avec les personnes qui peuvent palier à tes besoins vitaux car il est impensable de penser que tous les hommes sont sourds ou même mauvais au point de ne pas vouloir te comprendre. Mais il faut néanmoins avoir en tête et comprendre qu’une augmentation de prix ou de salaire se traduit par une augmentation générale des prix pour le consommateur et éventuellement par une chute de la consommation. Donc les salaires sont souvent calculés pour permettre aussi de trouver plus de clients à un prix attractif donc pour vendre plus, et donc permettre aussi à un plus grand nombre de personnes de travailler en vivant du partage finalement assez équitable d’une source de rémunération qu’un bien de consommation utile au plus grand nombre constitue.

 

Rien que pour cela, c'est un véritable progrès ! Ce qui reste de ton âme d’enfant devrait exulter car les hommes sont parvenus à soulager les chevaux ou les bœufs de travaux trop pénibles pour eux, qu'ils n'avaient nullement à faire étant l'un comme l'autre de très nobles animaux, d’autant qu’il devrait être par ailleurs défendu de châtrer un animal quel qu’il soit car cela est parfaitement inhumain et méprisable.

 

Pour ma part, permets de dire néanmoins "chapeau!" au progrès !

 

C'est parce que nous avons tous accès à chacune des réalisations de chacun de nous que nous avons le devoir d'être responsables, c'est à dire de pouvoir répondre en âme et conscience de nos faits et gestes!

 

Par ce simple fait que je viens d'exposer nous sommes tous concernés par ta passagère volonté d'en finir ou d'avoir même cherché à te suicider et nous le sommes d’autant plus que tu sembles vouloir persister à croire que cette idée de suicide est un objectif à réaliser! Car il s'agit aussi bien évidemment et malheureusement d'une réalisation macabre que de chercher à se suicider! Un peu comme ces films d'épouvantes ou d'horreurs qui sont comme des cauchemars ou comme de mauvais rêves et dont nous devons ensuite en rassemblant tous nos efforts chercher à repousser certaines fausses images qui reviennent de façon obsessionnelle.

 

Et il faut ici admettre aussi que chacun de nous est, d'une certaine façon, en relation avec chacune des images obsessionnelles (et même avec celles de tes rêves) qui te poussent à vouloir te tuer, un peu comme si nous étions tous les spectateurs d'un film interactif sur lequel nous pouvons heureusement agir comme ces joueurs de jeux électroniques connectés à distances par le web qui interagissent sur le cours d’un match.

 

En te parlant maintenant de vive voix, j'espère agir et te déterminer enfin à renoncer au pire car sans que tu en aies mesuré tout le drame et toutes les conséquences ta présence nous manquerait à tous et à ce sujet permets-moi de te rappeler qu’il y a un très beau film américain qui raconte le désespoir d'un homme dans une petite ville américaine. Il veut se suicider et il tente de le faire. On lui montre enfin ce que serait le monde sans lui car le chagrin et le désespoir lui font oublier tout ce qu'il a fait de bien dans sa vie et que, sans doute par modestie il a oublié. Il renonce à se suicider car il comprend malgré tout son importance, aussi insignifiante soit-elle et reprend courage. (J'aimerai retrouver le titre de ce film).

 

Il y a aussi un film qui s'appelle La momie à mi-mots et dont tu ignorais peut-être l'existence dans lequel une femme d’abord déprimée est jouée par la grande danseuse étoile et chorégraphe étoile de l’Opéra de Paris Carolyn Carlson. Elle veut en finir avec la vie. Elle meurt même de désespoir. Enfin elle ressuscite, retrouve le goût à la vie et même de réenchanter le monde. Je te conseille de voir ce film, il a été fait par un type qui croit qu'en chacun de nous il y a la possibilité de retrouver les premiers temps de l'enfance ou en tout cas qui croît que même sujet à une grande souffrance, l'ensemble des hommes, par leur travail quotidien, leurs petites activités de tous les jours permettent à ceux qui vont mal ou qui ont perdu espoir de retrouver en eux la force de renaître à leur véritable être et d'abandonner à jamais les masques dont ils ont cru devoir s'affubler, masques qui sont la cause même de leur souffrance quotidienne. (Je me suis permis de mettre ici pour l'UNPS et Michel Debout un lien Internet qui pourrait être utile, site dans lequel on peut découvrir des informations supplémentaires sur ce film et/ou le film lui-même, mis en ligne gratuitement, à la disposition de tous sur le Net en plusieurs chapitres à télécharger de préférence avec l'adsl http://lorimage.free.fr/index.htm)

 

Comme nous sommes en relation avec toutes les mises en forme, avec toutes les productions ou les mises en scène (par exemple un film ou une pièce de théâtre, Disneyland, un opéra, du cabaret. Etc. mais aussi avec le contenu de chacune de ces œuvres comme le mobilier, le décor, les accessoires ou les costumes, etc.. mais aussi avec tous les textes, et les images, les tableaux, les musiques ou les films – comme s’il était possible grâce à ces images ou ces enregistrements de voyager dans le temps) ce monde est donc vraiment extraordinaire car notre ordinaire est extra à chaque instant, à chaque seconde, puisque en fait, sans le savoir, dans notre berceau ou pendant notre sommeil nous sommes en relation aussi bien avec l'ouvrier au Viet-nam, le Pape au Vatican disant sa messe, le chauffeur en Amérique Latine (qui sans le savoir lui-même conduit un camion qui pourrait aussi bien se trouver sur une route d'Afrique du Sud ou du Japon et dont chaque atome est lui-aussi en relation non seulement avec chaque atome de nous-même mais aussi avec le la lettre "n" à la fin du nom propre "Japon" que je viens juste de dire). Et tout cela a été le cas sans occuper notre esprit et en le laissant libre de s’occuper de ce qui nous est utile, sans que nous nous en rendions vraiment compte ! Car il semble que ce ne soit pas vraiment nécessaire d’en être conscient à chaque seconde, que peut-être même cela nuirait à notre existence en lui donnant un poids considérable, un peu comme si nous étions constamment Atlas depuis notre naissance à tous, et bien sûr, il est peut-être préférable de ne pas savoir ou d’avoir oublié que par conséquent nous étions là, d’une certaine façon spectateur, lorsque l’Univers a été créé car sa création a laissé une trace dans l’univers, comme celle que nous laissons dans une photographie, l’invisible étant composé de la succession des empruntes de tous les éléments vivants et morts dans le vecteur temps, un peu comme un gigantesque fondu enchaîné en trois dimension au moins mais dans une quatrième dimension, accessible à tous puisque chaque atome de chaque chose est en relation avec tout, comme si chacun de ces atomes contenait un peu de l’Anneau universel. Certains d'entre nous ne se sont pas aperçu que l'extraordinaire était devant eux à chaque instant, renouvelé à chaque fraction de seconde! Et pourtant les signes ne manquaient pas dans leur vie: ne serait-ce que par l'existence des véhicules dans nos rues, un vol d’hirondelles groupées et sifflant en avions de chasse dans le ciel, ou même les devantures des magasins qui changeaient années après années et qui étaient le reflet de ces efforts constants que chacun des responsable des boutiques faisaient dans le domaine du confort vestimentaire ou de la mode. C'était aussi les modèles de nouvelles voitures qui s'amélioraient années après années, introduisant soudain même l’électronique et cela se faisait parallèlement à notre croissance jusqu'au point de devenir bientôt, comme je le souhaite, des voitures sans angles morts sur les pares brises ni dans les rétroviseurs pour que nous disposions encore de plus de sécurité au volant en ayant enfin à la disposition des conducteurs toute la vision de la route à 180° et peut-être à 360° pour les plus fortunés (du moins dans un premier temps) sans les impedimenta liés à l’existence de ces structures latérales! Et si tu me dis que tu n'auras pas assez d'argent pour en profiter je te dis que tu es bête sur ce point car si une voiture de la sorte roule dans la rue équipée de ces nouveautés sécuritaire, tu en profites déjà par la vue même, comme un cadeau que quelqu’un de plus fortuné que toi te fait en l’ayant fait à lui-même, puisque tu en profites déjà gratuitement à 25 images secondes avec la caméra de tes yeux et cela te donne autant de joie que de savoir qu'un satellite va être envoyé par Ariane 5 bientôt dont tu pourras voir les images. Même si c’est toi qui ne conduit pas personnellement la voiture plus sûre ou que quelqu’un prend une photo ou tourne un film (même si tu ne verras pas ce film tout de suite ou ne découvrira cette photo que de façon très fortuite) cette personne c’est un peu toi-même. Même si tu n'en profites pas toi-même personnellement, accepte cependant de bon cœur que d'autres profitent de cette technologie car si elle a vu le jour et se répand, elle est certainement utile ou cherche à faciliter ta vie en facilitant celle des autres, car s’ils gagnent du temps, par ricochet tu en gagneras un jour peut-être. Ici encore une fois l'homme a cherché à se doter des instruments qui lui sont utiles. Il faut donc saluer les efforts des hommes qui année après année améliorent notre ordinaire et au besoin proposer notre aide ou notre savoir faire pour réaliser ces objets. Se suicider veut dire, d'une certaine manière, que l'on veut refuser de participer à cette recherche d'un plus grand confort pour soi-même et les autres, cela veut dire renoncer ou même condamner l'ensemble des efforts accomplis au cours des siècles par l'ensemble des hommes de bonne volonté qui ont par ces efforts forger les outils et la civilisation humaine actuelle en marche, et dont l’orientation finale dépend aussi, d’une certaine façon de chacun de nous. Elle est constituée aujourd'hui de toutes les particularismes, les individualismes et des nombreuses diversités humaines de culture auquel nous avons accès, car nous mêmes aurions pu être cet autre qui est toujours une richesse comme dans le cas de celui qui plante le grain de riz ou celui qui construit le walk-man au Japon, ou des « petites mains » décrites plus haut.

