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Revue Udnie n°0

05.jpg (18398 octets)

MICHELE FINCK:

LE JOUEUR DE VIELE

Vienne le joueur de vièle

Et je pleure sous la lampe

D'enfance où neigent de douces bouches

Comme un peu de feu à contre-soir

 

Vienne le joueur de vièle

Et il souffle les bruits de la lampe

D'enfance et pardonne à qui meurt

Devant le feu entrevu d'une maison d'images

 

PIANO

 

Dans le piano en bois mat d'ébène massif les bouches

Des morts sur qui veillent-elles? Elles s'ouvrent en moi

Et je vois dans le soufflé clair sourdant des touches.

Ma main est leur bouche qui parle sous moi.

Je joue et lourd d'anciennes plaintes

 

Du vent se prend dans l'âme d'une morte.

On entend dans la main un langage fermenter

Où la bouche peut mordre et prendre terre.

Mais le couvercle noir se rompt sur les touches.

Le cri se tait taillé dans l'os d'une bouche éboulée.

 

COLISEE

 

Les gorges entrent dans le tournoiement somnambulique

Du Colisée où la nuit saigne les cris des corps.

La nuit a la douceur des excréments de l'enfance.

Les morts mangent des bouches dans nos mains.

Le ciel se couche contre nous et nous fait œil et langue.

 

Parole ce hurlement d'étoiles dans le trou noir

Des têtes? on plonge dans l'oreille des doigts

Sortis de terre. Ce que les gorges écoutent maintenant

Ouvre la fosse commune de la bouche.

La salure des corps soulève doucement le sol.

 

A L'INFINI

 

A perte de vue le temps et des mains pour l'étreindre

Qui font fuser le jus des gorges tordues jusques au ciel.

Le temps prend le large par lents bateaux vides

Et les gorges nagent derrière lui dans le spasme des vagues.

Le ciel et la mer. Et le gisement de neige du noir crânien.

 

Des corps encore des corps et leur cratère la nuit.

On entre dans la gorge. On nage. Les langues

Se lèvent. La neige d'août ouvre ses bouches

Au-dessus de l'os. La peau des mains implore vers

Quoi? Petite, dans l'écroulement 3u crâne oubliée, étoile.

 

LE VIOLON DANS LA PIERRE

 

Nous avions un violon tout petit dans le ventre et nous l'avons

Perdu. Le violon n'est plus en nous.Il est entré dans la pierre.

Sa bouche, où qu'on la touche, rend un bruit d'oreilles

Coupées. son œil bleu immense et nu durcit

Dans le trognon d'une langue trop lourde à porter.

 

Mais l'archet arraché à -la pierre. Volant. Langue

Et langue. Migratrice. Pour qui est-il

Audible? Plus pour nous qui avons vomi

Toutes nos oreilles. Peut-être pour toi à qui le

Fera signe dans l'écarquillement du cri de l'œil

05.jpg (18398 octets)

 

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Révision : 15 avril 2003