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Revue Udnie n°0

 

NICOLAS MICHELIN:

LA COMÈTE

LUC-FRANCOIS GRANIER: Architecture, synonyme de dur, de ce qui dure.

Alors couvrir les arènes de Nîmes? (ma-me si c'est de façon intermittente puisque la pastille gonflée qui fera velum ne sera ancrée qu'en hiver).

NICOLAS MICHELIN: Une situation d'ingénieur à priori. Mais si on laisse les ingénieurs, ceux qui font les calculs, s'en occuper, toute une partie de la conception, en liaison avec l'histoire et l'esthétisme du lieu est abandonnée. Pour eux , une portée c'est une histoire de technique.

L.F.G. : Pourtant Eiffel?

N.M. : Eiffel c'est d'abord un pari. Ensuite c'était un ingénieur plus. Il était entouré d'architectes.

L.F.G. : La durée? Le temps?

N.M. : L'architecte bâtisseur, celui des cathédrales c'était toute une équipe. I1 en va de même pour la couverture des arènes. Mais aujourd'hui habituellement, quand on a un problème de pont, on appelle un ingénieur. Et l'architecte s'occupe des façades.

L. F . G. : Ca c'est 1 e dur.

N.M. : La notion d'architecte, telle qu'elle est conçue par 1e public et les services publics demeure vieillotte et dessert la qualité d'architecte.

Elle est basée sur une mauvaise compréhension du rôle. C'est le créneau dont se sont emparées les entreprises constructrices de maisons individuelles et la promotion en général.

Autrefois, et je renvoie à l'architecture en tant qu'équipe, les maçons avaient du savoir faire, et il y m'ait des règles "coutumières" que l'on ne transgressait pas (orientation, vent, soleil, etc ...) lies au mode de vie.

Les règles sont devenues peu à peu des règlements administratifs, des gardes fous, des défenses.

L.F.G. : Alors les coutumes, traduites 4n met,,

défendent

N.M. : Oui, les maisons ont perdu leurs racines. Les règlements poussent parfois à construire à centre sers, en contradiction avec les données du paysage.

C'est facile de construire en fonction des règlements, c'est beaucoup plus difficile de traduire en fonction des données du paysage.

L.F.G. : Mauvais exemple : l'Opéra de la Bastille. Bon exemple: l'Institut du monde arabe de Nouvel.

N.M.: Oui; l'obscurantisme et l'élégance.

L.F.G. : Alors tu détournes lorsque tu te penches sur les arènes de Nimes.

Tu "construis" à partir de données sécrétées par 1e passé.

N.M. : Oui, je (qui est un nous, puisque nous sommes plusieurs associés) construis comme l'antique architecte romain mais j'introduis les données de mon temps pour "traduire" à l'aide de nouvelles techniques.

A Rueil-Malmaison lors de la construction du conservatoire de musique, les données étaient semblables quoique plus rapprochées dans le temps.

Il y avait un vieux bâtiment, incontournable, de l'Ile de France, un arbre et la musique. Un "paysage" à analyser. Le reste de la traduction est affaire de ruse. e .

L.F.G. : Pour en revenir au dur.

N.M. : Le conservatoire c'est du dur même si c'est une école de musique.

Les arènes + la couverture c'est du dur, quoique intermittent.

L.F.G. : Alors je comprends le Japon!

N.M. : Oui. Le Japon, c'est un projet de monument. Mais le paysage change. On travaille avec deux points du globe terrestre à relier symboliquement. I1 s'agit 1à de faisceaux, de longitudes, d'orientation. I1 s'agit de courbure terrestre et de travail entre océan, terre et ciel. L'architecture s'épure, elle se réduit à une synthèse de ces données, une grande surface carrée et galbée soutenue par des arbres d'acier au milieu de la mer en liaison avec un point (satellite en orbite).

L.F.G. : Avec une ellipse.

N.M. : Oui encore, comme pour les arènes, d'une autre durée.

L.F.G. : Alors l'ellipse, c'est du dur?

N.M. : Oui, le plus beau monument c'est la comète de Halley.

 

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Révision : 15 avril 2003