Aussi en te suicidant tu veux renoncer à aider autrui, à être cet homme de bonne volonté qui a le pouvoir d'améliorer un peu l'ordinaire de tous ! Ordinaire dont tu a largement bénéficié dès ta naissance en te prélassant paresseusement dans des landaus confortables ou durant toute ta scolarité pendant laquelle chaque jour, tu as cru travailler. Sans le savoir ou sans en avoir conscience tu recevais, en permanence, des milliers de cadeaux, ne serait-ce que tout ce que tu avais à apprendre dans les livres ou même l'architecture des maisons qui t'entouraient dans ta ville, la musique que tu écoutais à la radio, les musées à ta disposition, les films, les documentaires, les informations à la télévision qui te menaient en images et en sons d'un bout à l'autre de la planète, car en fait, sans que tu en ais eu vraiment conscience tout ce qui avait été fait par une personne (livre, maison, émission) avait été fait pour tous et tu en bénéficiais comme les autres. En fait s'était à chaque instant Noël et tu ne t'en es pas aperçu car soudain, à cause de certains menteurs ou de certains enfants sans esprit et sans âme tu n'as plus voulu croire à l'existence de ce concept majeur et fondateur, je veux évoquer ici le père Noël, toi qui était capable enfant naturellement de comprendre qu'un mot puisse désigner une idée, par conséquent qu'il est un code ayant de nombreuses autres résonances possibles, tu t'es soudain rendu prisonnier du sens des mots en croyant que Noël n'était que le 25 décembre, jour où tu recevais peut-être un cadeau dont tu pourrais disposer dans ta chambre pour toi seul, alors que dès que tu écoutais la radio, regardais la TV ou même ton simple livre de classe, sur ton lit, dans ta chambre c'était déjà Noël pour toi, car l'ensemble des hommes avaient édifié avant ta naissance pour nous un monde et un système où Noël était quasiment permanent pour peu que l’on réfléchisse à l’incroyable qui nous entourait. Ce Noël permanent pouvait consoler des aspects les plus terribles de l'existence et s’oppose à la guerre, la famine, la misère ou les menaces de prostitution qui pèsent sur l’homme. Même si tu es pauvre, des hommes ont pensé à contrecarrer cette pauvreté sans même attendre un remerciement de ta part, en édifiant pour toi, un lieu ou dormir, où l’eau coule où tu peux faire tes besoins vitaux et à proximité d’une bibliothèque de quartier, car on t'as aussi offert la possibilité de lire, donc de ne jamais être seul car celui que tu lis, tu le ressuscites toujours en le lisant et il te parle en comblant souvent ta solitude momentanée, car lui, il sait que tu existes que tu es peut-être d’une certaine façon un lui-même qui a connu la souffrance qu’il cherche à apaiser d’une façon ou d’une autre. Donc, d'une certaine manière, si tu cherches à te suicider c'est que tu refuses de devenir l'un des assistants de ce Père Noël collectif, puisque tout ce qui est produit par les hommes en plus de la nourriture et de la boisson est en vérité, du superflu et que ce sont là en fait des cadeaux qui sont faits par l'Esprit et le génie humain pour nous donner envie de participer à cette grande mise en scène, ce grand film et cette chance que l'Aventure Humaine offre en bâtissant la civilisation, c'est à dire cette histoire des hommes qui pousse ceux-ci à devenir autre chose que des bêtes féroces, entre elles, et peut-être enfin des êtres vraiment doués d'une véritable conscience, (même si celle-ci est peut-être une illusion de l’esprit) peut-être même des magiciens, en tout cas des médecins envers ceux qui vont mal ou renoncent et même, dans certains cas de véritables artistes, ce qu'ils ne peuvent être, aujourd'hui, après la seconde guerre mondiale, qu'en créant des œuvres afin que jamais plus l'homme ne s'abaisse à commettre de telles atrocité. En vérité, aujourd'hui, demain, et dans les siècles à venir tous les artistes seront des hommes qui auront toujours l'impression qu'ils ont échappé à l’intolérance, à la mort et à la seconde guerre mondiale. Ce sera dans l’Art véritable infiniment 1945, c'est à dire un Art destiné toujours à exorciser, un art contre toutes les formes d'oppression, contre toutes les formes de crucifixion, contre toutes les formes d’esclavage, contre toutes les formes de camps de concentrations y compris pour les animaux. L’Art cherchera à libérer l’homme de la cruauté, à le rendre enfin spirituel et permettra à l’homme d’atteindre l’Universel. C’est par l’Art véritable que l’homme peut accéder à cette dimension de l’homme enfin accompli : l’Universel au sens où des peintres comme Dali l’entendaient car en chaque personne, il y a la virtualité d’un véritable artiste que certaines personnes vont même qualifier d’extra-terrestre car elles ignorent, ont perdues ou ont oublié elles-mêmes disposer de cette qualité de simplicité Universelle qui est enfin de compte souvent liée à l’enfance.

 

Car si je peux comprendre que l'on soit tenté de se donner la mort après avoir tout perdu, femme, enfant, mari, parents, je ne parviens pas à comprendre ce qui a pu te déprimer au point de vouloir nous quitter: nous pouvons voyager dans le temps et dans l'espace grâce aux œuvres d’art et à la télévision qui est aujourd'hui en plus en couleur (ce qui représente encore une fois des efforts colossaux de la part de millions d'individus qui ont rendu cela possible pour tous et pour toi aussi et s’ils s’étaient suicidés il n’y en aurait pas), mais aussi nous pouvons aussi voyager grâce à la lecture, aux tableaux, grâce à la musique ou grâce aux films enregistrés qui ressuscitent devant nous les êtres du passé comme le faisaient, avec une infinie patience les miniaturistes ou les portraitistes d'autrefois qui ne terminaient un tableau qu'au bout de nombreuses heures de travail, or aujourd'hui à la télévision comme au cinéma ce sont 25 ou 24 tableaux-images-miniatures photographiées en couleurs par secondes qui défilent, capables de recréer de ressusciter des éléments de notre mémoire commune, avec tous les sons et la musique, en nous faisant changer d'espace et de temps à chaque nouveau plan monté à la suite du précédent puisque ici encore, comme je l'ai dit tout à l'heure, chacun de nous a accès virtuellement mais souvent aussi réellement concrètement à chacune des images prises par chaque caméra ou chaque appareil de photo dans le monde et même à celles prises par le télescope Hubble, c'est-à-dire à des images qui ont presque l'âge de l'Univers !).

 

Et tout cela nous est offert ou presque, des fois contre une somme souvent très modique ou symbolique dont le montant a été obtenu par la division du coût total en nombre de personnes susceptibles d'acheter ou de payer la chose car bien sûr nous n'aurions jamais eu, à nous seuls assez d'argent ni de temps pour réinventer et reproduire par nos propres moyens tous les efforts qui ont été nécessaires pour engendrer ces immenses progrès auxquels nous avons aujourd'hui droit comme à un petit déjeuner ou même à de très bons gâteaux ou comme à l’eau qui coule ou le chauffage central.

 

Même si cela ne vaut rien et que cela est emballé et vendu pour trois fois rien, dois-je te rappeler encore une fois que le prix que tu payes pour un gâteau est un prix dérisoire, un prix symbolique, car si tu avais à fabriquer toi-même le gâteau en question (« gâteau » mais j’aurai pu dire aussi peut-être aussi la simple photo d'une galaxie lointaine) il te faudrait investir beaucoup d'argent et autant de temps en travail que l'addition de temps qu’il faut pour bâtir une cuisine et le matériel pour le fabriquer et que toutes les découvertes scientifiques qui ont facilité l’envoi, entre autre, du télescope spatiale muni d’une caméra et d’un émetteur afin de parvenir à un résultat qui ne te coûte enfin de compte que très peu d'effort, celui d’allumer le poste de TV et de regarder l'image-cadeau servie encore chaude de cette galaxie que l'on t’offre sur ton récepteur de TV!

 

Sans parler ici de l'intelligence qu'il t'aurait fallu pour chercher à retrouver les recettes, autrement dit, derrière l'apparente simplicité du petit paquet de gâteaux que tu achètes ou de ce qui nous entoure, il y a l'histoire de la fabrication de cet élément, celle dont je parlais plus haut à propos de l'aspirateur, c'est à dire d'une immense complexité de détails qui ont permis de voir l’apparition de telle ou telle chose portée jusqu'à toi et il en va ainsi pour tous les objets développés de la civilisation. 

 

Et ce qui nous déprime souvent c'est d'avoir aussi oublié que ceux qui s'efforcent de nous faire croire que la vie est belle et pleine de choses intéressantes à vivre, qui veulent nous redonner de l'espoir en nous disant qu'il faut aussi avoir le courage de poursuivre, sont en réalité véritablement d'autres alter ego, d'autre nous-mêmes. Car nous serions tous content d'être Chaplin qui nous a rendu heureux ou même Laurel et Hardy et en fait ils étaient nous-même. Mais si nous ne le sommes pas réellement c'est que nous devons chercher avant tout à être nous-mêmes tout en ayant conscience que Chaplin ou Keaton qui ont été eux-mêmes, c'était nous. Aussi ce que je dis ici, c'est toi, qui le dis à travers moi, car je suis un peu toi en vertu du fait aussi que je te dois peut-être des choses dont je n'ai pas eu vent et que tu as réalisées, sans le savoir et qui me concernent. Peut-être te dois-je la vie même. Donc ton mal est aussi le mien, a été le mien comme ce que je dis maintenant sera peut-être ce que tu diras toi-même si tu fais tiennes mes paroles et parviens à surmonter cette crise passagère et un jour à guérir et à être suffisamment heureux de cette guérison, de cette victoire sur les forces sinistres qui t'ont fait perdre le cap du vrai pour parvenir à redevenir ce toi-même, ce moi-même de l'instant de ces mots, c'est à dire, autrement dit, de retrouver en toi-même la force et l'essence de l'argumentation qui a permis ton salut à travers mes mots et dire ces mêmes phrases à d'autres personnes qui, comme toi, sont tristes ou souffrent car elles n'ont plus assez d'intelligence ou de lucidité pour trouver l'antithèse des arguments qui pourrait les conduire à renoncer à leur funeste dessein. 

