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Préface à Corps Provisoire

Armand Colin 1992 

" J’ai mangé du tambour et bu de la cymbale "

Jean Rouch :

Ainsi, les danses rituelles auxquelles j’assiste sont pour moi des chefs-d’œuvre spontanés que seul le cinéma peut transmettre. Je voudrais citer en exemple le film La Momie à mi-mots que Laury Granier tourne actuellement avec Carolyn Carlson (scénario du réalisateur et de Michèle Finck). Carolyn Carlson y est " le Mouvement ", chacun de ses gestes est de grâce pure. Quand je me suis vu sur ces images, je me suis découvert dans le rôle d’un grand balourd, marchant avec ses gros sabots à côté des pieds nus et agiles d’une nymphe. J’ai vu la façon dont Carolyn Carlson se prépare, s’habille, se maquille, se concentre, et, pour moi, tous ses gestes sont des gestes rituels. Puis, elle est prête à se métamorphoser, non pas en un dieu égaré, mais en la première femme du monde mourant pour mieux renaître. Devant cette danse de la mort et de la naissance, je pense à la grâce difficilement imaginable de ces très merveilleuses ladies africaines qui n’ont plus d’âge, mais qui continuent à danser et qui retrouvent par des mouvements extrêmement lents du torse et des mains toute la grâce qu’avait leur corps quand elles dansaient, trente ans auparavant. Mais avec Carolyn, c’est le miracle : soudain elle s’envole comme les merveilleux cerfs-volants qui l’entourent...

Dans La Momie à mi-mots, pour moi, c’était Carolyn Carlson qui communiait en dansant avec le cameraman Laury Granier. Et c’est pourquoi Carolyn et moi avons été enchantés en voyant les rushes de ce film.

 

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Révision : 12 avril 2003