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Extrait du journal Contre-Plongée 

du cinéma l’Odyssée (Strasbourg)

oct-nov 1998

La momie à mi-mots est assurément un O.V.N.I. qui mérite le détour, porté par le regard d’un créateur qui touche aussi bien à la peinture qu’au cinéma. Ce film qui selon nous se rapproche d’un lettrisme cinématographique, est une heureuses surprise dont nous voulons partager la découverte avec notre public. Avant-première mercredi 4 novembre en présence du réalisateur.

Du 4 au 10 novembre.

 

La momie à mi-mots ou du cinéma plein les yeux

par Michèle Finck

Pour Laury Granier, cinéaste et peintre, la frontière entre cinéma et peinture est de même nature, invisible, que la frontière entre la mer et l’écume. Son film La momie à mi-mots ouvre au cinéma la voie vers une redéfinition de la poésie : non plus une poésie faite avec des mots, mais une poésie " à mi-mots ", tracée avec ce que le réalisateur appelle les " pinceaux des corps ".

La structure du film, toute en brefs laps d’illumination, est proche de celle du rêve : une femme (Carolyn Carlson) connaît les différentes épreuves d’un rituel d’initiation qui se déroule selon le schéma " crise-agonie-mort-momification-résurrection ". Elle se risque à l’extrême limite d’elle-même, de son corps, afin que peut-être, à l’issue difficile d’un rituel imaginaire de momification dans les jardins de Paris, elle puisse travailler à la revivification du possible.

Pour entrer dans ce film, deux sésames que j’emprunte à la chorégraphe Martha Graham : " Le mouvement ne ment pas "... " On a si peu de temps pour naître à l’instant ". Si Laury Granier parvient à effleurer la triade " cinéma-mouvement-vérité " et à donner la formule d’une naissance toujours à recommencer, c’est par deux moyens au moins : la mise en résonance de tous les arts (danse, musique, peinture) portée à son maximum d’incandescence par le cinéma ; l’initiative laissée au rythme qui toujours conteste les prestiges de l’image et confère au montage son tempo rapide, incendiaire, hélicoïdal.

Voici la promesse sur laquelle s’ouvrent les " illuminations " de Laury Granier : pour nous qui sommes peut-être aussi des " momies " enveloppées dans des bandelettes de conventions, de mensonges et de souffrance, la démomification, la sortie dansée hors de notre propre chrysalide, l’éveil revêtu d’un " nouveau corps amoureux " est possible - dans cette vie sans doute, dans une autre qui sait ?

Michèle Finck

co-scénariste, professeur à l’Université de Strasbourg

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Révision : 12 avril 2003