Accueil du scénario LE MAROC AUPARAVENT (note d'intention)
Le scénario découpé (sommaire)
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Ici
scénario découpé
LE MAROC AUPARAVENT
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une idée originale de Laury GRANIER
scénario et dialogues Laury GRANIER, Nayla ABDO
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24. INT. - PATIO AIT YOUB - SOIR
Philippe et Françoise sont assis en tailleur le long d'un mur éclairé par les derniers rayons du soleil couchant. Devant eux, des verres de thé vides.
ANGLE sur Abdelsalam découpant un pain de sucre de forme oblongue ; il dépose les morceaux dans une théière au bec en col de cygne et brise une petite botte de feuilles de menthe qu'il introduit aussi' dans la théière.
La musique de Noi ci darem la mano s'est arrêtée et les bruits du restaurant reprennent le dessus.
Abdelsalam verse le thé en levant très haut la théière ; à petits jets saccadés, les verres sont remplis.
DAVID
(off)
Vous êtes restés ou vous êtes finalement repartis vers M'kelaa M'gouna ? ...
FRANCOISE
(off)
On venait de repartir, de quitter Abdelsalam après son excellent thé à la menthe ... On avait repris la route, poursuivis par une vingtaine de gamins ( INCRUST des enfants poursuivant la voiture) ... Philippe s'est énervé au volant ... Je n'sais pas ... le thé ... l'altitude ... près de quatre mille mètre ! ... la chaleur pendant la journée ... la route ... moi, peut-être ... et puis, pour finir, ces enfants qui nous empêchaient de retrouver la piste ! ... On a passé un premier gué, juste après, il y avait une grosse ornière ... on l'a passée également mais il y en avait une seconde et là, on a entendu un gros "crac" ... C'était l'accident ... Providentiel !...
DAVID
(off)
Providentiel ?! ... Comment ça ? ...
FRANÇOISE
(off)
Eh bien, le lendemain, on a été remorqués par Abdelsalam, qui avait heureusement un camion, et on s'est aperçus que la piste qu'on aurait dû prendre pendant la nuit passait par des précipices vertigineux !... (temps d'arrêt, voix douce)... Abdelsalam avait été merveilleux, il nous avait offert l'hospitalité, nous avait nourris ... Je passais ma première nuit d'amour avec Philippe, les tapis en guise de matelas et les couvertures pour nous réchauffer (pointe de jalousie dans la voix, off) Ah bon ! …
FRANÇOISE
(off)
Oui … et c'était même très bon ! …(Temps d'arrêt, ton plus intime) … tu sais pendant la nuit, je suis montée sur le toit ... car c'est là, sur les toits, que l'on fait ses besoins chez les berbères (INCRUST de Françoise montant un escalier dans la nuit ; elle atteint le toit ; autour d'elle, les étoiles scintillent et la lune est pleine ; on entend le chant des grillons. Françoise s'accroupit en se tenant sur le rebord de la terrasse ; devant elle, une large photo de David s'éclaire et disparaît)…et (elle cite) . . . "cette faucille d'or dans le champ des étoiles" m'a fait éprouver un sentiment de solitude troublante ...