Autour du vidéopoème: "La porte"
Midrash de la mer.
Dixième porte: porte de l'errance.
La poignée de la porte, c'est Portimao: ville dont le plan ressemble à un poumon et où je m'ouvre enfin de nouveau. Dans la mer, à dix centimètres du quai du port, des millions de petits poissons en rangées très serrées et en files indiennes frétillent en nageant. Ils ressemblent à un agrandissement de spermatozoïdes vus au travers d'un microscope: peut-être ont-ils un objectif eux aussi?
J'aperçois un trois-mâts de pirates dans le port: il y a une tête de mort sculptée à l'arrière. Je parviens à m'entretenir avec le commandant du navire qui veut m'interdire l'accès à bord: "Le trois-mâts est en réparation pour avarie", me dit-il, "impossible de le visiter!". Je lui demande s'il est le Hollandais volant. Il me répond "peut-être…".
Dans un café, non loin de là, je rencontre un des marins du bateau qui se confie à moi et me raconte les visions hallucinatoires qu'il a connues pendant ses trois ans d'errance sur les mers. Il me propose de visiter le navire. C'est le Hollandais volant qui est étonné de me voir filmer de façon si souveraine à l’intérieur du bateau alors qu’il m’en avait interdit l’accès.
Ma dixième porte est donc celle de la navigation, des voyages sur la mer, Ulysse encore et toujours! Mais dans un beau trois-mâts, tout en bois, caravelle un peu plus moderne, puisqu'il possède un moteur pour entrer et sortir des ports.
La poignée est errance et découverte. Le bateau est une poignée qui ouvre la mer.