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" La momie à mi-mots": Un essai cinématographique. 

Genèse d’un film.

 

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III. 1. Le tournage

III. 1. a. La première semaine de tournage: les séquences avec Carolyn

III. 1. a . 1. Le difficile choix de la première séquence

Lorsque j’avais établi le plan de tournage de La momie à mi-mots, la question de la première journée de tournage m’avait beaucoup préoccupé. Quelle scène placer en cette si déterminante première journée?

J’avais, bien sûr, en mémoire les avertissements de mon professeur en D. E. A. , Bertrand Tavernier, qui, dans le cadre de son cours, m’avait convaincu du bien fondé de son expérience personnelle. Il avait souligné l’importance particulière de cette première journée de tournage: il s’était rendu compte, après avoir réalisé plusieurs films, qu’il était préférable de prévoir pour la première journée une séquence ou des plans très difficiles à réaliser. Cela cristallisait les énergies des participants en les forçant à résoudre des problèmes délicats et difficiles. Il avait remarqué que ces obstacles de taille renforçaient la cohésion de l’équipe. Pour Bertrand Tavernier, le tournage prenait ainsi un meilleur départ lorsque la barre était placée haute dès le premier jour.

Confiant dans l’expérience de mon professeur, j’avais cherché un ensemble de plans qui me paraissaient comporter des difficultés majeures, susceptibles de nécessiter les efforts conjoints et sans relâche de tous les membres de l’équipe.

J’avais cependant conscience qu’au risque inhérent à la première journée de tournage d’un jeune metteur en scène inexpérimenté, s’ajouterait un risque supplémentaire dû à cette politique de la difficulté délibérée, introduite d’emblée. Je me rendis vite compte que, si je choisissais de suivre les conseils de B. Tavernier pour donner le "la" à l’équipe, j’allais au-devant d’un quitte ou double qui pouvait s’avérer catastrophique pour moi.

Je ne pouvais donc pas en conscience faire un tel pari, tant l’équilibre de mon film, qui reposait déjà sur une originalité de taille (bénévolats et enthousiasmes suscités autour de l’idée centrale de mon film) tenait déjà par des fils très délicats et prêts à se rompre à tout instant.

Toute réflexion faite, je m’acheminais cependant vers une solution intermédiaire de difficulté progressive.

Je décidais donc de diviser la matinée, comme l’après-midi en deux parties. Au fur et à mesure de la journée, nous réaliserions des plans de plus en plus ardus, en commençant par le plan  " le plus facile " du matin. 

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J’espérais donc, au terme de cette journée, faire comprendre à tous, que La momie à mi-mots exigerait beaucoup d’efforts de la part de chacun. Je voulais arriver, comme B. Tavernier pour ses films, à mobiliser les énergies dès le début, pour servir au mieux cette réalisation - mais sans risquer la catastrophe.

Je pensais aussi que le succès de cette première journée dépendrait du sérieux de l’infrastructure de régie mise en place. L’évidente nécessité de créer une bonne atmosphère de travail me fit prendre des dispositions, afin d’aménager au mieux cette première journée et d’offrir le plus de confort possible à tous ceux qui m’aideraient dans ma besogne.

J’ai donc opté pour la prudence: une progression sensible dans la difficulté à surmonter, avec en contrepartie l’assurance d’un certain confort pour l’ensemble des participants.

Pour réaliser ce vœu de convivialité, j’ai heureusement bénéficié de l’aide inestimable et amicale de Monique Contencin, qui habite une maison individuelle à l’intérieur du jardin du Luxembourg, liée à ses attributions de médecin-chef du Sénat. Enthousiaste à l’idée de pouvoir m’aider à réaliser La momie à mi-mots, Madame Contencin avait accepté de me prêter une partie de sa maison. J’allais donc avoir plusieurs pièces à ma disposition pour réunir l’équipe et les acteurs: au premier étage, un grand salon dont les fenêtres donnent sur les troncs des arbres du jardin, où je serai heureux de recevoir Carolyn Carlson et les principaux acteurs pour travailler ensemble la mise en scène, autour du story-board que l’on pourra bien mettre en évidence. La salle à manger servira à entreposer le matériel et donnera un espace de travail et de rencontre à l’équipe image et son, ainsi qu’aux assistants. Ici, les préparatifs techniques pourront s’effectuer à l’abri des intempéries. Entre ces deux pièces, la cuisine, bien à propos en hiver pour mettre à la disposition de chacun les indispensables boissons chaudes. Au second étage, la propre chambre et la salle de bain de Monique pourront servir de loge où se costumer et se maquiller.

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Cette maison est située à deux cent mètres du "plateau" du film. Il sera donc facile de communiquer par talkie-walkie entre la "base" constituée par la maison de Monique Contencin et le plateau installé à l’extérieur, dans le jardin. Grâce à l’hospitalité de Monique Contencin, La momie à mi-mots saura peut-être trouver, dès le premier jour, l’atmosphère chaleureuse que je souhaitais pour sa réalisation. De plus, cela pouvait compenser, de façon princière, le manque d’argent dont souffrait cruellement le film.

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Révision : 11 avril 2003