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" La momie à mi-mots": Un essai cinématographique. 

Genèse d’un film.

 

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V. 7. Les intertitres 157 des panonceaux

J’ai jugé nécessaire d’établir onze panonceaux, onze petits chapitres autonomes, qui forment La momie à mi-mots:

1: Entraînement de Carolyn Carlson pour La momie à mi-mots.

2: Il était une fois au jardin.

3: Souvenir d’enfance.

4: Passage - Charon - Achéron.

5: Des années sont passées.

6: Persécutions - Angoisses.

7: Délires - Agonies.

8: Mort et Momification.

9: Funérailles.

10: L’œuvre des mages.

11: Résurrection - Cerfs-volants.

Je n’ai finalement pas introduit ce onzième panonceau dans le film, jugeant qu’il risquerait de briser le déroulement de l’action, et que l’évidence des images le rendait inutile.

J’ai tourné une première fois ces intertitres après les avoir disposés au-dessus d’une miniature chaque fois différente.

J’avais, pour ce premier tournage, inclus de courts extraits de poèmes que j’avais recopiés et placés sous chacune de mes miniatures. Lorsque j’ai montré mon quatrième montage mixé à Jean Rouch, sur sa table de montage du Musée de l’Homme, il m’a conseillé de retirer ces extraits de poèmes, qui n’ajoutaient rien au film, et qui compliquaient le sens de mes petites parties. Pour Jean Rouch, il fallait rester simple, et le spectateur risquait de s’embrouiller avec ces courts extraits de poèmes.

C’est alors que l’idée me vint de faire traduire ces onze phrases correspondant aux titres des chapitres, en plusieurs langues.

La langue de mon film - l’image, la danse et la musique - est un langage universel. Il me semblait que ce serait très restrictif de présenter les panonceaux du film, avec une seule phrase, en français, comme on procède traditionnellement dans les films muets.

Le message du film a une vocation universelle et il fallait donc que les titres des panonceaux soient traduits en des langues différentes. En outre cela ajouterait à la beauté graphique offerte à l’œil du spectateur, en accord avec le caractère pictural du film.

C’est avec la complicité de plusieurs amis, que j’ai mis à contribution, que j’ai pu disposer de traductions de ces panonceaux.

Il y a maintenant outre le français, douze langues différentes: l’anglais, l’espagnol, l’italien, l’allemand, le russe, le grec, le turc, l’hébreu, l’arabe, le japonais, le chinois et le tibétain.

J’ai choisi à dessein de nombreuses langues dont les alphabets sont différents. Il me plaisait de placer ces titres écrits en caractères différents, succédant aux miniatures qui sont elles aussi, le plus souvent, une réflexion sur la calligraphie. À l’heure qu’il est, j’attends le résultat des traductions en turc et en tibétain pour compléter le travail.

J’ai préparé la caméra et les batteries pour retourner, dans les jours qui viennent, ces nouveaux panonceaux, ainsi que le générique de début et de fin, qui sont prêts et imprimés sur des célluloïds transparents. Je n’aurais plus alors qu’à faire développer le négatif, tirer une copie de travail et les inclure dans le montage de La momie à mi-mots.

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157 Pour la notion d’intertitres voir Jacques Fieschi in Le cinéma ouvrage sous la direction de Claude Beylie et Philippe Carcassonne, Bordas - Spectacles, 1988, p. 36.: "La musique n’est pas la seule survivante du muet. L’intertitre en est aussi le rescapé moins bien représenté pourtant il est vrai. Il n’est plus cette ‘sorte de choeur’, selon le mot de Barthélémy Amengual, qui encadrait et relançait les images muettes. On le conserve encore dans des indications de lieu et de temps qui orientent le récit, ou dans quelque exergue littéraire qui tâche de l’anoblir.(...) Le cinéma français de Sacha Guitry à Jean Cocteau jusqu’à Jean-Luc Godard exporte beaucoup cartons et paraphes. Il est seul au monde à poursuivre ce fétichisme de la lettre écrite."

 



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Révision : 11 avril 2003