 

En réalité ce pourrait être nous dans le rôle de ce pâtissier, de cette femme de ménage, de ce planteur de thé qui offrons notre savoir faire, si minime soit-il, ou notre petite réalisation mécanique répétitive, même si ce n'est que de ramasser un peu de poussière avec un balais ou une pelle, car ce peu de poussière, en le ramassant et en le jetant à la boîte aux ordures, je l'ai fait à l'insu de tous, même à titre privé, et sans le savoir, pour tous, c'est à dire avec la virtualité du fait que tous le sachent y compris pour tous ceux qui ne sont pas au courant que j'existe ni que de ce geste si simple soit-il ait existé (si toute fois j'ai la chance d'avoir la santé pour accomplir un geste aussi simple), mais ce peut-être aussi un acte comme celui de se donner la peine de manger seulement qui nous rappellera le bon vieux temps de nos premiers repas, ceux de quand nous étions bébés où manger simplement était un acte si difficile à accomplir que c'était un véritable exploit, une victoire quand nous y parvenions car il fallait maîtriser pour cela de très nombreuses données (comme par exemple l'équilibre et la direction de la cuiller en mouvement, entre autres). Dans le cas d'une paralysie ou d'une maladie, ce serait simplement le fait d'accepter une perfusion… car en l'acceptant on permet aussi, sans en avoir toujours conscience à de nombreuses personnes de se sentir vraiment utiles et d'avoir le sentiment d'avoir œuvré finalement dans le bon sens c'est à dire pour guérir ceux qui souffrent!

 

Une cuillérée pour maman (même si elle n'est plus là), une cuillérée pour papa (même si il n'est plus là) ou alors une cuillérée pour n'importe qui que l'on considère encore, son chat, une plante à la fenêtre, ou même un héros, un personnage de cartoon, un personnage d'un film, ne serait-ce que pour Chaplin ou pour Napoléon, en tout cas pour n'importe qui vous a donné envie de vivre ou de supporter l'existence,  mais faire l'effort de chercher à trouver une bonne raison d'ingurgiter le contenu de la cuiller. Donc vivre aussi pour celui qui s'est donné la peine de faire la cuillère qui évite qu'on en ai plein les doigts ou vivre pour celui qui a fait la simple soupe que l'on mange. Tiens! Au risque de te paraître immodeste ou orgueilleux: "Une cuillérée pour … moi qui te parle".

 

Quand une civilisation disparaît, une maison tombe en ruine, un palais se déglingue car il n’a pas été restauré ou conservé par l’ensemble des hommes qui en étaient responsables comme il le faudrait toujours, c’est en réalité une perte pour tous les hommes y compris pour toi. Quand un homme cherche à mourir avant son terme naturel ce devrait être aussi considéré comme une perte pour tous, même si celui-ci s'est mal conduit ou a fait partie de ceux que l'on considère comme des mauvais sujets.

 

Tous les moyens dont nous disposons qui nous permettent de prendre connaissance de l'existence de ce palais ou de cet édifice qui est, en lui-même, une réalisation comme le sont également les moyens qui nous permettent d'en prendre connaissance (télévision ou photographie, etc) sont de véritables bienfaits au sens où s'ils n'avaient pas été construits, dessinés, maçonnés ou techniquement accomplis, ils nous manqueraient cruellement comme nous manquerait la chambre dans laquelle nous travaillons, celle dans laquelle nous mangeons ou même celle dans laquelle tu souffres aujourd'hui.Tu es toi-même un édifice dans un édifice. C'est ici le sens de la Pyramide. Le sens des Pharaons. Chaque être est un édifice qui s'est construit grâce à la totalité et à la somme de l'ensemble des hommes. Si tu souffres en ce moment, c'est que l'édifice veut monter plus haut ou que tu as raté l'un ou l'autre palier dans ta croissance. Si tu souffres en ce moment c'est peut-être pour aller mieux plus tard, peut-être si tu parviens à comprendre ce qui te fait souffrir. Un Pharaon faisait édifier une pyramide par son peuple car il était le peuple entier et il aimait chacun des hommes comme lui-même. L'édifice entier construit pour lui comme tombe, c'était la preuve visuelle et réelle qu'il avait grandi comme ce Résultat, la pyramide entière étant, d'une certaine façon une échelle de Jacob en trois dimension, somme de toutes les échelles de Jacob individuelles de chacun des membres de l'Egypte. Mais sans aller jusque là, la Pyramide est la preuve que de même qu'un Pharaon se conçoit lui-même comme une construction mentale, spirituelle manifestée dans l'architecture de son départ de l'autre côté de la Mort, tu dois te concevoir toi-même comme un édifice fait de la multitude des êtres, des savoirs et des choses qui te sont accessibles. Depuis quand a-t-on vu une telle immensité vouloir se suicider pour un problème de souffrance ou même pour un spleen passager ? L'intérieur de chaque crâne humain qui est fait de souvenir et de connaissances mais aussi d'architectures, de cinéma, de rêves et de bien d'autres choses est plus vaste que les raisons ponctuelles qui te poussent à te faire croire que tu dois en finir! Tu n'es peut-être pas un Pharaon ou un artiste encore mais tu peux le devenir!

 

Je le redis encore une fois, ce sont là pour nous de simples petites choses qui à cause de l'habitude, ont été oubliées mais qui nous manqueraient aussi sûrement que l'ordinateur et le service InterNet qui sera un des atouts permettant d'acheminer ce courrierIn (courrier Internet) jusqu'à toi, lecteur ou auditeur, texte d'un personnage qui grâce à toi a le sentiment d'être utile et peut-être parce qu'il a l'impression que ses arguments sont exacts ou justes est enfin convaincu que parce qu'ils expriment réellement une des facettes de la Vérité, et qu'il y a quelque chose de bon en elle, il y a, par conséquent aussi du bon en lui même, et si je suis obligé de reconnaître qu'il y a encore un peu de bon en moi c'est par ce qu'il y a certainement du bon aussi en toi, petit homme vivant au milieu d'un Univers démesurément immense où nous aurions pu nous sentir aussi seuls, aussi souffrants que toi, aussi déprimés que toi mais qui, peut-être, grâce à toi et à ta souffrance n'est pas aussi démesurément immense et vide, car je suis obligé de reconnaître ici que je te dois de la reconnaissance en prime de ce laïus car comme je le disais plus haut, c'est souvent grâce à ceux qui se croient malade ou qui sont malades que les bien-portants ont la chance de vivre ou de trouver les moyens d'êtres utiles.  La maladie des autres les anoblit car ils peuvent ainsi faire preuve de compassion, c'est à dire être véritablement des hommes accomplis. Donc je remercie ta soif de mourir qui m'a donné l'occasion de te dire ce que tu attendais peut-être que l'on te dise.

 

Mais si chacun de nous a, d'une façon ou d'une autre accès ou connaissance de ton mal-être, il nous est sûrement utile de tenter de trouver aujourd'hui un possible remède par le langage. Ce remède ce sera peut-être que tu acceptes enfin de te savoir très utile pour nous tous à condition que tu veuilles bien essayer de guérir, non seulement parce que tu es momentanément dans la détresse mais parce qu'il a existé certainement un jour, une heure, une minute ou même une seconde dans ta vie passée où tu n'as pas cru être dans le malheur ou dans la souffrance et que par conséquent si tu fais un effort sur toi-même, tu pourras peut-être essayer de retrouver cet instant et le faire tien à nouveau à jamais ou de recréer les conditions qui ont fait que tu as été heureux un instant. Ce peut-être par différents moyens comme par la psychanalyse mais ce peut-être aussi à force de volonté et en cherchant à te convaincre que le mal dont tu souffres est peut-être aussi une illusion, l'illusion d'avoir cru à un certain nombres de mensonges, des blagues, hélas, trois fois hélas, que tu as pris pour la Vérité vraie, alors qu'enfant ou même bébé tu savais très bien voir qu'elles étaient des demies vérités. Mais il semble que l'on ai aussi réussi à acheter chez toi ta confiance en même temps qu'en partie ton âme au point que tu ne saches plus très bien où est le vrai, où est le faux! Hélas tu as particulièrement cru de bonne foi ton entourage proche ou même lointain et c'est de cela que tu souffres et tu as peut-être un peu trop cru que les mots étaient "finis" au sens de définis à jamais!

