" La momie à mi-mots": Un essai cinématographique.
Genèse d’un film.
II. 4. g. La scène de l’Opéra de Lille et la scène du théâtre de l’Ecole de Danse d’Essen
J’ai dit plus haut à quel point il était urgent pour moi de faire des répétitions, avec Carolyn Carlson, de la chorégraphie que nous voulions mettre au point ensemble. Ces répétitions eurent lieu, pour la plupart, à l’Opéra de Lille, à l’occasion du festival Métissages qui réunissait Carolyn Carlson et Michel Portal.
Pour obtenir l’autorisation de tourner, je dus négocier avec les responsables de l’Opéra de Lille: je m’engageai à fournir, en échange de leur hospitalité à Lille, une copie vidéo VHS du spectacle "Improvisation Carlson-Portal". Je leur fis également, en hommage, une copie des deux clips que j’ai réussi à monter, à partir des échauffements de Carolyn et d’un résumé du spectacle (clips kinescopés et retravaillés plus tard sur pellicule, au moment du montage, puis intégrés à La momie à mi-mots).
Pour le théâtre de danse d’Essen, où j’ai filmé en vidéo la chorégraphie de Carolyn Going home, j’ai signé un accord avec le directeur pour l’éventuelle exploitation de cette chorégraphie et je lui ai envoyé un double de la captation vidéo. Je ne prévoyais pas que je ferais un montage, de toute la chorégraphie, à partir des trois captations effectuées sur trois soirs différents. Cette transposition vidéo est devenue une totale recréation, que j’ai ensuite entièrement retravaillée en régie vidéo béta SP, avec des effets spéciaux, pour aboutir à la séquence des traînées d’écho de vents derrière ce qu’il reste des silhouettes des danseurs, avant de la transférer sur pellicule. Bien sûr, pour la séquence des poufs et des danseurs, j’ai entièrement retravaillé la chorégraphie afin de la recréer à l’image. Grâce à l’électronique, je parvins à donner l’illusion que des myriades d’étoiles s’échappent des corps des danseurs (j’anticipe ici sur le montage). J’ai également envoyé, au directeur de cette école de danse, une copie de ces recréations et obtenu de Carolyn Carlson, l’autorisation de m’en servir et de les transférer sur pellicule. Carolyn, enchantée par ce travail supplémentaire que j’avais fait sur sa chorégraphie, a pensé un moment s’en servir pour cette chorégraphie de Going home, en la projetant sur grand écran, pendant que ses danseurs évolueraient en transparence (de même que la première fois que j’avais vu Carolyn, elle m’était apparue à la fois sur l’écran et sur la scène 120). Malheureusement, ce projet n’a pas pu voir le jour, faute de financement.
120 Voir partie concernant ma première rencontre avec Carolyn Carlson.