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DECLARATION D'INTENTION

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FARNESE CINEMA

 

SYNOPSIS (complet)

 

L'amitié entre deux enfants, David et Paul, fils de diplomates français dans la Rome des années '70.

Célébration du Mardi-Gras au Palais Farnèse. David (déguisé en petit Napoléon) et Paul (déguisé en petit polonais) ne sont d'abord que des masques qui assistent, au milieu d'une centaine d'enfants costumés, à une séance de prestidigitation. L'essentiel, dans cette scène inaugurale, est la couleur et le mouvement. Autour de l'Hercule Farnèse de Michel Ange, les enfants rient, se poursuivent, jettent des confettis, plaisantent dans la langue propre au lycée Chateaubriand (un mélange d'Italien, de patois romain et de français), dansent la farandole : comme si leur enfance se résumait dans ce serpent qui ondule de couleurs. L'après-midi du Mardi-Gras se poursuit en une séance de cinéma pour enfant, organisée par l'ambassadrice, la mère, de David. Et c'est là que David et Paul vont accomplir leur premier acte transgressif : ils refusent de regarder Peau d'Ane avec leurs amis, et ils préfèrent descendre, seuls et en dépit de la mise en garde des parents contre les rapts d'enfants, dans les rues de Rome. Le petit Napoléon et le petit polonais se mêlent alors à la foule romaine déguisée, et dégustent un chocolat chaud à la terrasse du café "Tre Scalini". Mardi Gras : métaphore de la fête qu'est l'enfance.

La fête continue, au lycée Chateaubriand, lycée français de Rome où se retrouvent des filles et des garçons venus de tous les pays du monde : lieu magique entouré d'un grand parc, dans lequel les enfants parlent toutes les langues, jouent aux billes, épient l'entre jambe de leur élégante maîtresse italienne, découvrent l'amitié et les premiers troubles amoureux. C'est le "vert paradis des amours enfantines", duquel se détache la figure de la petite Domizia, amie de David et de Paul. Durant la récréation, les deux garçons rendent visite à la vieille Madame Siletti qui vit seule, au milieu du parc, dans un atelier de sculpteur où s'entassent les portraits peints, les tissus orientaux, les statues, les plâtres, les livres et les fleurs séchées. Après les cours, Paul et David, fascinés par le passé enfoui sous le soi de Rome, déterrent des bustes dans les gravats des terrains vagues. Ils offrent à Domizia un buste de vieillard, découvert sous les plâtres, les briques et les tessons de tuiles.

La fête encore, au moment du grand repas donné au palais Farnèse. Les deux enfants y découvrent cependant de bizarres convives qui sont comme l'incarnation de " l'inquiétante étrangeté" qui peu à peu émane de l'enfance : un abbé, fort gras, comme une caricature, mange presque impoliment, des profiteroles; une jeune femme, lectrice fervente de saint Augustin, raconte qu'elle a prié toute une nuit pour que la Vierge donne la foi à son futur mari ; La comtesse Ganzi, jeune vieille dame de 80 ans, parentes des Médicis, s'habille encore comme il y a trente ans pour plaire à son mari depuis longtemps mort et raconte aux deux enfants le secret de l'éternelle jeunesse (" j'ai toujours toute ma vie, aimé à la folie. Tout aimer : c'est ça le secret de l'éternelle Jeunesse"). Médusés par la comtesse Ganzi, les deux enfants étrennent la nouvelle caméra huit millimètres de David en filmant la vieille dame, à la tête ornée de plumes, qui se met à tourner sur elle-même avec la grâce d'une jeune fille. Le mouvement giratoire peu à peu imprime son rythme à toute la scène.

Premier contact avec la caméra qui se prolonge, pour les deux enfants en une découverte du cinéma : Le Mystère Picasso de G.Clouzot où Nena, la jeune fille au pair, entraîne David et Paul pour pouvoir rejoindre son fiancé. Dans les premiers rangs de la salle les enfants retrouvent avec surprise la silhouette de la comtesse Ganzi. La découverte du Cinéma prend la forme d'un moment étrange et fascinant, fondé sur la surimpression de deux scènes : jeux de contrepoint entre une séquence du Mystère Picasso (Picasso peint en transparence sur une plaque de verre) et les plumes de la comtesse Ganzi !