 

Ce peut-être aussi le simple fait de croire que ta chambre est seulement "une chambre" ou que le grain de riz n'est qu'un simple grain de riz, ou même l'étoile, là-bas que tu crois si lointaine est en réalité beaucoup plus proche que ce que les gens ou même les scientifiques pensent, puisque la lumière de celle-ci est venue jusqu'à toi comme un cadeau ou un signe dans la sombre nuit (si tu as la chance de voir encore) et que celle-ci comble la nuit en un point précis qu'il est peut-être aussi utile que ce grain de riz ou ce spaghetti que tu as la chance d'avaler à l'un des repas de la journée. Mais cette "chambre", cette "piole" d'hôpital est peut-être autre chose qu'une chambre. Elle est devenu le lieu de ce monologue existentiel. Elle est donc une sorte de théâtre historique pour nous deux et peut-être pour l'invisible témoin. Enfant une chambre était un lieu d'évasion, tu y jouais, tu y inventais peut-être des histoires, les murs étaient des pistes d'atterrissage pour les bolides miniatures de tes automobiles, mais aussi le lieu où tu cherchais  peut-être à rêver un avenir où tu n'envisageais certainement pas de te suicider, à moins que tu ne l'ai envisagé pour mieux vaincre la tentation de céder à mourir si facilement et grâce à cela convaincre d'autres désemparés de guérir à leur tour, car en fait tu as enfant prémédité de te mettre dans cet état pour pouvoir entendre ou retrouver la force de te retourner sur cette enfance car tu savais déjà alors qu'il est peut-être plus difficile de vivre que de se suicider et que continuer à exister et à vivre dans un monde que l'on croit hostile va être une preuve de plus que l'on est un être courageux. Enfant tu as toujours préféré te montrer courageux que lâche au point de vouloir te défiler sauf à certaine occasions. Affronter le réel, affronter ton monstre, celui qui veut ta mort est peut-être le défi le plus intéressant de ton existence. Ta "chambre" est peut-être "double" comme celle du poème en prose de Baudelaire La chambre double, mais aussi multiple. Elle n'était pas synonyme de souffrance, même s'il arrivait hélas que tu y sois malade au point de désirer mourir un instant, pourtant tu savais que ta chambre pouvait être synonyme de guérison. Tu grandissais et faisais tien le monde au point de croire souvent qu'il était tout entier dans cette chambre dans laquelle tu vivais et que ce monde entier était toi. Puis tu as oublié. Mais retrouves cet esprit de l'enfance et peut-être tu comprendras que tu avais peut-être raison alors et que cette chambre pleine d'imagination ou d'invention enfantines pouvait être synonyme de bonheur. Savoir retrouver l'enfant en soi c'est être un peu artiste.

 

Quand une bombe tombe à n’importe quel endroit et détruit le matériel d'une ville, c’est une perte pour tous les hommes car c'était une réalisation accessible à tous, et cela à chaque étage de l'édifice détruit un peu comme avec ce texte qui sort de ma bouche, de ma tête, pensées accessibles à tous pour peu que tu veuilles bien faire l'effort de l'entendre, pour peu que les sons soient suffisamment mélodieux et beaux pour toucher en toi ce qui reste d'humain, ce qui reste de sensible, ce qui reste d'enfant.

 

A fortiori quand un avion détruit une des tours de New York, c’est une catastrophe pour nous tous y compris pour ceux qui ont fait sauter la tour (mais eux ils ne le savent pas) ou pour leurs commanditaires, mais eux, aveuglés par leur haine ou même par leur désespoir momentané ont oublié que cette tour avait été construite pour eux, comme un cadeau de tous pour tous, comme l'étoile plantée là-bas dans la nuit et dont la lumière te parvient. Tu ne vas pas me dire que tu voudrais que cette lumière de l'étoile là-bas disparaisse, comme ont disparu les deux tours de NY! Elles étaient comme un bon gâteau d'anniversaire pour tous et au lieu d'aimer ce cadeau fait à la sueur et à force de courage d'un grand nombre de personnes ayant eu la force et le courage de la construire, ils ont préféré les casser ces tours en se suicidant comme de stupide Kamikazes, marionnettes d'immondes stupides imbéciles ayant cherché à les duper en mentant sur tous les sujets ou presque, comme ces enfants trop gâtés, jaloux et menteurs qui cassent leur jouets ou ceux des autres car ils ne savent plus du tout les apprécier car ils ont aussi oublié qu'il faut se réjouir de ce que l'autre possède au lieu de le convoiter pour soi-même ou de chercher à s'en emparer par la force ou par la ruse, car à force de croire que les choses leur appartiennent seulement par ce qu'elles sont dans leur chambre ou sous leur lit, ils ont oublié l'essentiel: que la Tour Eiffel, le jardin plantes, le musée d'Orsay, la seine, les nuages, Paris, la France, l'Europe, le Monde entier c'est eux-mêmes et que toute chose appartient à tous autant qu'à celui qui en est le dépositaire et non le propriétaire, bien que les textes l'affirment.

 

Perdre ta vie, c'est perdre la part d'Univers que tu réfléchis, et peut-être l’Univers en entier, car en fait, ce que tu es c'est un miroir, tu cherches à briser un miroir, hélas un peu comme ces enfants qui ont oublié leur premiers émerveillements face à la réflexion, ceux qu'ils avaient eus en regardant ou en jouant avec n'importe quel petit objet, soudain devenus un peu eux-mêmes, soudain devenus aussi autre chose que ce que les adultes pensaient ou avaient cru en leur disant: "tiens, c'est une automobile" mais eux au lieu de la faire rouler sur les carreaux ou le parquet ils l'ont faite rouler sur les murs ou sur la rampe des escaliers, transformant la rampe en véritable route ou même autoroute en pente qui descendait ou montait presque infiniment, en tout cas sur autant d'étages qu'il y en avait dans l'immeuble ou la maison qui les abritait.

 

Et c'est ici une nouvelle preuve que chacun de nous avait, dès l'enfance, accès à chacune de ces rampes d'escalier où nos petites voitures dévalaient. Ce qui veut dire que ce que nous faisions alors et qui nous plaisait, enfant, nous le faisions pour tous et gratuitement puisqu'en ce moment tu me donnes l'occasion d'y penser gratuitement comme un enfant avec un jouet de langage, une réflexion à jouer. Or ce suicide, ne me dis pas que tu veux le faire pour tous ou contre tous. Un pour tous tous pour un. N'as-tu pas assez reçu dans ta vie?  N'as-tu pas été soigné quand tu avais mal? N'es-tu pas soigné en ce moment par mes propos ou par le temps que tu me prends à d'autres activités? N'es-tu pas convaincu que la société en entier a besoin de toi quoique tu es pu faire? N'est-ce pas ici une nouvelle chance qui t'es offerte de retrouver ce que tu avais de sagesse à ta naissance ou dans ta prime enfance? Vas-tu me faire croire que tu es né avec l'idée même de te suicider dès que tu le pourrais? Non je puis t'affirmer que tu n'avais pas ce projet car tu ignorais alors jusqu'à l'existence de la possibilité de se suicider, tu ignorais l'existence de ce verbe. Impensable, inimaginable! Peut-être est-ce le mot qui t'a fasciné? Alors parce qu'il était justement inimaginable pour toi et que tu voulais comprendre ce qu'il fallait ressentir avant d'en éprouver la nécessité, tu as cherché à en faire l'expérience? Tu vas me dire qu'aujourd'hui tu n'es plus ce bébé et que tu as grandi, que la vie a été dure avec toi. Je te dirai alors: il est impératif de retrouver en toi ce bébé, l'enfant, après tout personne n'a demandé que tu deviennes ce que tu es devenu, tu aurais pu rester celui qui n'a pas voulu savoir ou comprendre ce que le mot "suicide" signifie pour la plupart des gens. Après tout ce mot n'existe de cette manière que pour ceux qui l'ont définis ainsi. Mais pour toi "suicide" peut-être le nom d'une fleur ou même le nom d'un moine tibétain, comme celui qui s'appelle "pute" ou "salope" (j'ai pris ici des cas extrême de mot un peu scandaleux) et qui employés dans ces sons exactes, dans ces langues lointaine ne veulent pas dire du tout ce que les français croient communément que ces sons expriment. Si tu vide le mot de son sens, il devient de la musique et tu peux le resémantiser à ta guise un peu comme lorsque tu écoutes chanter les Beatles en anglais et que tu ne sais pas l'anglais. C'est la musique du mot qui importe vraiment et si le sens est juste alors c'est une des seules possibilités de retrouver le sourire car tu t'apercevras que tu préférais le temps où tu n'avais pas eu encore envie de te pencher sur la nécessité de comprendre le mot "suicide".  Car un enfant ignore les bombes qui tombent à Bagdad, ignore les suicides, ignore les assassins, ignore les chefs d'Etat, ignore les policiers, les chasseurs, ignore ce qui n'est pas son problème du moment! Or le principal pour un enfant qui fait l'effort de grandir, c'est l'harmonie, la vérité mais aussi  l'imagination, l'invention, "créer" et si l'enfant n'est pas perverti, il est absolument vital et vrai pour lui que c'est l'amour et les actes d'amour qui prouvent qu'il est bon de continuer à pousser, à croître, à s'édifier pour aimer à son tour un jour!

 

Et pourtant le temps de cette catastrophe aérienne qui pourrait tous nous déprimer à juste titre et nous rendre si triste qu'il serait à lui seul un des motifs peut-être véritablement valables qui pourraient pousser certains d'entre nous à envisager vraiment de se suicider tant ce fut ici encore une fois un cauchemar collectif auquel nous avons eu tous accès, un acte de barbarie véritablement aussi ignoble et aussi stupide et aussi déprimant que d'avoir cherché, pendant la seconde guerre mondiale à maltraiter des peuples sous de fallacieux prétextes, comme celui des tziganes, comme celui du peuple d'Israël ou même pire en ayant cherché à exterminer l'autre, tout simplement parce qu'il souffrait ou qu'il était malade, différent, déprimé, ayant le mal de vivre, mongolien ou ne ressemblant pas à ce qu'un triste et misérable imbécile ou tout un peuple devenu momentanément imbécile a cru bon de croire être la norme humaine, comme si les hommes devaient être "normaux" pour être dignes de vivre en société, comme si chaque homme était fait dans le même moule et n'avait pas le droit de se sentir aussi précieux que n'importe lequel des hommes illustres, compte tenu du fait aussi que nous devons à tous et peut-être aussi aux malades et aux êtres différents de nous la chance de vivre, de penser intelligemment et de faire un peu de bien sur terre.

 

Chaque être est différent, il est unique même si c'est un clone de nous-même et par conséquent il est de par sa nature intrinsèquement "anormal" à cause de sa toute petite différence d'avec les autres, et cette différence qui plus est, est toujours un enrichissement pour tous. L’ « anormal » c’est la normalité.

 

Depuis ces jours immondes d'avant la seconde guerre mondiale et de 39-45 on a tous raison et le devoir de penser, à plus d'un titre, que chacun de nous est ce malade, ce mongolien, ce gitan, ce juif, ce noir persécuté et que l'on ne veut jamais et à aucun prix ressembler à celui qui cherche à persécuter!

