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Les Affiches du Moniteur

Strasbourg

25 octobre 1998

Que l’on ne s’attende pas à voir un film, La Momie à mi-mots se joue des règles cinématographiques communes. Et se plaît à tracer un sillon poétique, redéfinissant au passage les frontières entre cinéma et peinture. Recomposant des alliances entre toutes les formes d’expression artistiques : sculpture, architecture, écriture ou encore la musique. Ici la poésie se libère des mots pour s’écrire avec les " pinceaux des corps ". Qui mieux que Carolyn Carlson pouvait incarner cette femme qui traverse les différentes épreuves d’un rituel d’initiation qui se déroule selon le schéma : crise, agonie, momification, résurrection. Que le spectateur ne s’effraie pas, il est entre de bonnes mains. Celles de Laury Granier, peintre, cinéaste qui a écrit cette momerie comme un voyage d’enfance en bordure du jardin recréé.

Peinture miniaturiste

Réflexion intense sur le montage, ce film intègre plus de 1.400 plans en seulement 42 minutes ; un long-métrage comporte en moyenne... 600 plans. Neuf chapitres précédés d’intertitres traduits en treize langues composent cette " momerie ".

" Ce film est profondément lié à mon travail de peintre miniaturiste ", expliquait Laury Granier lors d’un entretien publié dans le Catalogue du festival international du Cinéma novo de Pesaro. " J’ai travaillé au montage image par image, en utilisant ma technique de peintre miniaturiste ce qui a beaucoup modifié ma façon de concevoir le montage. J’ai dû inventer une nouvelle façon de monter. Deux poétiques principales structurent ce film, une poétique de la discontinuité et de l’ellipse, (liée à la face noire du film, au rituel d’agonie et de mort) et une poétique de l’unité qui donne la préférence au groupe de souffle consubstantiel à la danse. J’ai peint moi-même les miniatures qui servent de toile de fond au générique. "

Jean-Paul Rappeneau ne s’y est pas trompé qui a reconnu dans cette œuvre " ce que Pasolini appelait un cinéma de prose ". Et si La momie à mi-mots a été aussi saluée par Jean Rouch qui a fait l’éloge d’un montage " avec effet de saute " et par Bertrand Tavernier qui a aimé " un certain nombre de travailles plastiques, une manière d’explorer le rythme des images, de le casser, de le distendre ". À chacun, maintenant de se faire son opinion. La momie à mi-mots qui a décroché le premier prix Andreï Tarkovski, pour la création artistique et le langage cinématographique à Buenos Aires en 1996, est présentée en avant-première mercredi 4 novembre à 19h15 au cinéma Odyssée, 3, rue des Francs Bourgeois à Strasbourg. À l’affiche, à Paris, au cinéma Le Denfert dès le 18 novembre.

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Révision : 12 avril 2003