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" La momie à mi-mots": Un essai cinématographique. 

Genèse d’un film.

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II. 1. h. Apports financiers en argent comptant

Il y a bien sûr dans cette partie concernant la recherche d’argent un grand travail de ma part. En effet, j’ai espéré jusqu’au dernier moment pouvoir annoncer aux acteurs et à l’équipe technique de mon film qu’ils seraient payés.

C’est ici que les échecs ont été très nombreux: j’ai sollicité de l’argent du C. N. C. , des différentes chaînes de télévisions nationales et régionales, de la Vidéothèque de Paris, ainsi que d’entreprises comme Benetton en Italie ou des sociétés de productions cinématographiques européennes. Peine perdue: tous mes efforts furent vains!

Je crois que ces refus quasi systématiques étaient dus, en grande partie, au caractère associatif de mon film: ce statut associatif, comme nous l’avons vu, a favorisé certains aspects de la production, comme les autorisations, les aides en nature ou la participation bénévole. Mais il ne m’a été d’aucun secours, lorsque j’ai frappé aux portes de ces organismes puissants qui ne veulent accorder leur attention qu’à des films produits par des maisons de production établies sur une base commerciale.

Partout où je me suis adressé (y compris au Ministère de la Culture - Service de la Danse et de la Musique, ou au Centre Pompidou), il y avait comme un code convenu entre mes interlocuteurs: "On ne se risque pas dans un film où l’on n’est pas assuré d’une diffusion importante, d’une sortie salle ou vidéo". Aucune des nombreuses personnes à qui j’ai écrit ou que j’ai rencontrées n’a voulu aider, de quelque façon que ce soit, ne serait-ce que par une promesse de bienveillance pour l’avenir, un film dont la genèse était spontanée, en dehors des règles de production cinématographique, et que je servais du mieux que je pouvais sans savoir vraiment où cela me mènerait. C’est ainsi que je suis allé de refus en refus et que, souvent, j’ai dû lutter contre la tentation de découragement.

Je dois néanmoins évoquer quelques exceptions qui en règle générale ont été rendues possibles grâce à des relations amicales ou parentales:

- Le Conservatoire National de Région de Rueil-malmaison (Ecole des Beaux-Arts) dont je connaissais l’architecte et le directeur (j’avais réalisé une vidéo lors de la construction de l’édifice) a pris à sa charge l’achat des matériaux nécessaires à la construction des cerfs-volants. Ce même architecte a bien voulu jouer le rôle de l’homme masqué qui escalade la coupole de l’Observatoire (doublure de Philippe Léotard).

- La librairie Berger Levrault - Strasbourg, pour laquelle j’avais réalisé un dossier de photos publicitaires, m’a donné une petite somme d’argent dont je me suis servi pour les frais de préparation du tournage.

- L’actrice et musicienne Margret Brill (harpe) a tenu à me donner, elle aussi, une petite somme d’argent que j’ai utilisée pour les différents frais de voyage destinés à l’enregistrement de la harpe et aussi pour quelques frais de pré-tournage.

- Quelques parents et amis ont eux aussi donné à plusieurs reprises certaines sommes d’appoint qui m’ont été très utiles (pour payer certains costumes, des frais de nourritures, des voyages imprévus, etc)

 

Il va de soi que je n’ai pas pu parler, dans cette partie concernant la production, de toutes les personnes m’ayant aidé de leur conseil ou m’ayant apporté des éléments divers: elles sont mentionnées à la fin du générique du film (copie ci-jointe en annexes).

Il va de soi aussi que, parmi les personnes ayant le plus participé à l’élaboration dans son ensemble du film et à la production, il ne faut bien sûr pas oublier mon assistante Michèle Finck et ... moi-même: il n’est pas rare que nous ayons dû être au four et au moulin en même temps, tant nous avons dû travailler dans de différents domaines. Pour se faire une idée, il suffit de consulter le générique du film: Michèle Finck y est citée une dizaine de fois, et j’y suis moi-même cité sous 29 casquettes différentes. Puis-je dire aussi, en guise de conclusion à ce chapitre, que la production de La momie à mi-mots a été possible grâce à différents petits travaux rémunérés que j’ai dû faire pour vivre et grâce à de multiples vidéos que j’ai réalisées durant cette période pour l’association Udnie et dont j’ai réinvesti les bénéfices dans La momie à mi-mots.

"L’avenir du cinématographe est à une race neuve de jeunes solitaires qui tourneront en y mettant leur dernier sou et sans se laisser avoir par les routines matérielles du métier" écrit Robert Bresson 34. Puisse-t-il avoir raison! Mais je puis dire, au terme de cette aventure, combien tourner dans de telles conditions est difficile.

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34 Robert Bresson, Notes sur le cinématographe, Gallimard Folio, 1995, page 121

 



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Révision : 11 avril 2003