 

Par conséquent on ne se suicide pas car on est ici pour éviter et empêcher à jamais qu'une chose aussi minable et misérable que le suicide d'êtres momentanément désemparés puisse se reproduire parce que si on avait été le malade, comme toi en ce moment, à cette funeste époque, tu aurais été alors tout simplement désigné pour être éliminé, tué. Alors tu comprendras mon acharnement à te faire changer d'avis, et tu comprendras que je veux te redonner le goût de vivre, car je n'ai jamais accepté que qui que ce soit puisse vouloir éliminer celui qui va mal, celui qui est différent.

 

Bien que nous sachions que les motifs ne manquent pas à vouloir quitter ce monde nous savons aussi qu'il y a de nombreuses raisons pour vouloir rester en vie.

  

Tout simplement parce que certains imbéciles, pirates de l'air, kamikazes de surcroît, c'est à dire des êtres en état d'échec personnel au point de vouloir se sacrifier pour une cause commune. Comme s'il pouvait exister des croyances qui vaillent la peine de perdre la vie pour elles! Comme si la vie n'était pas plus précieuse que toutes les croyances possibles! Mais en plus de kamikazes ce sont aussi des assassins d'innocents et cela parce qu'au lieu de parler, de faire des films, des chansons, du théâtre et de changer les choses grâce à la non violence et de façon démocratique et humaine et civile, ils ont voulu montrer leur mécontentement ou leur existence de la façon la plus stupide qui soit et qui montre en réalité l'inverse: qu'ils n'existent pas, qu'ils n'existent plus jamais, puisqu'en détruisant ce matériel que sont les deux tours ou l'existence de tous ces hommes innocents, ils ont signé leur arrêt de mort en se détruisant eux-mêmes et en signant une fois de plus une si peu glorieuse réalisation humaine qu'elle n'est pas digne de porter le nom d'"humaine" mais celle des "assassins" qui sont de minables et misérables microbes qui cherchent à s'ingénier dans le registre de la catastrophe, du cauchemar ou du cruel c'est à dire dans ce qui est l'inverse de l'homme ou de l'enfant de l'homme: l'humain, l'amour.

 

Il faut dire qu'en se suicidant ainsi ils nous ont débarrassé de leur bêtise car ils ont liquidé à tout jamais des êtres ayant perdu toute intelligence humaine au point de chercher à enlaidir l'humanité d'une nouvelle action qui prouve une fois de plus que lorsque l'humain cède à la tentation d'être méchant, il est minable, il devient abominablement laid. Mais encore une fois ici le mot "homme" ne doit pas s'employer, ni le mot "humain" pour désigner les acteurs de ces drames ou des méchants. Il s'agit en réalité de "microbes" et nous savons par l'expérience que les hommes véritables ont toujours vaincu tous les microbes car la bonté et l'intelligence ne s'abaissent jamais ni au meurtre, ni au mensonge, je veux parler de Cyrano de Bergerac, je veux parler ici de Victor Hugo, je veux parler de Molière mais bien sûr de nombreux autres immenses talents. C'est comme si on voulait considérer Hitler comme un "homme". Lui et les siens qui parlaient en plus de "surhumanité" n'étaient en réalité qu'un microscopique "microbe" dont une génération entière s'est heureusement débarrassé comme d'une mauvaise grippe ou d'une saleté à désinfecter.

 

Or se suicider c'est être méchant avec soi-même. Se suicider c'est un peu être un kamikaze d'un édifice en construction: soi-même et lorsqu'on veut s'abattre c'est que l'on veut renoncer à l'édification de soi-même, comme si Gaudi avait dû renoncer à édifier les palais ou le jardin Gauël de Barcelone, comme si Kurosawa ou Fellini avait dû renoncer à aller jusqu'au bout de leurs films, comme si Chaplin avait dû renoncer à réaliser ses films, mais aussi les ingénieurs automobiles ou ceux qui construisent les ponts, comme si Eiffel avait décidé de ne plus vivre!, En se suicidant, c’est comme si l'on voulait faire renoncer l'ensemble de l'humanité, à la richesse de notre être ou aux possibilités virtuelles qui sont les nôtres de participer à la réalisation des cadeaux du père Noël, s'est à dire que Dieu fait aux hommes à travers nous, pètes noël collectif ! Les priver de la richesse de notre être dont nous pouvons faire preuve ! Un peu comme si au lieu de peindre ce qu'ils ont peint ou composé les peintres et les musiciens avaient décidé de se suicider! Comment aurions nous fait sans eux! Ces autres nous mêmes qui ont été jusqu'au bout et dont nous profitons quotidiennement! Mais encore une fois ce peut-être l'aide mécanicien ou l'ouvrière à la chaîne dans une usine chinoise qui parce qu'elle vient au travail permet à un enfant en Europe d'avoir un jouet digne des efforts qu'il accomplit pour grandir et se cultiver ou en tout cas pour devenir, qui sait, un ingénieur, un dentiste, un médecin, ou même un artiste. Se suicider c'est renoncer à monter plus haut et à découvrir de quoi nous sommes capables avec notre bonne volonté ou en tout cas à faire un peu de bien avec la petite cabane de notre être. Cette cabane, cette construction, ce corps que nous avons est le produit de siècles d'histoire et il a fallu des éternités pour la voir vivante, lui parler, la voir rire ou la voir souffrir. A ce titre, tu es donc aussi précieux que moi, en tout cas plus que tu ne le crois puisque tu as envisagé d'en finir avec ce corps, même si tu as le sentiment que de nombreuses actions ou de nombreuses pensées ont déshonoré ce corps ou l'esprit de ce corps au point de vouloir t'en défaire. Or il faut avoir la modestie de croire qu'à chaque instant il est possible de tourner la page. Tourne donc la page ou retrouve le début de l'ouvrage et réécris-le après avoir déchiré et jeté au feu purificateur de ta souffrance les quelques pages qui t'ennuient ou qui te font souffrir.

 

Si c'est parce que tu es anorexique c'est qu'il y a une cause à cette anorexie. Je suis convaincu que l'ensemble des anorexiques cessent de manger non pas parce qu'ils se trouvent gros (cela ils le disent pour cacher la vérité car personne ici ne peut la comprendre vraiment) mais il ne veulent plus manger car ils sont indignés par l'incroyable hypocrisie et fausseté de leur entourage en ce qui concerne le meurtre des veaux, des agneaux, des poissons qui est parfaitement indigne d'une société qui cherche à faire croire que tout est fondé sur l'amour au point d'avoir bâti de nombreuses église pour célébrer l'Amour. Or l'Amour est l'antagoniste parfait du meurtre ne serait-ce que d'un agneau, ne serait-ce que d'un veau, ne serait-ce que d'une poule, mais aussi de toute plante possédant des racines! L'Amour refuse le meurtre d'un animal pour satisfaire la grossierté de la gourmandise d'un estomac qui ayant perdu la conscience et le sens de l'éthique accepte de se goinfrer de sang et de souffrance en oubliant ce qui est primordial, le cœur et de vérifier que la nature de l’aliment que l’on donne à son corps est sain éthiquement parlant.

 

Le cœur et la conscience ne peuvent accepter qu'au nom de l'économie ou au nom de la médecine, on tue ou sacrifie des êtres qui, par ailleurs nous donnent des œufs ou du lait. Ce n'est pas logique et le cœur et la conscience se sont toujours appuyés sur la logique car c’est la logique qui nous équilibre (combien de fois nous acceptons un raisonnement s'il est fait avec cœur et en tenant compte de la logique): ce n'est pas humain, au sens noble du terme, et c'est plutôt digne des "microbes" que de manger des êtres dont les parents nous offrent déjà beaucoup (yaourt, fromages, oeufs etc). C'est en échange de la protection que nous leur devions contre le chacal, le renard, le loup, etc que nous avions le droit de prélever le lait, la laine, les œufs. Or nous avons donc trompé la confiance des animaux et nous nous sommes comportés pire que les loups envers eux, nous avons pris leur peau, nous avons pris la viande de ceux qui étaient déjà nos amis ! Sommes-nous devenus de véritables loups ou pire encore pour ainsi trahir nos cousins les animaux et les sacrifier à notre gourmandise où sommes-nous enfin capables d'humanité et capables de reconnaître ce que nous leur devons vraiment en les protégeant des "microbes", c'est à dire de ceux qui cherchent à faire croire que l'homme est un carnivore, que l'homme est un loup pour l'homme, ou un tigre, un lion ou un requin ! Voilà ce que je lis moi dans le questionnement que pose l'existence du refus de se nourrir des anorexiques ! Je lis comme une très saine et juste contestation d'un ordre culinaire malheureusement établi sur de très mauvaises bases: celles qui donnent la possibilités aux méchants, c'est à dire aux inhumains, c'est à dire en fait aux "microbes" d'exister avec leurs sombres et hélas profitables trafics où le cœur est absent. Et c'est sur le dos de gentils animaux que nous avions le devoir de protéger que se sont édifiées des fortunes! Mais ces fortunes puent le mensonge, puent la laideur, puent la haine de la vie ou en tout cas la haine de la vraie vie ! Et je dois ici remercier chaleureusement tous les anorexiques pour me donner la possibilité d'être leur avocat et d'expliquer ici une fois pour toutes les raisons soi-disant inconscientes qui ont poussé certains d'entre eux ou d'elles à refuser de se nourrir. Par pudeur ou par crainte d'incompréhension sociale ils n'ont jamais dit ou su dire la raison de leur refus! C'est dire la peur aussi que la société de ceux qui croient être dans le vrai exerce sur ceux qui voient où le bât blesse mais qui ne savent pas vraiment l'exprimer ou qui en ont l'intuition prophétique. L'immense hypocrisie de tous les occidentaux ou de tous ceux qui vivent dans les pays dits "riches" qui d'un côté offrent aux enfants la possibilité de s'extasier sur l'existence des canards, des oiseaux, ou des animaux et de l'autre leur commandent, à la première occasion du canard laqué ou une côtelette d'agneau, après les avoir emmenés communier au sang du Christ, l'agneau de Dieu. Non, 1000 fois non, il est temps que nous refusions tous de nous comporter comme les cannibales ou les assassins d'un Dieu trop bon. Lui, le Christ, à notre époque agricole pleine de fruits et de légumes, pleine de pâtes et de desserts succulents aurait certainement refusé de manger les poules, l'agneau ou même du veau. Les anorexiques sont dans le vrais. Ils ont raison de feindre de ne pas savoir pourquoi ils sont malades et c'est toute la société occidentale et les pays qui autorisent le carnage des animaux qui fait fausse route, à croire qu'au lieu de privilégier les véritables sentiments et le cœur de nos enfants, nos parents ont préféré accepter l'inadmissible, c'est à dire que l'on désacralise les animaux au point de les élever de façon inhumaine comme ces cochons ou ces poules dans des camps d'extermination, fermes de la Mort.