Le Mystère Picasso agit sur les enfants comme un filtre qui les excite. De retour dans la chambre de David au Palais Farnèse ils se mettent à peindre sur de grandes feuilles. Ils chantent : "C'est fini les devoirs, à jamais nous sommes des artistes". Paul se met à filmer la peinture et essaie de suivre le mouvement du pinceau de David sur la toile. Paul est pris par la caméra, il entre dans l'image, sans se soucier de Néna qui, furieuse de l'indiscipline des enfants, s'empare de la feuille peinte de David et la déchire. Paul filme cette fois Néna et recule toujours pour avoir une meilleure profondeur de champ. Puis brusquement Paul trébuche, sa tête frappe fortement l'arête du radiateur, il saigne. Moment central du filme où tout bascule : désormais des taches noires vont venir se prendre dans l'image de l'enfance. L'accident de Paul qui se fracture légèrement le crâne en filmant révèle que l'apprentissage du cinéma est inséparable d'une épreuve de la mort spirituelle : Elle coïncidera avec la fin de l'enfance.

Epreuve de l'hôpital d'abord, à vocation initiatrice. Paul (qui délire depuis plusieurs jours) fait à la fois l'expérience d'un obscurcissement de l'enfance et d'une découverte des secrets. A David, venu le voir à

l'hôpital et qui le questionne, Paul explique : "tout est beaucoup plus simple, je comprends Picasso"... "La transparence, c'est ça le mystère Picasso"..."J'ai gagné... dix ans avec cette chute... j'ai voyagé"..." Et il y avait comme des vibrations quand je touchais les objets... Les couleurs me semblaient plus fortes que d'habitude... et puis il y a eu la découverte du rouge, et je renaissais, renaissais". Au moment de quitter l'hôpital, David remet à Paul une lettre : " quand j'aurais un enfant, je veux que tu sois son parrain. J'espère mourir après toi pour que tu ne souffres pas de me perdre telle est mon amitié. Je veux te dire cela pour que tu guérisses vite parce que s'il t arrive un malheur alors je serais très seul et je veux être avec toi ... Je t'aime. David".

Moments de trêve ensuite, où l'on pourrait croire à un nouvel épanchement de l'enfance dans la vie de David et de Paul : dans les jardins de la Villa Médicis, David se fait faire son portrait par la femme de Balthus ; sur la terrasse de sa maison familiale, Paul joue avec sa tortue et se fait faire son portrait par son frère ; au Colle Opio, David et Paul. jouent près de la fontaine et déchiffrent en cachette des journaux pornos. Mais, par delà l'insouciance du jeu et la douceur de l'air romain, les signes de mort affleurent : découverte d'un oiseau mort empalé que les enfants cherchent à sauver ; présence d'un grand arbre déraciné au milieu de l'allée où David et Paul roulent à bicyclette. C'est dans cette atmosphère à fois sereine et menacée, via della Croce, que David et Paul s'avouent l'un l'autre leur secret : ils sont amoureux de la même petite fille, Domizia ; mais ils décident tous deux de renoncer à Domizia, parce que leur amitié est la plus forte.

Le jour de l'anniversaire de Domizia confirme l'emprise croissante de la mort sur l'univers d'enfance. Anniversaire qui commence cependant comme un rêve, dans lequel les enfants entrent sur une carriole sicilienne tirée par de petits chevaux. Les jeux se succèdent : courses dans la piscine, sous l'eau de laquelle des mosaïques dessinent une gorgone ; danses dans le jardin. Mais peu à peu les enfants s'enfoncent dans le parc et partent à la recherche du tombeau étrusque qui s'y trouve.

