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" La momie à mi-mots": Un essai cinématographique. 

Genèse d’un film.

 

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V. 4. b. 2. Olivier Lliboutry

Pour le thème électronique, nous travaillâmes avec Olivier Lliboutry, pendant longtemps, jusqu’à obtenir une parfaite synchronisation, dans la scène du manège. J’ai laissé, durant quelques semaines, la vidéo du film à Olivier pour qu’il me propose une mélodie. Je suis ensuite allé chez lui, dans son studio musical, qui ressemble à une salle de pilotage, ou à une sorte de navette spatiale, avec sept claviers et des ordinateurs tout autour.

Nous avons travaillé ensemble plusieurs soirs de suite la musique de la séquence du manège. Suivant son inspiration, Olivier avait composé une mélodie intéressante mais trop descriptive, trop anecdotique à mon goût. Tout mon travail a été de lui expliquer qu’il fallait à la fois conserver cette mélodie et la casser pour rendre compte de la crise de Carolyn.

Peu à peu notre travail de réflexion s’est révélé fructueux. Bientôt, nous sommes parvenus à casser la mélodie, par des accords dissonants de nouveaux instruments, plaqués aux pianos, puis par l’intervention du son d’un tic-tac d’un métronome que j’eus l’idée d’introduire. Olivier actionnait simultanément plus de dix pistes.

La veille de notre dernier jour de travail, je rencontrais par hasard dans la rue un sonneur de trompe de chasse, munis de son grand instrument. J’y vis un signe de la nécessité d’introduire dans la scène du manège une musique de trompe de chasse. Des sonneurs de trompes ne chevauchaient-ils pas, dans le film, les animaux de bois du manège où Carolyn était poursuivie par l’homme masqué? C’est ainsi que j’ai demandé à Olivier de rajouter, sur le morceau que nous avions déjà travaillé ensemble, l’air de l’hallali, tiré d’un disque compacte que j’avais demandé au sonneur lors de cette rencontre.

Je lui ai également demandé de rajouter des cymbales, afin d’accroître l’intensité grandissante de la scène.

Nous avons tellement aimé travailler ensemble que j’ai caressé un moment le désir de revisiter, au millimètre près, grâce aux ordinateurs, l’ensemble de la musique du film.

J’ai fait avec Olivier des démarches dans ce sens, auprès de nombreuses maisons de disques. Une représentante de la maison Auvidis s’est même déplacée, pour visionner le film et en écouter la musique.

Je souhaitais obtenir d’elle que sa société entre en participation, pour financer le travail sur la musique qu’Olivier et moi voulions encore entreprendre. J’ai placé beaucoup d’espoirs dans cette rencontre, qui ne s’est malheureusement pas révélée fructueuse. La représentante d’Auvidis, quoique impressionnée par le projet, n’a pas voulu engager de l’argent dans un film, dont la distribution n’était pas encore assurée! J’essayais de prendre ces impedimenta du bon côté et de voir dans cet échec, le signe qu’il fallait que j’arrête là mon travail musical. Il était sans doute dangereux de revoir, avec les possibilités des instruments électroniques d’Olivier, une musique qui reposait essentiellement sur des instruments de musique non électroniques. Nous aurions peut-être davantage dénaturé le film qu’obtenir une amélioration.

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Révision : 11 avril 2003