 

Si une chose est certaine c'est que de même que Dieu, c'est à dire l'ensemble de tous les hommes oeuvrant avec bonne volonté, n'a pas permis trop longtemps que les camps de concentration existent et que des hommes martyrisent d'autres hommes, il ne permettra pas longtemps encore que les hommes se comportent sans humanité, sans égards dus aux animaux à une époque où la télévision couleurs offre des images des animaux et des végétaux qui ont au moins le droit d’avoir un droit d’auteur, un droit de vivre en échange de leur image, à une époque où l’on a cure des robots animaux. Il est impensable que ceux-ci continuent à être produits à la chaîne pour la seule satisfaction de nos estomacs et que ce soit sur leur souffrance que s'édifient des hommes ou même la civilisation. Voilà un combat pour lequel il vaut la peine de vivre (et non de mourir par désespoir de ne pas arriver à le gagner, combien sont morts avant d’avoir su que l’homme était parvenu à marcher sur la lune et avaient participés aux solutions qui ont permis cet événement? Combien ont donné leur vie pour que nous puissions prendre l’avion et importer des fruits, chacun d’eux a contribué à ce combat pour plus de justice et pour qu’un jour cessent la souffrance animale et la souffrance végétale), un combat contre l'injustice, celui de la souffrance animale, car les animaux souffrent eux aussi et parce que tu as compris toi-même ce que veut dire souffrir, tu dois refuser cette souffrance aussi pour les animaux. Si nous avons appris à compatir avec un homme ou avec une femme ou avec un enfant qui souffre ou avec n'importe quel homme noir, jaune ou rouge parce qu'il était injustement maltraité, nous devons enfin avoir la compassion qui s'impose envers n'importe quel animal ou bulbe maltraités. L'homme se différencie du loup ou du lion car il pense et parce qu’il a un cœur, cela s'appelle la conscience.

 

Évidemment tout cela parce que l'intolérance a existé sur cette planète et que certains de nous ont oublié que l'Autre c'était un peu nous-même, donc que l'Autre avec sa culture, ses coutumes, c'est aussi un peu de ce nous-même enfant, je parle ici à celui qui était capable de transformer une rampe d'escalier en véritable route, ou à celle qui était capable de parler à sa poupée ou à son ours, car ce sont eux les vrais êtres humains capables de comprendre mes propos et qui existent encore à l'intérieur de celui ou celle qui souffre aujourd'hui à cause d’un masque inhumain dont ils se sont pourvus. Je m'adresse à eux à travers le déprimé, le triste, le malade, ou après ces tentatives de suicide ou même à celui qui chercherait à en commettre une autre. Car cet enfant est toujours là, aussi loin est-il, sous les couches du masque que tu as édifié, dont tu t’es momifié, que tu as construit au lieu d'édifier un être libre et toujours rebelle envers l'injustice. Surtout à cause du fait que les "microbes" qui ont cherché à te rendre "microbe" n'ont pas toujours compris qu'il était possible d'avoir une vraie relation avec une poupée ou un ours, ou de transformer la rampe de l'escalier en une rampe de lancement intergalactique, ce que peut-être aussi le lit de ta chambre d'hôpital qui n'est peut-être pas seulement une chambre d'hôpital,c omme je l’ai déjà dit,  puisqu'il permet aussi de rêver et donc de partir ailleurs dans notre tête de fusée vers un ailleurs plus beau !

 

Et c'est à cause de certains, confortablement installés dans leur petite vie quotidienne à scrupuleuses oeillères qui considèrent les enfants non pas comme de possibles poètes ou de possibles artistes, mais qui ont pensé à vous, enfants, en terme grossiers ou en terme de finances ou de comptes bancaires égoïstes et "misérables" et qui tout en ayant profité des sourires innocents de tes  premiers temps et de ton amour, t'ont induits dans leurs propres erreurs et leurs calculs souvent égoïstes car tu as été trop confiant, trop crédule car tu as donné ton amour ou ton affection à des êtres qui ne se souciaient ni du bien ni du mal et qui ne cherchaient plus à comprendre ce que le mot "éthique" pouvait contenir de vérité ou signifier vraiment en ayant perdu de vue la dimension d'universalité qu'il implique dans nos actes quotidiens. Ils sont donc responsables en partie de tes dépressions. Bien qu'il soit compréhensible que tu les ai aimé, tu n'es pas le seul responsable d'avoir voulu en finir avec toi-même et d'avoir envisagé le suicide, si tu es en ce moment une "victime" c'est qu'il n'y a pas qu'un seul bourreau mais une infinité de petits bourreaux qui de plus se croient sincèrement innocent et ont cherché sans le vouloir vraiment ta mort au point d'avoir presque réussi à faire de toi même un petit bourreau de toi-même aussi.

 

Mais non! il faut que tu restes pour les « emmerder » à ton tour, tous ceux qui ont cherché à détruire tes rêves d'enfants, tous ceux qui ont voulu te faire croire que tu n'étais pas digne de vivre. Que tu étais un consommateur de charcuterie, de viandes ou de poissons ou même que tu étais un pornographe. Car vois-tu c'est justement parce que tu en es là que tu es à mes yeux encore plus digne de vivre que n'importe qui d'autre dans ce monde. Tu as le droit autant que les autres d'être soigné et de guérir. Car la guérison peut-être, elle aussi, certaine si tu y crois comme tu pouvais croire enfant que tu finirais par guérir d'une bronchite ou d'une grippe passagère.

 

Mais bien sûr, je suis conscient que la seconde de détresse ou de souffrance que tu vis est très longue, car elle ne dure peut-être pas une simple seconde de celles qui passaient quand tu croyais que tout allait bien, ces secondes d’insouciance, ces secondes d’inconscience où tu avais abdiqué, mais je sais qu’elle dure en réalité comme une sorte de somme des secondes de l'ensemble des hommes vivants en cet instant même sur l'ensemble de la Terre, c'est à dire, sur la base de 6 milliards d'hommes: 190 années et 260 jours: c'est le temps que dure dans notre mémoire collective, une simple seconde commune enregistrée, si nous pouvions enregistrer comme une caméra sait le faire chacun de nous ce que nous vivons. Chaque seconde est donc une vraie éternité, si on imagine qu'en réalité cette seconde dure 190 année et 260 jours. Je vais dire plus loin et en détail comment je suis arrivé à ce chiffre et sur quoi se base ce simple calcul. Donc, d'une certaine manière, la seconde qui a suffit, hélas, trois fois hélas, à briser l'une des tours de New York a duré beaucoup plus longtemps que ce que nous avons tous cru.

 

Ce qui veut dire que, quand nous souffrons ne serait-ce que quelques secondes, quelques heures, quelques jours ou plus longtemps, avec notre corps souffrant c’est beaucoup plus que quelques secondes et par extension, c'est d'une certaine manière le monde entier qui souffre à travers nous. Car ce que je dis ici est valable pour chaque être (qui possède heureusement en virtualité et en contre partie la possibilité non seulement de guérir mais aussi à plus ou moins long terme de changer le monde).

 

De même la durée d’une cigarette que l'on aspire, si elle dure une ou deux secondes pour notre organisme dure en réalité à l'échelle de tous les êtres humains en vie sur la terre beaucoup plus longtemps! Nous l'avons vu ! Notre organisme est en possible relation avec tous les autres organismes vivants mais avec tous les morts aussi. Aujourd'hui, en nous basant sur une population vivante de 6 milliards d'hommes, chaque secondes représente 6 milliards de secondes vécues collectivement, par conséquent 190 années et 260 jours. Donc quand nous avalons  une bouffée de cigarette qui dure une seconde en fait la durée de fumée ingurgitée dans notre organisme a duré d'une certaine manière 190 années et 260 jours si nous avons ingéré la fumée une seule seconde ! Évidemment je ne te conseille pas ici d'aller dire à ton employeur demain que si tu travailles pour lui 1 seconde, il devra te payer un salaire de 190 années et 260 jours. Je crois qu'il te mettrait aussitôt à la porte tout en faisant les comptes le soir chez lui avec sa femme sur l'oreiller et en se disant que peut-être, tout compte fait, la lettre que tu avais postée et bien éternellement partie vers sa destination et qu'il aurait perdu lui-même 10 ou 15 minutes de son propre temps à la porter lui-même à la poste, ce qui à l'échelle de ta revendication salariale pouvait t’aider à le faire changer d’avis.

 

Une des propriétés de la cigarette est de nous faire diminuer notre sensibilité et notre conscience d'être au monde, car quand nous sommes nés nous ne sommes pas nés avec une cigarette dans la bouche, même si notre mère fumait, ce qui veut dire qu’en fumant on perd la conscience du temps et les secondes qui avaient un certain poids qui étaient lourdes de conscience sont voilée. Le temps d’empoisonnement de notre organisme a donc duré en réalité beaucoup plus longtemps que nous l’avions imaginé car nous nous sommes habitués aux secondes qui passent et aux tic-tac même de nos montres mécaniques. Nous avons cru et nous nous sommes habitués véritablement à l'idée que le temps était celui de nos heures de cours à l'école ou au temps des récréations.

