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Autour du vidéopoème: "La porte"

Midrash de la mer.

 

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Septième porte: le nom de Dieu. 

Devant la baie, une île déserte, elle s'appelle Faro, comme la ville. Nous y accédons par bateau de pêche. 

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Nous nous y promenons nus sous un énorme soleil-ovule; il ressemble à un gigantesque noyau de feu qui est éclipsé par une masse circulaire et épaisse de nuages, formant une sombre ronde dans le ciel uniformément bleu. 

Je suis assis, les genoux recouverts de sable, entouré d'un cercle que j'ai dessiné autour de mon corps pour me protéger de la mouette rieuse qui pique à plusieurs reprises sur moi: je contemple ce soleil-ovule, sans en comprendre le mystère.

Je rencontre un enfant et je le prends pour le Petit Prince. Mais il ne me demande rien et me regarde. Je comprends qu'il est venu à la nage pour me voir et qu'il a quitté le bateau-astronef de son père qui pêche un peu plus loin. 

Je la retrouve. Elle a écrit en grandes lettres de coquillages roses sur le sable: "le nom de Dieu". Elle a placé des pierres sombres tout autour de ces quelques mots. "Cette île est divine… tu as vu ce soleil si étrange. Elle est le temple de Dieu, et j'ai fait ici un temple infranchissable", me dit-elle. 

Au retour, nous changeons d'hôtel et allons habiter place San Pedro devant l'église Saint-Pierre qui, pour les chrétiens, ouvre la porte du Paradis et en garde les clés. 

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La chambre est un paradis pour petits vieux! Le portrait photographique de l'hôtelière, autrefois jeune et belle, est accroché au mur. Nous sommes saisis par les métamorphoses que le temps a fait subir à son visage. 

Dans la journée, je perds ma carte d'identité: peut-être est-ce le signe de la perte imminente de mon identité. Mais je n’y prends pas garde. 

C'est maintenant la nuit. Je la laisse, une fois de plus, à sa nouvelle conquête: un jeune homme qu'elle a déniché et qui la courtise assidûment. J'emprunte la rue Bocage (poète portugais du XIIIème siècle) jusqu'à la gare de Saint-François. Et là, je pleure devant la mer. Je ne sais plus filmer. J'ai perdu la noble concentration. Je suis retombé comme Icare. J'ai découvert que je ne l'aime pas. Enfin je doute d'elle - et de moi. 

Je pleure sur la plage abandonnée, à la tombée de la nuit, et le premier venu abuse de moi au lieu de me consoler. 

Je me sens femme car je l'ai - elle - dans ma peau; elle est moi. Ces hommes, quoique singes, ont des désirs d'amour. La nuit à Faro, quand ils sont si seuls, ils aiment la mer et répandent leurs semences sur le sable de la plage. 

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C'est sur cette plage que la marée emportera la clé de la porte de la chambre de la place Saint-Pierre que je perds aussi…

 

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Révision : 02 août 2004