" La momie à mi-mots": Un essai cinématographique.
Genèse d’un film.
II. 2. e. 5. Hanu Kysk - l’aveugle
Dès le tout premier jet du scénario, l’idée d’un aveugle qui recouvrerait la vue à la fin du film, au moment de la résurrection, m’avait paru servir mon projet. Certes, j’avais pensé faire jouer un véritable aveugle. Il y en a un dans l’immeuble où j’habite (qui m’a d’ailleurs prêté sa canne blanche), mais j’ai trouvé, deux jours seulement avant le tournage, la personne qui pouvait convenir au rôle: il fallait qu’il soit voyant (pour le moment où il recouvrerait la vue). La noblesse et la grande délicatesse d’Hanu Kysk, ce Finlandais, assistant de la costumière du film, dont le visage mince et anguleux était très blanc, m’a incité à lui demander de jouer ce rôle. Hanu accepta ce petit clin d’œil au Fritz Lang de M le maudit, non sans quelques hésitations, puisqu’il pensait ne pas avoir l’étoffe d’un acteur. J’ai réussi à le convaincre. Carolyn, qui le trouvait très beau, m’a également aidé pour cela. Au moment cathartique de la résurrection et de l’apparition des mages, l’aveugle devait jeter sa canne et ses lunettes dans l’eau: il retrouvait la vue, voyait Carolyn ressuscitée et prenait sa place parmi l’ensemble des mages. Dès qu’il retrouvait l’usage de ses yeux, l’homme masqué enlevait son masque et se révélait être Philippe Léotard, le père de Carolyn.
Il était important que l’aveugle soit, par-delà sa cécité, un personnage multicolore. Je l’ai voulu, au début du film, entouré de ballons de couleurs gonflés à l’hélium.
Il donnait l’un de ses ballons à Carolyn qui le remettait à une fillette (Oriane), figure de Carolyn très petite, assise dans la poussette, conduite par l’homme masqué (le père).
Les ballons de l’aveugle annonçaient ceux que des centaines d’enfants avaient avec eux dans la scène finale.