Accueil de "Diverses lettres envoyées"
à
Monsieur Pierre-André Boutang
62, rue Blanche
75 009 Paris
Paris le 6 mars 1997
Monsieur,
Je vous avais invité, de la part de Jean Rouch, aux différentes avant-premières de mon film La Momie à mi-mots.
Comme je ne vous y ai pas vu, permettez-moi de vous envoyer, aujourd'hui, la copie vidéo de mon film. Bien sûr cela ne remplace pas une projection, mais je pense que vous pourrez vous faire une bonne idée de mon travail.
C'est Jean Rouch qui m'a incité à vous faire parvenir la cassette de mon film, d'autant plus que le film a obtenu à Buenos Aires, le premier prix Andrej Tarkovski pour la création artistique et le langage cinématographique.
Peut-être après visionnement pourrez-vous me conseiller et me diriger dans mes recherches pour la diffusion de ce film.
Pensez-vous qu ce film puisse être diffuser sur Arte? Si cela était le cas je serais heureux de savoir à qui je dois m'adresser.
En vous remerciant d'avance du temps que vous pourrez consacrer à "La Momie à mi-mots" veuillez, s'il vous plait, agréer, mes sentiments respectueux.
Laury Granier
Deuxième lettre
à
Pierre-André Boutang
Paris 07/07/98
Cher Monsieur,
Je vous prie d’accepter mes sincères condoléances pour la perte de votre père.
Comme vous me l’avez demandé voici la copie du film en vidéo que vous n’avez pas pu voir en projection au Denfert.
C’est un film sans dialogue, entièrement musical et dansé que j’ai réalisé et produit. Sept années ont été nécessaires pour sa réalisation. Au départ, j’ai reçu pour le scénario de ce film une petite subvention du Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques sous l’impulsion de Jean Rouch qui a soutenu et aidé mon travail pendant toutes ces années de difficultés. Une fois terminé, Jean a organisé de nombreuses avants-premières de La momie à mi mots à la cinémathèque ou ailleurs. Nous vous avons invité à chaque fois (mais je comprends fort bien que votre vie professionnelle ou privée ne vous a pas permis d’assister à ces projections) car Jean pense qu’il est important que vous preniez connaissance de ce travail, d’autant plus qu’il a été couronné par le prix Tarkovski pour la création artistique et le langage cinématographique et que deux exploitants de salles d’art et d’essais (celle de l’Espace Odyssée à Strasbourg et celle du Denfert à Paris) ont accepté fort récemment de sortir mon film en novembre prochain. C’est assez rare que le parcours d’un film du GREC aille jusqu’à une sortie en salle et Jean Rouch tenait à vous le signaler car comme vous le savez, il tient beaucoup au GREC et aux vocations que cet organisme peu aider à accomplir.
Si vous aimez mon travail, vous aurez peut-être à cœur d’en parler et de le soutenir en favorisant cette sortie que je dois assurer en tant qu’apprenti-distributeur-sans-aucune-subvention, ce qui donne très peu de chance d’avoir des spectateurs (pas de budget pub, hélas !). Néanmoins, ce n’est pas souvent que l’on voit Carolyn Carlson, actrice dans un film et j’espère que sa présence ainsi que celles de Jean Rouch et de Philippe Léotard attireront quelques spectateurs. Ils ont tous voulu soutenir le message d’espoir du film et ont, bien sûr, participé bénévolement. Peut-être que ce message " à mi-mots " saura vous plaire et que vous voudrez bien le partager avec les spectateurs d’Arte .
Veuillez agréer, cher monsieur, l’expression de mes sentiments respectueux.
Laury Granier