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" La momie à mi-mots": Un essai cinématographique. 

Genèse d’un film.

 

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V. 3. g. Exemple de plans-séquences réduits à l’essentiel

Il y a deux plans-séquences, dont j’étais fier: celui de Carolyn derrière les grilles, au début du film, et celui où elle danse le long du bassin.

Ces deux plans-séquences avaient été présentés in extenso à la Cinémathèque. Je compris, lors du remontage du film, qu’ils étaient trop longs, maintenant, par rapport au reste.

Grâce aux plans d’inserts tournés avec la deuxième caméra (plusieurs gros plans de Carolyn), j’ai pu interrompre, là où je l’ai souhaité, mon plan-séquence des grilles: introduire le plan d’insert, supprimer les moments inintéressants ou répétitifs dans la chorégraphie, créer une ellipse, reprendre enfin mon plan-séquence, bien après. Le plan d’insert attire l’attention sur un détail, et permet, même s’il est de très courte durée, de créer une ellipse, aussi importante qu’on peut le souhaiter. Il est cependant utile de pouvoir raccorder la suite du plan-séquence, dans un mouvement, du bras, par exemple.

Pour la séquence le long du bassin, il y avait plusieurs longs moments (20 secondes au moins), où les mouvements de Carolyn étaient indéchiffrables, ou bien où elle se répétait. Je pris le parti de les retirer. Des sautes se produisirent, mais le spectateur que j’étais n’était pas du tout gêné, désormais par les ruptures. Au contraire, un regain d’intérêt se produisait, car je reprenais l’action au moment où elle était particulièrement forte en énergie dansée.

Lorsque j’introduisis les plans de coupe du masque de la statue de la Liberté coulant, ou des cygnes, je pus passer d’une prise de cette séquence, à la suite plus intéressante sur une autre prise de la même séquence (la prise dont j’ai parlé plus haut, où il n’y avait pas d’oiseaux au premier plan, et où Carolyn était très seule). Je pus donc travailler en alternance sur plusieurs prises, grâce aux plans d’insert. L’adjonction d’un simple plan permet de modifier une séquence en entier, et de repenser le montage de cette séquence.

Il ne faut pas croire, pour autant, que ces deux plans-séquences sont montés sans le respect d’une durée certaine, en accord avec le souffle de la chorégraphie.

J’ai toujours veillé, quand cela était nécessaire, à ce que ma poétique de la rupture ne se fasse jamais au détriment de la continuité et de la respiration de la danse. J’ai même à certains moments pris le parti inverse: j’ai privilégié, par exemple, dans la scène de la résurrection, de longs plans-séquences, mettant l’accent sur le long déroulement d’une renaissance.

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Révision : 11 avril 2003