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à

Michel Serre

Paris le mardi 27 janvier 1998

Monsieur,

 

Nous nous sommes rencontrés samedi 17 janvier au cinéma du Musée de l’Homme, lors de votre présentation, avec Jean Rouch, du film Noël en Quercy qui m’a beaucoup intéressé.

Je vous avais dit que je serai heureux d’envoyer, au cinéphile que vous êtes, la copie vidéo de mon film de fiction La momie à mi-mots dans lequel Carolyn Carlson joue le premier rôle et dans lequel Jean Rouch et Philippe Léotard jouent le rôle de "mages ".

Comme vous le savez j’ai mis sept ans à faire ce film (depuis l’écriture du scénario à sa première présentation à la cinémathèque française), sept ans de difficultés pour un jeune réalisateur ! Je pense avoir bientôt la chance de le voir distribué dans une salle de cinéma à Paris.

Je vous présente brièvement le film La momie à mi-mots qui constitue l'une des parties principales de ma thèse de Doctorat en Arts et Sciences de l'art (cinéma-télévision-audiovisuel) de l'université de Paris I-Sorbonne : il comporte 1700 plans, ce qui est considérable quand on sait qu'un long-métrage comporte en moyenne 600 plans. D'où un tissu très serré de rythmes qui donne au film l'apparence d'un rêve, voire d'un poème. La trame centrale du film est le schéma dépression - mort - momification - résurrection. Ce film est entièrement musical et dansé. La danse s'est imposée, car c'est le langage du corps, universellement compréhensible, au-delà de la barrière des mots. Carolyn Carlson, danseuse, au corps semblable à un grand pinceau, incarne la femme en constante métamorphose. Le film se déroule dans un jardin imaginaire formé à partir de la fusion de plusieurs jardins de Paris et repose sur l'alliance de toutes les formes d'arts : sculpture, architecture, danse, musique (originale), écriture, peinture, vidéo-art, etc.

Présenté par Jean Rouch, La momie à mi-mots a fait l'objet d'une avant-première à la Cinémathèque française le 13 janvier 1996. A la suite de cette projection et de la soutenance de ma thèse consacrée à l'expérience de cet essai cinématographique, mes professeurs Jean Gili, Claude Beylie, Pierre Haffner et Jean Rouch m'ont vivement encouragé pour que je montre ce film dans les différents festivals. "Il faut que ce film soit vu, et que l'on voit comment la critique le reçoit, il faut maintenant découvrir son public" m'ont-ils dit. C’est ainsi que j’ai eu la chance de voir mon film sélectionné au Festival Messages pour l’Humanité de Saint-Petersbourg en Russie, au Festival du Cinema Nuovo de Pesaro, Italie, au 10 ème Festival de Cinéma et Télévision Eurovisioni, à la Villa Médicis à Rome, au Festival International du Nouveau Cinéma et Vidéo de Split (Croatie), au festival International de cinéma d’Istanbul (Turquie), au festival international de Manchester (Angleterre), au festival international du film d’art de Montréal (Canada), au marché du Festival du Film d’art de Beaubourg (Paris), au XX ème Festival International du Film d’Art et Pédagogique de l’U. N. E. S. C. O. et dans d'autres festivals français (Lorquin, Vébron, Prades, Poitiers) et européens.

Bien qu’il ait aussi obtenu le premier prix Andreï Tarkovski pour la création artistique et le langage cinématographique au festival de cinéma de Buenos Aires mon film a besoin de soutiens.

Si vous aimez ce film (et seulement à cette condition, bien sûr), je vous serai infiniment reconnaissant que vous acceptiez de le soutenir en écrivant un court texte (ce peut-être quelques lignes seulement) et en disant pourquoi vous l’avez aimé. Je souhaiterai adjoindre votre petit texte au dossier de presse du film qui sera distribué lors de la première parisienne. J’ai pensé que si une personnalité telle que vous donnait son adhésion à mon film cela inciterait peut-être certains journalistes réticents (pour lesquels je suis un total inconnu !) à venir voir et à soutenir, à leur tour, mon travail.

J’ai déjà quelques textes de soutien de personnalités du cinéma (par exemple : Jean Rouch, Bertrand Tavernier, Jean-Paul Rappeneau) et je serai particulièrement honoré de votre appui.

Bien sûr si vous ne le souhaitez pas, ne donnez pas suite à cette lettre. Sachez cependant qu’elle est dictée par l’admiration que je porte à vos propres travaux et que j’éprouve pour votre personnalité. En vous remerciant d’avance, veuillez agréer, cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Laury Granier

P. S. : ci-joint C. V. abrégé : Laury Granier est né à Paris en 1963. Scénariste, réalisateur, producteur, il est aussi docteur en Art et Sciences de l'Art (Cinéma, Télévision, Audiovisuel) de l'Université de Paris I-Sorbonne. Il a réalisé plusieurs courts-métrages cinéma et vidéo diffusés à la télévision et a obtenu le prix du meilleur clip culturel de la vidéothèque de Paris. Peintre, sous le nom de Laury Aime, il expose depuis 1989 en Europe.

Le film La momie à mi-mots (42 minutes) a été présenté en avant-première à la Cinémathèque française (janvier 96) et a obtenu, en avril 96, le Premier prix Andreï Tarkovski pour la création artistique et le langage cinématographique au 4 ème Congrès argentin des masses-médias et aux Rencontres Internationales de cinéma de Buenos Aires (Argentine).

 


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Révision : 01 août 2003