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Michèle Finck,

Maître de conférence habilitée

en littérature comparée

à l’Université des Sciences humaines de Strasbourg

à

Madame Béatrice Picon-Vallin

Strasbourg le 16 mai 1998

Chère Madame,

Permettez-moi de vous écrire pour soutenir avec ferveur et conviction la candidature de Laury Granier au CNRS.

Spécialiste des rapports entre littérature et arts (peinture, musique, danse, cinéma), je suis très attentive depuis de longues années au double parcours de Laury Granier : à la fois universitaire (une thèse de doctorat remarquable qui, enrichie par une expérience personnelle du cinéma, frappe par la nouveauté et l’originalité des perspectives ouvertes) et artistique (Laury Granier a déjà à son actif de nombreux courts-métrages et clips vidéos toujours intéressants et stimulants, et a atteint la plénitude de sa maturité dans la réalisation récente du film La momie à mi-mots, concentré de son savoir faire et de son intense esprit de remise en question et de création).

J’ai plusieurs fois déjà exprimé mon estime pour La momie à mi-mots en consacrant à ce film de courts articles et quelques pages de mon essai Poésie et danse à l’époque moderne, Corps Provisoire (Armand Colin).

J’ai la certitude que Laury Granier saurait très bien mettre au service du CNRS la perspicacité de sa pensée et sa grande maîtrise des arts visuels.

J’ai pris connaissance de son projet Filmer le théâtre à la hauteur duquel il n’aurait sans doute aucune difficulté à se montrer tant sa formation antérieure semble l’y avoir préparé. Ce projet s’inscrit de lui-même dans le prolongement du travail déjà accompli (en particulier sur le rapport entre cinéma et danse, caméra et scène) et représenterait pour Laury Granier, la chance d’un approfondissement de la recherche cinématographique personnelle au contact de l’exigence théâtrale qui a pour lui valeur de modèle depuis longtemps.

C’est avec confiance et espoir que j’appuie donc la candidature de Laury Granier dont le parcours à venir ne saurait-être que très prometteur.

Avec mes sentiments respectueux. Michèle Finck.