 

Aussi en prenant en compte ce temps collectif qui est aujourd'hui le notre à l'échelle de la mondialisation, puisque nous vivons tous en même temps sur cette planète, il est bien sûr beaucoup plus compréhensible le mécanisme subtil de notre venue au monde et de notre conception!  On entend dire que c'est peu de temps 9 mois pour créer un bébé. Mais une seconde est, nous l'avons vu beaucoup plus longue que nous ne le pensons et l'on peut comprendre très aisément comment en moins de temps qu'une seconde, tout l'univers est été initié puisque rien qu'à l'échelle des 6 milliards d'hommes et de femmes cette seconde représente 190 années et 260 jours!

 

C'est pourquoi aussi certains scientifiques ont raison de croire que nos rêves ne durent que quelques secondes car en réalité lorsque nous dormons nous nous relions peut-être à une autre horloge, celle de tous les cosmos et de tous les univers en même temps et que la production de sens, la production de concepts et d'imagination y est peut-être un million de fois plus rapide que la vitesse de la lumière, puisque je le rappelle, nous n'avons plus à nous préoccuper en dormant d'un grand nombre de paramètres que sont l'équilibre, la vision, le poids à supporter, notre direction, notre concentration à chercher. Dans le sommeil tout s'équilibre naturellement comme lorsque nous étions dans le ventre de notre mère ou plus tard dans notre berceau, notre cerveau confiant est en réception émission de matières spirituelles provenant peut-être d'ailleurs ou de certaines parties de nous-mêmes et il est tout à fait compréhensible de pouvoir nous déplacer dans d'autres mondes, dans d'autres univers, dans d'autres galaxies à partir de cet instrument qui se libère de toutes les contraintes matérielles en dormant, par conséquent en étant ouvert à la dimension du rêve.

 

Les secondes de notre conception, puisque nous venons au monde, durent chacune d’elle à l’échelle de tous les habitants de notre planète, sur la base des 6 000 000 000 d’hommes au moins 190 années et 260 jours, car ne l'oublions pas chaque atome d'un enfant qui va se développer est en relation virtuelle, dès la première seconde avec l'ensemble des êtres vivants mais bien sûr aussi avec l'ensemble des rochers, des plantes des nuages mais aussi avec l'ensemble des choses créées dans l'univers, qui vont être crées durant tous le processus de développement du fœtus de l'enfant où qui seront créés ensuite. Cet enfant va venir au monde et sa réalisation aura pris un temps infini: le sien: les neufs mois dans le ventre de la mère mais aussi le temps de tous les hommes et les femmes sur la planète. En même temps à l’instant où l’enfant est créé, il n’est déjà plus tout en étant au jour de son départ.

 

Nous comprenons alors beaucoup plus aisément le temps infini qu’il a fallu pour qu'une cellule se divise en 2, puis en 4,puis en 16, et ainsi de suite jusqu’à notre formation totale de bébé. Ainsi, si pour certains, une seconde de temps est très courte, pour d’autres plus consciencieux, il est aujourd'hui vérifiable que cette seconde a en fait duré beaucoup plus que pour l’autre individu. Il suffit pour cela de se rappeler les temps différents des heures de notre enfance, les temps si longs qu'étaient nos premiers instants d'attente dans nos berceaux, car nous avons attendu pour parvenir à nous construire totalement et c'est cela que tu voudrais démolir en un rien de temps qui dure nous l'avons vu plus que nous le pensions et en te suicidant pour cela ? Tu voudrais supprimer le temps considérable qu'il a fallu pour te construire ! Un peu comme si tu voulais essayer de détruire un diamant, car je suis convaincu que sous le masque ce diamant existe toujours. Ce qui serait intéressant de faire c'est de rechercher ce diamant qui préexistait ou en tout cas celui qui a voulu se générer et venir au monde.

 

C’est pourquoi je comprends maintenant pourquoi certains êtres ont plus de mémoire que d’autres, certains aussi font moins de fautes d’orthographes que d’autres car tous ces mécanismes sont liés à notre concentration qui, elle-même, est liée à notre conception de temps, c'est-à-dire de comment, par exemple, nous ressentons le temps entre deux lettres que nous écrivons. Je comprends mieux maintenant comment chacun de nous est différent par rapport aux secondes du temps qui d'ailleurs pour d'autres, certains astronomes, n'existe pas.

 

C’est en partie cette richesse (dans toutes ces formes et formulations, sur tous les supports et par tous les moyens de l’esprit et des arts) qui me laisse croire que celle-ci est la manifestation d'une force qui nous utilise tous, en instruments interactifs que nous sommes les uns des autres, reliés et mus par cette force bienfaisante qui d’une façon ou d’une autre cherche à accomplir et à parachever, jour après jour, l'œuvre de la Création, qui est l'œuvre d'une Volonté commune unifiée.

 

Quelque fois je suis entrain de regarder mon curseur qui précède la lettre qui s’imprime sur la page blanche, ce curseur clignote comme un cœur, les battements, la scansion visible de ce curseur et celle d’un cœur-curseur ou d’un curseur-cœur (tic-tac-toc-toc). Or nous savons maintenant qu’entre chaque apparition-disparition de cette barre noire il y a 190 années et 260 jours environ qui viennent de passer collectivement, mais certains bien sûr l'ignorent encore et croient qu'une petite seconde est passée. Or que de choses se sont accomplies sur terre durant cette "petite" seconde, à la fois chez les humains mais aussi dans tous les règnes du vivant, animal et végétal et qui sait ce qui s'accomplit là-haut ou là en bas quand je regarde les étoiles, si proches, si lointaines !

 

Je suis ainsi convaincu et par conséquent certain que si nous acceptons de faire le simple pari que cette force (que nous pouvons appeler Dieu(e), le ‘e’ muet et le ‘e’ de l’androgynéité de Dieu) existe, puisque nous sommes, malgré tout, forcé de croire, à cet instant, que nous existons quand même, malgré tous les facteurs philosophiques ou même toutes les spéculations dont nous pourrions faire preuve qui pourraient nous démontrer le contraire, que toi, qui souhaiterai en finir avec la vie, aura peut-être compris que tout ce qui t'entoure et qui constitue ce décor, produit par la chaîne des hommes qui ont heureusement inventé, produit, réalisé, imaginé, organisé, chacun des éléments qui nous entourent (et je pourrais ici mettre tous les verbes du dictionnaire qui correspondent aux virtualités des activités humaines – puisque chaque verbe inventé par l’homme est un possible de l'homme) sont des possibles éléments susceptibles de redonner le goût de vivre et de permettre d’inventer à nouveau en poursuivant l'aventure humaine !

 

Se remettre éventuellement au travail, car nous pouvons tous réfléchir comme de petits enfants pour trouver enfin les remèdes aux spleens, aux dépressions, aux découragements de certains d’entre nous qui se sont crus adultes au point d'avoir oublié qu'ils ont été enfant un jour. C'est à dire d'avoir de l'imagination et en étant prêt à se battre contre tous les mensonges sans céder ainsi aux tentations, hélas trop humaines, de ne pas vouloir assumer le phénoménal et l’astronomique héritage de chacun de nous tous qui s’amplifie à mesure que je parle, à chaque seconde, de 190 ans et 270 jours où l'on produit partout des choses accessibles virtuellement et réellement par chacun de nous, pour notre mieux être, pour que nous ayons aussi ce sentiment si grand d'être un peu utile aux autres, ne serait-ce que dans la mesure où l'on achète même ces poisons que sont les cigarettes, puisque cela fait pour l'instant encore vivre quelques planteurs de tabac à Cuba ou ailleurs et que peut-être notre mal être ou notre détresse justifie au moins momentanément que nous ayons accès à la fumée, puisque celle-ci permet d'oublier ce que veut dire une seconde et que dans chaque mot qui s’imprime à mesure que j’avance dans ce monologue, il y a le reflet de la Mort qui veut et peut reculer d'autant qu'elle découvre que tu comprends, finalement, que tu ne savais peut-être pas tout.

 

Bien sûr cela implique que tu fasses un effort, celui de comprendre qu’à chaque instant, la Mort de l’instant, implique l’éternité de cet instant. Il s’agit de comprendre ici aussi le mécanisme de la photo ou du cinéma qui juxtapose les uns à la suite des autres ces fractions de secondes (25 image seconde pour la vidéo ou 24 pour le cinéma) . Donc il faut comprendre l'importance de chacun des instants de notre vie. Importance et responsabilité. Donc se pose ici la question du choix.

 

C’est alors que si l’éternité qui passe, l’éternité qui est en mouvement (puisque je la filme et la regarde et que la plupart des choses sont heureusement en mouvement) et qui s’inscrit sur la bande magnétique ou sur le film à cette vitesse (24 ou 25 images - se peut être aussi plus ou moins si on change la vitesse d’obturation) peut vouloir dire que cette éternité a une durée peut-être encore plus longue pour l’ensemble des hommes vivant tous ensembles qui ont accès à ces enregistrement, à ces textes.

 

D'où la possibilité d'agir sur le temps, sur les âmes, notamment par le concours des arts.

 

Évidemment si on se lance dans d’autre spéculations en imaginant que peut-être il existe d’autres monde, d’autres planètes habitées dans l’univers par des êtres susceptibles d’inventions ou de créations, le temps qu'a duré la prise de vue de l’image est multiplié par l’ensemble des êtres vivants de tous les cosmos puisque ceux-ci ont virtuellement accès à chacune des images.