C'est David qui le découvre et qui descendant les marches, explique : "Quand on a été à Cerveteri, le guide nous a dit que c'était sur ces banquettes que l'on enterrait les esclaves... Ces deux là, ce sont celles du mort et de sa femme". Et Paul d'ajouter : " C'est beau, hein ?" Les enfants s'installent en cercle au milieu de la tombe et jouent au jeu de la vérité. Chaque enfant raconte son secret : Nathalie raconte qu'elle sait qu'elle devra mourir à Rome, parce que son poisson rouge préféré y est mort ; Paul raconte l'histoire d'une blessure qu'il s'est faite à vélo ; Pascale évoque une nuit de fièvre au cours de laquelle elle a cherché à entrer à l'intérieur d'une des oreilles de son chien ; David confesse qu'il voudrait être roi ou empereur et qu’il y rêve aux toilettes. De retour à la maison, les enfants n'y trouvent pas Domizia. Nathalie s'écrie : "Les enfants! Un grand jeu ! Nous devons retrouver Domizia!" Mais le téléphone sonne. La mère de Domizia se précipite dans le salon et prend le combiné qui repose sur une table de verre décorée avec des yeux de paon Domizia, dit la voix au téléphone, a été enlevée. Dans le taxi qui les ramène chez eux, David et Paul font un voyage où les signes de mort à nouveau se multiplient. Leur dialogue est étrange. "On va prendre l'Appia Antica, dit Paul. T'as pas l'impression que toutes les collines qu'on voit sont des tombeaux étrusques ?" "Peut être, répond David ; il faudrait creuser". Ils regardent, par la vitre de la voiture, un vendeur de "porchetta", puis le tombeau de Cecilia Metela au milieu des hauts cyprès. Près du palais Farnèse, un jeune homme aux cheveux longs roule sous le taxi qui parvient à s'arrêter de justesse. On entend brusquement une voix off, une voix masculine qui sort d'une radio. "La police a été avertie par le service de nettoyage de la ville ; le corps de la petite Domizia Patti a été retrouvé dans une poubelle, rue du Babouin".

L'enterrement de Domizia, Eglise de San Luigi dei Francesi. Le gros prêtre qui célèbre la messe est celui qui, lors du repas au palais Farnèse, avait dévoré des profiteroles, sous les yeux de

David et Paul. De part et d'autre, les êtres sont vêtus de noir, tout est sombre. Paul fixe de son regard le cercueil d'ébène peint en blanc, qui détonne dans cet univers obscur. Le regard de Paul se brouille et la voix du prêtre s'affaiblit. Seule la couleur blanche du cercueil envahit tout l'écran.

Rêve de Paul. Un blanc violent. Du brouillard tout autour. Un bruit : une silhouette sombre semble tomber. Elle tombe. C'est Paul qui tient de toutes ses forces un tire-fesses de ses deux mains. Paul est couché dans la neige, exténué, et de la neige se met à tomber. Paul est à nouveau dans l'église où tombent de gros flocons de neige. Fugue de Bach. Les prêtres, toujours sous la neige, bénissent avec de l'eau le cercueil de Domizia. Les enfants, les uns après les autres, lancent des fleurs. Paul lance un dessin : deux hirondelles. Puis Paul sort du rang des enfants et filme l'enterrement. Par cet acte il assume la fin de l'enfance.

Rêve de David. Il fait nuit de pleine lune. Le jardin aux orangers Palais Farnèse est couvert de neige. David secoue un à un les arbres couverts de neige. La neige tombe des arbres, laissant voir les oranges mûres de l'hiver. David a la sensation qu'il lui faut dire quelque chose à Paul. Paul se lève brutalement de son lit. Il tremble de tous ses membres, fait quelques pas et vomit sur les dessins (des étoiles) du pavement de marbre. David se réveille en sueur. Son cauchemar est terminé. Il écrit sur une feuille de papier : "Mon cher Paul"

Puis il déchire la feuille et prend sa tête à deux mains.

Un peu plus tard, dans la lumière finissante du soleil couchant, Piazza del Campo dei Fiori, Paul raconte son rêve à David : " Après avoir dégobillé, je me suis recouché et j'ai vu Domizia... J'avais l'impression qu'elle me disait : 'viens, viens'. Et David : " et bien je pense que tu as bien fait de ne pas la suivre... Parce que tu ne serais peut-être pas revenu". Le marché aux fleurs peu à peu plie bagage. Il ne reste bientôt plus personne Piazza del Campo dei Fiori. Sauf les hommes et les femmes qui, en tenue de soirée, arrivent de part et d'autre du cinéma "Farnèse". David et Paul les regardent passer, assis au pied de la statue de Giordano Bruno, rouge dans le soleil du soir. David apprend à Paul qu'il va quitter Rome, parce que son père est nommé à Brasilia. En signe d'adieu, David offre à Paul sa caméra.

La mercédès des pompes funèbres traverse la place. Derrière le chauffeur, un cercueil blanc. David rejoint le cortège funèbre. Paul le suit, la caméra au poing. La neige commence à tomber. Paul se retourne alors vers l'arrière du cortège qui avance sous la neige. Tous les adultes qui suivent le cercueil sont déguisés: ils portent les déguisements du Mardi-gras qui étaient ceux des enfants au début du film. Paul marche derrière eux.

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Révision : 13 avril 2003