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" La momie à mi-mots": Un essai cinématographique. 

Genèse d’un film.

 

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V. Cinquième partie: constitution d’une société de production, quatrième montage, montage son, mixage, tournage des intertitres et du générique

Méthode

On verra qu’à ce stade de mon travail, la constitution d’une société de production s’est imposée malgré moi.

La domestication d’un film, pour ainsi dire "sauvage", s’est révélée la seule issue, sous peine de condamner le film à une mort prématurée.

J’ai dû, pour ce faire, explorer des voies que je n’aurais jamais pensé prendre, et qui se sont révélées longues et semées d’embûches.

Il reste que la pièce maîtresse de cette partie est le montage, dans sa triple phase: montage image final, montage son, et mixage.

Cette partie est incontestablement promise à être la plus analytique de mon étude. L’expérience du quatrième montage image imprévu (puisque que je pensais que la projection à la cinémathèque avait clos, une fois pour toutes le montage image), a exigé bien des efforts, plus encore que les montages précédents. Le temps passé en donne la mesure, puisque j’ai consacré à l’ensemble de ces derniers travaux (image-son-mixage) environ un an.

J’insisterai, dans cette partie, sur l’effort de concentration que m’a demandé le quatrième montage image. Je montrerai que c’est mon expérience de peintre miniaturiste, travaillant point par point, qui a modifié en profondeur mon approche du montage. Sans doute est-ce la fusion (que je ne prévoyais pas non plus) entre ces deux techniques - peinture et cinéma - qui m’a amené à tenter de repenser un peu l’essence du cinéma. J’espère y être, au moins pour partie parvenu.

Je ne peux pas m’attarder sur toutes les découvertes solitaires que j’ai faites en montant pour la quatrième fois le film, comme si je repartais à zéro.

J’insisterai donc sur les découvertes principales. On verra qu’aucune scène n’a été montée comme une autre. D’une certaine manière, il m’a fallu découvrir à chaque fois une nouvelle approche du montage. Néanmoins deux poétiques centrales se dégagent de ma méthode de travail: une poétique de la rupture (pratique de l’ellipse, en accord, avec la face noire du film, le rituel d’agonie et de mort, en particulier) et une poétique de l’unité (qui privilégie les groupes de souffle, indissociables de la danse).

Je pense avoir exploré dans ce film presque toutes les possibilités de montage, grâce à la liberté créée par l’absence de prise de son direct et de dialogues.

Le dialogue du peintre et de l’apprenti cinéaste a aussi eu des implications profondes, lors du montage son, sur l’utilisation de la musique.

Mon espoir était de faire en sorte que mon film, même non sonorisé, soit déjà musical en bâtissant le montage image comme une symphonie. Ma sensation, en tout cas, lors du montage son, n’a pas été celle de quelqu’un qui cherche un accompagnement musical à des images: mais celle de quelqu’un qui cherche une musique pour des images dont il ressent le caractère musical.

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