 

Je veux maintenant revenir à l’idée de se suicider: impossible et à déconseiller même à ceux qui souffrent ou qui devraient souffrir. Pourquoi ? Car l'aventure humaine, l'aventure de la création est en devenir et dépend de ta guérison. Tant qu'il y aura volonté de quitter le bateau on sera obligé de penser qu'il y a quelque chose qui a raté. Par contre si tu fais l'effort de revenir  à ce que tu étais  enfant, avant ce qui a pu t'égarer dans des chemins non essentiels, tu pourras peut-être retrouver le chemin des rêves les plus beaux.

 

Si je te dis cela c'est que j’ai fait l’expérience de la guérison. Elle est longue mais possible. Elle est due à de nombreux facteurs. L’un des facteurs provient certainement de ce que je feins d’ignorer: je fais ici depuis le début « comme si » ce que je vivais en ce moment avec toi, je le découvrais pour la première fois. Je feins la surprise et par méthode Coué ça marche! Car pour moi bien sûr tout est parachevé et au moment même du parachèvement réinitialisé. Donc l'homme, certains hommes sont pour moi naturellement et forcément des prophètes doublés d'un phénix infini; une succession de mort et résurrection infinie à chacune de nos respirations.

 

A chaque instant la vie, l’Univers n’existe plus tel qu’il était. A chaque fraction de seconde : de nombreuses années passent pour tous et si je branche la web cam, j'ouvre un œil sur un autre infini: moi-même, c'est à dire d'une certaine façon un autre toi même. Chaque fenêtre ouverte vers l’ailleurs est un tunnel (et cette fenêtre peut-être la simple fenêtre du téléphone, permettant l’écoute d’un ailleurs), une web cam, une caméra, un appareil de photo ce sont aussi des satellites ouverts sur l’ailleurs et permettant de découvrir d’autres temps en relations virtuels avec nous. Ces caméras illustrent, ce que je disais plus haut et on peut imaginer être dans un lieu où l’on puisse recevoir et voir au même instant toutes les images enregistrées par toutes les caméras et web-cam du monde. Ce serait un lieu étrange et silencieux car évidemment il serait impossible pour l’ouïe humaine d’entendre tous les sons ensemble à moins que ceux-ci soient très faibles.

 

A chaque seconde d’éternité qui passe, rien que sur cette planète où nous sommes ici parmi les humains qui sont 6 milliards, nous vivons donc collectivement 6 milliards de secondes, chaque année qui passe c’est 6 milliard d’années en plus pour toute la terre ! Et je n’ai pas compté dans mon calcul tous les poissons, tous les animaux qui sentent et qui respirent comme nous et qui partagent avec nous ces temps précieux; peut-être alors qu’en additionnant c'est 1000 milliards de milliards d’années que nous vivons collectivement ; (puisque rien de ce qui se passe sur cette planète ne nous est étranger et que tout est relié d'une façon ou d'une autre à nous, même ce petit poisson qui se trouve dans un lac du Canada et que nous avons découvert à la TV, il continue d'exister et de nager dans son lac, alors que nous l'avons oublié et que nous sommes entrain de parler avec toi), et si nous allons un peu plus loin il y a toutes les galaxies chargées d’étoiles et de planètes et qui sait de 1 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000  000 000 000 000 000 000 …………………..milliards de 1 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000  000 000 000 000 000 000 ……….milliards de …………….. et peut-être plus d’autres êtres qui vivent collectivement ces secondes qui s’additionnent donc et qui font notre âge collectif. Cela peut nous donner une petite idée de notre âge réel que nous partageons avec l’Immense Architecte et Cinéaste de l'Univers. Donc ne fait pas l'imbécile en te suicidant, tu n'as plus l'âge de faire des bêtises pareilles car aujourd'hui tu as appris encore une choses que tu ne savais pas, ton véritable âge, l'âge de l'Univers !

 

Vraiment notre véritable âge à chacun de nous correspond sans doute à une addition de ce genre sans oublier tous les temps qui nous ont précédés multipliés par le nombre d’êtres et leurs traces et sans oublier les temps à venir de tout ce petit monde contemporain que nous redécouvrons au fur et à mesure comme des archéologues (il y a un très bon film là-dessus de Vicente Minelli : Brigadoon qui nous donne une idée de l’ampleur de notre âge, je te conseille de le découvrir avant de continuer dans la voie assez déloyale de ne pas me faire confiance ni de savoir reconnaître par indifférence paresseuse ou manque de reconnaissance que ton entourage et l'ensemble des morts t'ont offert une sacrée chance, celle de vivre à l'époque où tu crois être, même si tu es tristes, il y a des milliards de raisons dont tu n'as pas encore connaissance encore mais que tu connaîtras peut-être un jour et qui te prouverons que tu as eu tort de chercher à tomber dans ce qui n'est pas toi-même, car de même qu'il n'y avait pas la télé quand nous étions petit, et qu'elle a existé d'abord en noir et blanc et maintenant qu'elle est en couleur et que grâce à elle tu voyages dans les films ou dans des lieux qui étaient impensables d'imaginer voir un jour ou que quelqu'un provenant de ton milieu ne pouvait pas imaginer approcher, tu ne sais pas ce que l'avenir te réserve car, vois-tu, l'ignorance (ou l'oubli) est peut-être l'un des fondement même de la création dont se sert Dieu, ou la force que j'ai évoqué plus haut, pour préserver chacun d'entre nous! Et je viens de montrer le nombre infini de choses dont on prend connaissance, comme l'existence de ce grain de riz que tu avales, comme l'existence d'un film qui a été fait autre part alors que tu dormais ou que tu travaillais à une chose utile pour tous et pour laquelle tu as reçu des compensations financières qui t'ont permis d'accéder à ce film ou même d'acheter une télé ou un poste de radio qui t'a offert la possibilité d'en prendre connaissance. Aussi redeviens enfant, c'est à dire intelligent, que diable!.

 

Car pour finir qui te dit qu'en ce moment même il naît ou va naître ou est peut-être né quelque part un être qui saura te consoler un jour de ton chagrin ou qui aura un chagrin que tu sauras consoler et pour qui tu sauras peut-être trouver les mots justes pour redonner espoir et pour faire la route avec lui. Un ami ou une amie. Quelqu'un que tu vas peut-être croiser un jour. Qui te dit que tu ne vas pas commencer à t'exprimer vraiment, à peindre vraiment, à écrire, à penser par toi-même au lieu de subir la pensée des autres ou même les créations des autres ! Dans chaque être il y a un éventuel créateur ou en tout cas quelqu'un qui peut chercher à traduire ce qu'il ressent, même si cela est triste. Qui te dis qu'un instrument formidable va enfin voir le jour et te rendre ton sourire ou te permettre de découvrir le monde. Combien de personnes auraient peut-être renoncée à se suicider si elles avaient su se servir d'Internet! Combien de personne auraient peut-être renoncé à se suicider en se disant qu'elles étaient capables d'accomplir quelque chose avec leur main et en comprenant qu'elles avaient autant les capacités que bien des artistes aujourd'hui consacrés ou encensés et il faut le souligner aucun artiste digne de ce nom ne cherche à le devenir pour cela. Combien de personnes auraient peut-être renoncé à se suicider en sachant que le Paradis existe vraiment et qu'il t'appartient d'en retrouver l'entrée comme à moi-même. Car il est évident que si je t'écris cela, c'est que je ne crois pas du tout que l'Enfer est une réalité sur terre mais une fausse idée et je le fais en imaginant que si ce Paradis existe, c'est que tu y as droit, toi aussi, mais que, bien sûr, il t'appartiendra d'y entrer si tu renonces à commettre de la violence, si tu renonces à la malhonnêteté et si tu ne t'abaisses pas à avoir de mauvaises pensées envers ceux-là même qui cherchent comme toi désespérément l'entrée de ce paradis perdu à cause de tous ceux qui ont semé le doute, la division ou le mensonge dans l'esprit de nos premières années d'enfants.

 

En tout cas je suis à peu près certain que ce Paradis n'est pas accessible aux tueurs ni aux méchants d'aucune sorte et je me demande s'il est accessible à ceux qui sont méchants envers eux-mêmes au point de vouloir en finir alors que tout est à reconstruire. C'est un peu comme si, après la guerre, tous les survivants avaient préféré se donner la mort à cause de l'ignominie qui avait eu lieu. Au lieu de cela, ils se sont retroussé les manches et ont fait un excellent travail dont nous bénéficions tous aujourd'hui. Ce serait triste de se démolir alors qu'un grand confort est enfin présent même s'il reste encore beaucoup à faire pour l'améliorer et que c'est pour cela que je t'écris car je compte sur toi!

 

Laury Granier

Lorimage

32 rue Pierre Nicole

75005 Paris

tel-fax: 01 46 34 53 04

e.mail: laury.granier@lorimage.com

site: www.lorimage.com

 

 

P. S. : Permettez-moi de vous avoir envoyé ce message avec accusé de réception. Je souhaiterai que vous ne m'en teniez pas rigueur car il m'est arrivé malheureusement quelquefois de ne pas avoir atteint mes destinataires. Je suis ainsi plus sûr que ce message vous parviendra.


 

[1] Je pense ici à une photographie de Yann Layma en particulier ayant été exposée, agrandie, sur les grilles du jardin du Luxembourg, à Paris, à l’occasion de l’exposition « la Chine » (on peut ici voir un slide show du livre dont l’exposition faisait la promotion, site : http://www.yannlayma.com). Il s’agit de la photographie d’une femme assez âgée ayant travaillé toute sa vie dans les rizières de la culture du blé, les pieds de cette femme étant déformés. Je me suis dit que c’était, hélas, à ce prix que je mangeais du riz et j’ai souhaité une meilleure protection des membres de ces êtres humains à l’humidité des rizières. Peut-être de ces bottes en caoutchouc servant à certains pêcheurs qui monte très haut, appelées, il me semble, cuissardes.

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Révision : 20 février 2005